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Le Quotidien N° 791 du 14/6/2013

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Enseignement superieur au Burkina : des états généraux pour quoi faire ?
Publié le vendredi 14 juin 2013   |  Le Quotidien


Atelier
© aOuaga.com par AO
Atelier de trois jours sur les états géneraux de l`enseignement Superieur
Jeudi 13 juin 2013. Salle de Banquet de Ouaga 2000. Le premier ministre Luc Tiao a ouvert ce matin un atelier de trois jours sur les états géneraux de l`enseignement Superieur.


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La grand-messe de l’enseignement supérieur bat son plein depuis hier au Burkina. Trois jours durant, cette grande malade qu’est l’enseignement supérieur passera au scanner du monde universitaire. Objectifs : ausculter, diagnostiquer, et proposer la thérapie appropriée. C’est un rituel propre à ce genre d’exercice. Le problème, c’est que le rapport coût / qualité des états généraux laisse songeur. En effet, les résultats attendus sont quasiment connus, puisque les maux de nos universités le sont. Comme le dit si bien le directeur général de l’Enseignement supérieur et de la recherche, « le fond du problème, ce sont les finances ». Les ressources allouées à l’enseignement supérieur sont insignifiantes eu au égard aux besoins. Résultat, les difficultés s’entassent, au point de devenir une montagne insurmontable. Les experts commis à délivrer une copie à l’issue des états généraux ne réinventeront donc pas la roue. Leurs propositions ne seront pas un remède miracle à la crise de l’université publique au Burkina. Le principal moteur d’une renaissance de l’enseignement supérieur est entre les mains de l’Etat. Sans une volonté politique affirmée d’accorder une place de choix à l’université, rien d’excellent ne peut se réaliser. Il ne faut donc pas s’étonner si les universités continuent d’être non pas des temples du savoir, mais des niches à problèmes. Les contestations récurrentes émanant de ce milieu ne sont rien que le ras-le-bol d’une vie d’enfer. Les conditions de vie, d’études et de travail des étudiants, des enseignants et du personnel administratif laissant à désirer, l’université est une cocotte-minute permanente. Paradoxe des paradoxes : appelée à former l’élite de demain et donc à jouer un rôle de formateur de futurs cadres compétents, l’institution universitaire prend des allures de champ de ruines. Sa vocation première pâtit de la dégradation avancée et de l’insuffisance des infrastructures, couplée à la paupérisation croissante des étudiants.

Comment un pays en construction peut-il se permettre une telle négligence dans la formation de son élite ? Car il est vain de croire à un quelconque développement si les compétences humaines font défaut. Or la grande masse des jeunes Burkinabè se voit de plus en plus exclue de cette possibilité de bien se former. L’université publique joue, de moins en moins, sa fonction de premier réceptacle des bacheliers à travers sa capacité d’absorption très limitée et la qualité décroissante de la formation. Tous les parents n’ayant pas les moyens d’inscrire leurs rejetons dans les grandes écoles privées, des milliers de jeunes sont ainsi abandonnés sur le chemin du savoir. Cruel destin que celui d’un jeune qui aspire à aller le plus loin possible dans les études, mais que les défaillances de son Etat l’y empêchent. Cet enseignement supérieur à deux vitesses, l’un pour les pauvres et l’autre pour les riches, est en lui-même une source de frustrations pour beaucoup de Burkinabè. En l’étape actuelle de son développement, le Burkina ne peut pas se permettre de confier son sort aux grandes écoles privées. L’Etat doit forcément imprimer sa marque en proposant une offre éducative de qualité à la portée du plus grand nombre. C’est une question de survie dans un monde où il y aura de moins en moins de place pour la médiocrité. D’où l’impérieuse nécessité de redonner aux universités étatiques leurs lettres de noblesses.
Pas besoin donc d’instruments sophistiqués ni de longues palabres pour voir de quoi souffre l’université burkinabè. C’est pourquoi les états généraux organisés du 13 au 15 juin ne doivent pas être une réflexion de plus, à l’instar des nombreux diagnostics déjà faits et qui traînent dans les tiroirs. Sans être des oiseaux de mauvais augure, on est tout de même en droit de se demander si les conclusions de ces assises ne connaîtront pas le même sort : dormir dans des chemises. Ce qui est sûr, le gouvernement pourra toujours dire qu’il a tenté quelque chose et que surtout il a impliqué toutes les couches sociales à la réflexion. En cas d’échec, il pourrait engager la responsabilité de tous les participants, y compris l’opposition. Par ailleurs, les états généraux permettent toujours de gagner du temps face aux demandes pressantes des étudiants. C’est en effet un long processus qui a ainsi commencé, de la remise des conclusions des états généraux au gouvernement jusqu’à leur mise en œuvre. Les étudiants et les enseignants auront-ils la patience de supporter encore trop longtemps cette vie de galère ? C’est la grande question .

La rédaction



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