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Sidwaya N° 7438 du 14/6/2013

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Etats généraux de l’enseignement supérieur : A la recherche des remèdes pour « chasser le diable » de la maison
Publié le samedi 15 juin 2013   |  Sidwaya


Atelier
© aOuaga.com par AO
Atelier de trois jours sur les états géneraux de l`enseignement Superieur
Jeudi 13 juin 2013. Salle de Banquet de Ouaga 2000. Le premier ministre Luc Tiao a ouvert ce matin un atelier de trois jours sur les états géneraux de l`enseignement Superieur. Photo : Luc Adolphe Tiao.


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Les travaux des états généraux de l’enseignement supérieur ont débuté, hier 13 juin 2013 à Ouagadougou, sous la présidence du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao. Organisées par le Ministère des enseignements secondaire et supérieur (MESS), ces assises rassemblent l’ensemble du monde éducatif autour de la problématique de la vie des universités publiques burkinabè.

Plus de 450 personnes, issues de divers milieux de l’enseignement supérieur, sont invitées du 13 au 15 juin 2013 à Ouagadougou, à examiner l’enseignement supérieur au Burkina Faso, à poser un diagnostic et à proposer des remèdes pour son mieux-être. Les travaux lancés ce jeudi 13 juin 2013 par le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, sont structurés autour de six thèmes relatifs à la gouvernance universitaire, aux infrastructures, à la qualité et aux offres de formation, à la recherche, aux ressources humaines et financières, à la mise en œuvre du système LMD, à l’intégration des TIC, aux œuvres universitaires et à l’enseignement supérieur privé. En plus des participants burkinabè, plusieurs pays de la sous-région sont venus partager leurs expériences à ces assises. Le Ministre des enseignements secondaire et supérieur (MESS), Moussa Ouattara, a rappelé le contexte et les motivations de la tenue de ces états généraux. Il a soutenu que l’enseignement supérieur traverse d’énormes difficultés et que la tenue de ces états généraux, est naturellement liée à l’actualité. Autres justifications, c’est que les plus hautes autorités du pays ont à cœur les problèmes de l’enseignement supérieur. Il a ensuite, brossé les difficultés apparues dès les premières heures de la vie des universités et qui se sont amplifiées au fil des ans et dont aucune réforme n’a réussi à juguler. Des études ont cependant, été menées et des diagnostics établis. Ont été mises à l’index les incompréhensions entre acteurs de la vie universitaire, la mauvaise gouvernance, l’insuffisance des infrastructures d’accueil, des ressources budgétaires et humaines, et la persistance des problèmes sociaux des étudiants. « Vous conviendrez avec moi que seule une tribune comme les états généraux de l’enseignement supérieur, tels que souhaités par nos plus hautes autorités politiques, pourrait trouver des solutions concertées à ces difficultés qui ne cessent de croître ». Le Pr Moussa Ouattara a invité les 450 participants à explorer toutes les pistes, afin de faire des propositions à la hauteur des attentes des autorités et de toute la société burkinabè.

