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Processus électoral burkinabè : les propositions "choc" de l’Union européenne
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Sidwaya
Observation
© aOuaga.com par A.O
Observation électorale : l`Union européenne lance officiellement ses activités au Burkina
Jeudi 8 octobre 2015. Ouagadougou. Hôtel Golden-Tulip Silmandé. Les responsables de la Mission d`observation électorale de l`Union européenne (MOE-UE) au Burkina a animé une conférence de presse pour lancer officiellement son activité au Burkina. Photo : Cécile Kashetu Kyenge, chef observateur de la mission




La Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Burkina Faso a rendu public, hier mercredi 10 février 2016 à Ouagadougou, son rapport final sur les élections présidentielle et législatives couplées de novembre dernier. L’institution préconise des pratiques à même de consolider la démocratie au Burkina Faso.

Témoin de l’organisation des élections présidentielle et législatives couplées de novembre 2015, la Mission d’observation électorale de l’Union européenne au Burkina Faso (MOUE-Burkina Faso) a procédé à une évaluation « approfondie » du processus, avec en prime vingt recommandations, pour pallier les insuffisances à l’avenir. Ces recommandations, dites « concrètes » et « conformes » aux normes régionales et internationales en matière d’élections, ont été livrées, hier mercredi 10 février 2016 à Ouagadougou, par le chef de la MOUE-Burkina Faso, Cécile Kashetu Kyenge. Sur le plan institutionnel et juridique, la mission européenne préconise, entre autres, d’attribuer à la Commission électorale nationale indépendante (CENI) la compétence de recevoir les candidatures à l’élection présidentielle et de valider la liste provisoire, et de la doter d’une autonomie financière. La MOUE-Burkina Faso a aussi ouvert l’œil sur le volet financement privé des partis politiques et des campagnes électorales, recommandant ainsi aux pouvoirs publics d’adopter une législation en la matière pour garantir plus de transparence. Au sujet du fichier électoral, Mme Kyenge et ses collaborateurs exhortent les autorités à travailler sur le long-terme à des croisements de données entre le fichier électoral, l’état civil, les cartes nationales d’identités, les postes consulaires et le pouvoir judiciaire, tout en garantissant l’unicité des électeurs. L’accès aux médias n’est pas en reste dans le travail des observateurs européens, qui appellent à l’adoption d’une législation en matière de publicité électorale, pour assurer l’égalité de traitement des candidats et la transparence. La question du genre est également prise en compte, avec l’invite faite aux autorités d’assurer la parité hommes/femmes dans la désignation des membres des institutions et du personnel électoral. Ce sont autant de recommandations que la chef de la MOUE-Burkina Faso, a exhorté les autorités à mettre en œuvre pour parfaire sensiblement le processus électoral et consolider la marche démocratique du pays. « Des recommandations ont été faites dans le sens de renforcer les capacités de la CENI, dont celles portant sur la réception des candidatures. Evidemment, elles feront l’objet d’études au niveau de la CENI et des autres institutions, pour voir dans quelles mesures leur mise en œuvre peut contribuer à améliorer le processus. Il sera question de discuter avec la représentation nationale qui, en fin de compte, dira si ces propositions peuvent consolider la démocratie au Burkina, pour en faire des lois au cas échéant », a réagi le président de la CENI, Me Barthélemy Kéré, à la présentation du rapport.

Des élections « apaisées » et « transparentes »

A la demande des autorités burkinabè, Mme Kyenge et la centaine de membres de son équipe ont passé quatre mois (du 5 septembre au 29 décembre 2015) à observer, en amont et en aval, l’organisation des élections, avant de parvenir à de telles propositions. « Les élections du 29 novembre ont été un tournant décisif dans l’histoire sociopolitique du Burkina. Elles ont été apaisées et transparentes », s’est-elle félicité. N’empêche, la MOUE-Burkina Faso a tiré quelques leçons du double scrutin, qui a abouti à l’élection sans heurts du président Roch Marc Christian Kaboré et des 127 députés du nouveau Parlement. La mission d’observation européenne note, parmi tant d’autres réalités, le respect des libertés d’expression, d’assemblée et de circulation pendant la campagne, le vote libre, la « forte » disparité de moyens entre les candidats, la non utilisation des biens de l’Etat à des fins de campagne, et la sécurisation « efficiente » et « discrète » des élections.
Autre considération, le sort des partis de l’ex-majorité, frappés par des sanctions pécuniaires à la suite du coup d’Etat raté de septembre 2015, n’a pas échappé à la vigilance de la MOUE-Burkina Faso. « Le gel des avoirs a limité la capacité des partis de l’ex-majorité à mener une campagne d’envergure. En outre, les fonds alloués à la campagne leur sont parvenus très tardivement, limitant leurs actions. Nous avons constaté cela, mais il ne nous revient pas de juger cette situation », a relaté le chef adjoint de la MOUE-Burkina, Tommasco Caprioglio. Celui-ci ne s’est pas aussi attardé sur d’éventuels cas de corruption ou de fraudes, comme l’ont relevé d’autres observateurs. « Nous avons observé un scrutin exemplaire et les Burkinabè doivent en être fiers. Il ne faut pas accorder de l’importance à des détails », a-t-il conclu.

Kader Patrick KARANTAO
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