Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

International

Discours du président sud-africain devant le parlement:Zuma s’est fait brebis et Julius Malema le malmène
Publié le vendredi 12 fevrier 2016  |  Le Pays




C’était l’événement le plus attendu de la semaine, en Afrique du Sud. Il s’agit du discours sur l’état de la nation que le président Jacob Zuma a prononcé hier, 11 février, devant le Parlement réuni au Cap. Cette adresse à la nation du numéro un des Sud-africains était d’autant plus attendue qu’elle intervenait dans un contexte particulier, marqué par la résurgence de l’affaire Nkandla qui a éclaté en 2014, après que la médiatrice de la République a accusé le chef de l’Etat d’avoir utilisé abusivement les deniers publics dans le cadre de la rénovation de sa résidence privée. L’affaire avait provoqué un tollé général, mais le président Zuma avait toujours nié les faits, soutenu en cela par l’ANC, le parti au pouvoir, avant de faire volte-face. En effet, à une semaine de l’examen de cette affaire par la Cour constitutionnelle, le président Zuma, à la surprise générale, avait reconnu les faits qui lui sont reprochés et de ce fait, s’était engagé à rembourser une partie des fonds publics utilisés. Ce rétropédalage honteux qui sonne comme un aveu de culpabilité a contribué à fragiliser le président Zuma qui fait l’objet de critiques tous azimuts, notamment depuis le limogeage inattendu de son ministre des Finances en décembre dernier, qui a provoqué une dépréciation du rand sud-africain. En tout cas, le président Zuma voudrait se faire brebis pour devenir une proie pour ses contempteurs qu’il ne s’y prendrait pas autrement.
Il a prêté le flanc et l’opposition a saisi la balle au bond pour lui faire rendre gorge, allant jusqu’à demander sa démission du pouvoir. Car, même l’impressionnant dispositif sécuritaire déployé pour la circonstance n’a pas empêché une partie de l’opposition menée par le truculent jeune Julius Malema de se faire entendre. En effet, à peine le président Zuma a-t-il commencé son discours qu’ils l’ont interrompu par des cris stridents, avant de quitter plus tard l’hémicycle. Pour eux, au regard des frasques dont Zuma s’est rendu coupable, il ne mérite plus le respect dû à son rang.

Jacob Zuma aura prouvé son incapacité à chausser les bottes de Nelson Mandela

En vérité, les Sud-africains sont fatigués de se réveiller presque tous les matins avec des scandales à répétition. Disons-le net, après Nelson Mandela, l’Afrique du Sud n’a plus connu un grand président. Et parmi ceux qui lui ont succédé, le plus médiocre est sans conteste Jacob Zuma. Il aura, en moins de 7 ans, vendangé tout l’héritage de Nelson Mandela. Et il devrait avoir le courage de rendre le tablier d’autant plus qu’il s’est montré jusque-là, indigne de porter les valeurs défendues par l’ANC sous l’apartheid. S’il persiste et signe, il risque de donner raison aux Blancs qui estimaient que les Noirs n’étaient pas dignes de présider aux destinées de la nation arc-en-ciel. En tout cas, Jacob Zuma aura prouvé son incapacité à chausser les bottes de Nelson Mandela, cette icône planétaire qui n’était attirée ni par le pouvoir ni par le luxe encore moins les honneurs. Les frasques de Zuma donnent une piètre image des Noirs Sud-africains qui ont pourtant acquis leur souveraineté et leur dignité au prix de mille sacrifices sous l’apartheid. La faramineuse somme qu’il a utilisée pour rénover sa résidence privée aurait pu servir à améliorer les conditions de vie des Noirs qui vivotent dans les townships. Sans nul doute que c’est à cause de cela que le bras social de l’ANC, la toute puissante centrale syndicale, la Cosatu, qui est très soucieuse de l’amélioration des conditions de vie des populations surtout noires, n’hésite plus à tirer à boulets rouges sur Zuma. Il y a fort à parier que même si la Justice venait à lui trouver des circonstances atténuantes, il serait difficile pour lui de regagner la sympathie et la confiance de la Cosatu et de l’ANC. Car, il faut bien le dire, Zuma a perdu petit à petit le contrôle de son parti et ce, depuis le drame de Marikana. S’il était à la tête d’un Etat comme les Etats- Unis d’Amérique, c’était purement et simplement l’« impeachment ».

B.O
Commentaires