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Mutineries de 2011 : les militaires radiés baissent les armes
Publié le vendredi 12 fevrier 2016  |  L`Observateur Paalga
Palais
© aOuaga.com par A.O
Palais du Mogho Naaba : des policiers radiés tentent un sit-in
Mardi 17 septembre 2013. Ouagadougou. Des policiers radiés suite aux mutineries de 2011 ont voulu organiser un sit-in au palais du Mogho Naaba, chef suprême des Mossé, et ont renoncé face à un déploiement des forces de l`ordre




Ce jeudi 11 février 2016 au Centre de presse Norbert-Zongo, c’est avec des voix trahissant une certaine amertume que les militaires radiés suite aux mutineries de 2011(1) ont annoncé leur décision de faire une trêve dans la lutte pour leur réintégration. La décision, à les écouter, se justifie à deux titres : l’absence d’une oreille attentive du côté de l’autorité et les informations tendancieuses à leur encontre et sur leurs rencontres dont l’objectif, selon eux, est d’obtenir une réintégration dans l’armée.



Le 24 avril 2015, les soldats radiés invitaient la presse au Centre national de presse Norbert-Zongo pour implorer le pardon du peuple pour les exactions pendant les mutineries de 2011. En rappel, pendant ces jours chauds, la sortie des militaires pour réclamer de meilleures conditions de vie a eu son corollaire de dérapages, la violence sur les populations, les casses de lieux de commerce et même des viols ; d’où l’appel du cœur de ceux qui étaient qualifiée par l’opinion d’auteurs de tels méfaits. Le 5 novembre 2015, toujours au même endroit qu’à la précédente rencontre, les plaignants donnaient rendez-vous aux médias pour rappeler le silence des autorités devant leurs doléances.

Hier, toujours au même endroit, c’était plutôt pour annoncer une nouvelle qui a surpris plus d’un : leur décision de suspendre la lutte. « Nous avons décidé d’enlever le pied de l’accélérateur devant le silence de ceux qui ont le pouvoir de décision et surtout parce que le pays est dans une certaine insécurité. A chaque fois que nous nous rencontrons, ça murmure dans les casernes et l’on déforme l’information à dessein avec l’objectif de mettre dans la tête de tout le monde que nous participons à de mauvaises causes. Nous voulons arrêter afin qu’on ne nous associe pas à des causes que nous ne défendons pas, que ce soit celle d’un pays ou d’un mouvement », a expliqué la tête de la troupe qu’est l’ex-soldat de 1re classe du Groupement central des armées (GCA) Hervé Antoine Tapsoba. Pour emprunter au jargon militaire, l’on peut dire qu’ils ont décidé d’instaurer un cessez-le-feu dont on ne sait pour le moment quand il va prendre fin.

Et comme pour prouver qu’ils ont face à eux des acteurs qui ne veulent ni les écouter ni les comprendre, le principal animateur du point de presse reviendra sur les vaines démarches qu’ils ont entreprises. Des différentes audiences demandées, ils ne peuvent comptabiliser que celle avec le président du CNT, Cheriff Sy. Les échanges sont d’ailleurs restés sans suite. Auprès des nouvelles autorités, les radiés ont déposé une demande d’audience il y a une vingtaine de jours de cela.

De ce côté, ont-ils regretté, c’est également le silence-radio. « Nous n’avons pas été écoutés… nous n’avons pas été compris », a été la conclusion du porte-parole d’un groupe dont les membres continuent de payer un lourd tribut aux actes commis en 2011 ; d’où ce mea-culpa de l’ex-1re classe du GCA. «La mutinerie ne devrait pas atteindre la ville. Il y a eu des écarts de comportement que nous avons déplorés. Loin de nous l’idée de minimiser nos responsabilités, mais vous constaterez que les militaires du RSP qui ont eu à tuer pendant le putsch ont été réaffectés dans les casernes. Nous concernant, vous savez bien qu’il y a des innocents qui ont été radiés dans cette affaire. Etant dans un Etat de droit, nous voulons seulement que le droit soit dit et que les responsabilités soient situées ».

La balle est donc dans le camp de l’autorité, peut-on conclure. Et si d’aventure on voulait les réintégrer, ont-ils encore assez de ressources pour servir dans l’armée, eux qui végètent dans la vie civile depuis 2011? Cette interrogation d’un confrère a eu le mérite de détendre l’atmosphère, suscitant même des applaudissements. L’occasion pour l’ex-sergent du GCA Rasmané Mogomenga de bander les muscles en disant : «La formation militaire, ça y est dans le sang. Jusqu’à notre mort, nous ne pouvons oublier ce que nous avons appris et sommes prêts à servir dans l’armée tout de suite et selon notre spécialité».



Issa K. Barry
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