Facteurs de détérioration de l’enseignement
supérieur

Le parrain de la cérémonie, le général Tiémoko Marc Garango, ancien Médiateur du Faso, a démontré les facteurs de détérioration de l’enseignement supérieur au Burkina Faso. Il a évoqué les conceptions « erronées » des institutions financières internationales, dont les investissements n’étaient affectés, dans les années 70, qu’aux secteurs dits « productifs ». Le général est revenu sur les politiques d’ajustement structurel des années 90, qui ont occulté les secteurs sociaux. « Ce n’est qu’en s’apercevant qu’il n’y avait pas de développement économique sans la paix, qui dépend fortement de l’éducation, que ces institutions ont changé de fusil d’épaule, pour prendre en compte, les secteurs de l’éducation et de la santé dans la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD) », a décrié le général Garango. « Mais, le mal était déjà fait », a-t-il précisé et le rattrapage s’avérait difficile pour des pays aux multiples priorités. Le général Tiémoko Marc Garango, par ailleurs économiste, a reconnu que le Burkina Faso a consenti beaucoup d’efforts dans ce domaine. Cependant, a-t-il conseillé, « il devra poursuivre ses efforts par une volonté politique ferme et un classement de l’enseignement supérieur comme la priorité des priorités ». Et la recommandation du général, c’est que le gouvernement s’approprie les conclusions des travaux des états généraux de l’enseignement supérieur, pour assurer un enseignement de qualité dans cet ordre. A la communauté universitaire, Marc Garango, a demandé de travailler dans la rigueur, la discipline, la transparence, dans la justice et l’équité et d’entretenir un dialogue social permanent. Pour la bonne marche de l’enseignement supérieur, le général Garango pense que la direction des universités doit être confiée à des responsables hautement compétents et intègres, qui mettent en œuvre une gouvernance démocratique, rigoureuse, cohérente, participative, pour aboutir à des décisions consensuelles et participatives. Les recommandations aux enseignants et administratifs, c’est « la conscience professionnelle » et aux étudiants, il leur est demandé d’être « raisonnables, réalistes et assidus ». Quant aux parents, ils doivent jouer leur rôle de géniteur, collaborer en bonne intelligence avec les enseignants, afin d’éviter que ceux-ci ne fabriquent « des produits non conformes, pervers et inadaptés à la consommation de la société … » Il a exprimé sa foi au gouvernement burkinabè, pour la mise en œuvre de politique volontariste. Egalement à la communauté universitaire, qui doit désormais dire "non" au gâchis.

La vision
du gouvernement,
selon Luc Adolphe Tiao

La clé du succès de l’enseignement supérieur se trouve donc, entre les mains de l’ensemble de la communauté, car à entendre le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, « nous sommes tous comptables des situations acquises » et « c’est ensemble, que nous trouverons les solutions… » Pour lui, la crise s’est accentuée ces cinq dernières années, et tous ces remous, que ce soit du côté de Zogona, du site du SIAO, de Koudougou, de Nasso, de Dédougou ou de Fada, interpellent tous, et c’est pourquoi, chacun devrait travailler dans le cadre de ces assises, à faire jaillir la lumière. L’ambition du gouvernement, c’est la réussite du plus grand nombre d’étudiants, la culture de l’excellence et de la rigueur, la formation de haut niveau et surtout, l’insertion professionnelle des diplômés. Le rythme de progression de l’offre n’a pas suivi celui de la demande, a reconnu le Premier ministre. Les étudiants sont passés de 9587 en 1992-93, à 44391 en 2013. Conséquences, il y a une insuffisance d’infrastructures de formation, de recherche, d’hébergement, de restauration et de transport... Mais, le gouvernement en a pleinement conscience. Dans les cinq ans à venir, le gouvernement, selon Luc Adolphe Tiao, s’engage à s’attaquer aux problèmes les plus urgents, par des actions concrètes. Il compte, pour cela, mettre un terme au dysfonctionnement académique de l’Université de Ouagadougou, créer les conditions indispensables à l’application du système LMD, recruter annuellement, des enseignants, renforcer les infrastructures d’accueil, créer le centre universitaire de Gaoua et finir les études pour la création des centres universitaires à Dori, Tenkodogo, Ziniaré, Kaya, Manga et Banfora. Pour les ressources nécessaires à la réalisation de ces projets, le gouvernement procédera à la mobilisation des ressources propres. Il a en vue, l’élaboration d’un Plan national de développement de l’enseignement supérieur (PNADES), qui sera en partie, financé par un emprunt public important, la création d’une agence nationale des investissements de l’enseignement supérieur, dotée d’une autonomie financière. Luc Adolphe Tiao a, en outre, annoncé l’accroissement du budget alloué à l’enseignement supérieur, à partir de 2014. En cela, l’appui des partenaires techniques et financiers, la contribution du secteur privé national, … ne sont pas à occulter. Mais, avant tout, le Premier ministre a dénoncé la politisation excessive de la vie universitaire qui ne favorise pas un climat serein, indispensable aux études supérieures. « Le gouvernement fonde beaucoup d’espoir dans ces états généraux qui doivent offrir un support pour l’action. Il attend qu’ils apportent une réponse structurelle et holistique aux difficultés de l’enseignement supérieur burkinabè », a exprimé le Premier ministre, qui souhaite tout de même, des conclusions ambitieuses, mais réalistes.

Assétou BADOH
Asdara SAWADOGO

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