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Le Quotidien N° 789 du 12/6/2013

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Térrorisme au Niger : Attention, danger !
Publié le jeudi 13 juin 2013   |  Le Quotidien




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Mahamadou Issoufou est en train de faire une amère expérience du terrorisme. En quelques mois, son pays a été la cible de quatre actions terroristes, aux modes opératoires aussi différents les uns que les autres. Attentat suicide, tentative d’évasion, attaque de camps militaires, toute la panoplie de la furie terroriste y est passée. Le dernier événement en date, c’est l’attaque mardi d’un camp de gendarmerie à Niamey, la capitale. Avec toujours le même résultat : la capacité des djihadistes à frapper partout, et l’impuissance du Niger à leur faire face. En effet, dans la plupart des cas, les assaillants sont parvenus à s’évanouir dans la nature. Cela constitue un motif supplémentaire d’inquiétude sur la qualité du dispositif sécuritaire nigérien. Comme quoi, l’après- guerre au Mali est vraiment douloureux pour le Niger. Le pays est-il ainsi frappé pour avoir été un ardent défenseur de l’intervention au Mali ? Sans doute. On a vu comment le président nigérien, sur toutes les tribunes et souvent au grand dam de certains ses pairs, a pourfendu l’islamisme violent et prôné la guerre pour le déloger du Mali. Il a donc beaucoup pesé en faveur de l’intervention. Et il avait d’ailleurs vu juste. Les pourparlers avec les groupes terroristes ont fini en queue de poisson.
Mais cet activisme seul suffit-il à justifier les attaques contre le Niger ? D’autres raisons peuvent expliquer cette exposition particulièrement flagrante du pays. Il y a d’abord sa position géographique. Le Niger est dans l’œil du cyclone terroriste en raison de son voisinage avec le Mali, le Nigeria et la Libye, trois pays désormais au panthéon des pays en proie au terrorisme. Mais la plus grande faiblesse du Niger semble être son impréparation. Car, paradoxalement, le Niger semble complètement démuni face au mal intégriste. Après le discours guerrier du président Issoufou, on découvre avec stupeur l’incapacité de son pays à se protéger des frappes terroristes. Car autant qu’ils sont, tous les autres pays ayant participé à l’expédition malienne d’une façon ou d’une autre, sont aussi des cibles potentielles. Le Tchad par exemple réunit lui aussi toutes les conditions pour subir les foudres des djihadistes. En plus d’être géographiquement très exposé, il a été l’un des acteurs majeurs de la défaite des djihadistes au Nord-Mali. Il est donc bien placé pour souffrir des actions vengeresses des terroristes ; mais jusqu’à présent(Dieu merci), il n’en est rien. Ce pays, comme par enchantement, n’est pas touché par l’onde de choc de la guerre au Mali.Mais il n’y a pas de miracle en cela. Le pays de Idriss Déby Itno s’est préparé à toute éventualité, se transformant, jusqu’à maintenant en tout cas, en une forteresse infranchissable.

Le président Issoufou ferait donc mieux de se ressaisir. Car au rythme où vont les choses, le Niger risque de sombrer dans le chaos. Et ce serait évidemment le processus démocratique, cité en exemple, qui prendrait un coup, sans compter les dégâts aux plans économique et social. Le temps n’est plus aux grands discours, mais à l’action. Les pays voisins du Niger, comme le Burkina, ont aussi intérêt à ouvrir l’œil, en redoublant de vigilance. Mais comme on le dit, quand la case du voisin brûle, il faut se hâter de l’aider à éteindre l’incendie. Les pays voisins du Niger doivent de ce fait, à la fois par devoir et par nécessité, accourir à son chevet. Se barricader tout seul à l’intérieur de ses frontières ne peut suffire à se protéger du terrorisme. Malheureusement, les dirigeants de la sous-région ne semblent pas pressés de mettre en place ce front commun contre le terrorisme. Chacun y va isolément de sa stratégie de lutte, comme si l’on n’avait pas conscience de la gravité de la situation. Après les attentats d’Agadez et d’Arlit, on s’attendait à un sommet extraordinaire des chefs d’Etat de la CEDEAO pour examiner la question et adopter des mesures urgentes et à long terme. Il n’en a rien été. Le Niger doit compter sur lui-même et sur l’expertise et les moyens de pays occidentaux, notamment la France et les Etats-unis.
Face à cet attentisme, il se dégage la fâcheuse impression que les chefs d’Etat ouest-africains sont en retard d’un cran sur les terroristes. Ils se laissent toujours surprendre, ne réagissant, du reste très faiblement, qu’une fois le mal enraciné : cas du Mali, du Nigeria et maintenant du Niger. Pour tout dire, il manque une capacité d’anticipation chez les Etats,par rapport au phénomène terroriste. Inconscience ou incompétence ? En tout cas, si l’on n’y prend garde, le réveil sera douloureux pour tous .

La Rédaction

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