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Dialogues du CGD: Le président du Faso, «un despote légal»
Publié le jeudi 13 juin 2013   |  Fasozine.com


Luc
© Autre presse par DR
Luc Marius Ibriga


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Le professeur d’université Luc Marius Ibriga était le principal exposant du débat démocratique organisé par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) sur le thème «Les tabous constitutionnels de la 4e République burkinabè ». Le constitutionnaliste a structuré sa présentation en trois parties: une définition des termes du sujet, une énumération commentée des tabous constitutionnels et des propositions de mesures palliatives.
La Constitution burkinabè du 2 juin 1992 a été promulguée le 11 juin de la même année. Et c’est ce jour anniversaire de la loi fondamentale du pays que le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a retenu pour son débat démocratique. Cet exercice avait pour thème « Les tabous constitutionnels de la 4e République burkinabè», et comme animateur principal Luc Marius Ibriga, professeur de droit constitutionnel à la faculté de droit de l’université Ouaga 2.

Le constitutionnaliste a entamé sa communication par une approche définitionnelle qui a présenté le constitutionnalisme comme une religion qui prône et garantie la suprématie de la Constitution, et le tabou comme un interdit ou une chose dont on s’interdit de parler par peur, gêne ou pudeur.

Il a ensuite inventorié deux catégories de tabous constitutionnels dont il a attribué la paternité au pouvoir de la 4e République burkinabè. Ainsi, la catégorie de l’innommé regroupe, selon lui, les sujets exclus du champ des discours, à savoir la santé du chef de l’Etat, les questions ethniques et leur rapport à la politique notamment lors des élections, et le dualisme juridique. Le juriste a relevé des insuffisances de textes sur ces trois sujets en se référant aux articles 43, 13 et 101 de la Constitution y liés, qui seraient, de son avis, respectivement muets sur la question de la santé du président du Faso en l’évoquant de façon détournée, aphone sur la question de l’incidence de l’ethnie sur la chose politique, et marqué par une distorsion entre le droit et le fait.

La catégorie de l’indiscuté regroupe, à en croire M. Ibriga, les questions évoquées mais rapidement refermées, comme celles liées à la stature envahissante du chef de l’Etat et la relation entre le pouvoir et l’armée. Pour lui, le président du Faso est en réalité le seul maître à bord qui exerce un pouvoir monarchique d’inspiration traditionnelle, ce qui fait de lui «un despote légal» dont beaucoup n’osent parler de la succession.
L’armée, elle, explique-t-il, détient le pouvoir réel, les civils n’étant que des marionnettes dont les hommes de tenue tirent les ficelles dans l’ombre. Le professeur Augustin Loada, Secrétaire exécutif du CGD, a ajouté à la liste de son confrère, d’autres tabous.

Il a ainsi cité le flou qui règne sur la valeur du patrimoine des gouvernants burkinabè, ainsi que leur véritable rémunération, l’indépendance de la Justice, l’amnistie des chefs de l’Etat et le statut de membres du Conseil constitutionnel dont jouissent les anciens chefs d’Etat burkinabè. Entre autres remèdes proposés par le principal exposant pour « conjurer » ces tabous, l’on retiendra qu’il faut informer et former les citoyens sur leurs droits et leurs devoirs. L’objectif étant de construire une démocratie à « haute intensité citoyenne », selon les termes du conférencier.



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