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Libération “sans conditions” de Jocelyn Eliott : faut-il croire à cet évangile d’AQMI ?
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  L`Observateur Paalga
L`Australienne
© Autre presse par DR
L`Australienne Jocelyn Elliott




C’est un ouf de soulagement que les Burkinabè ont poussé à l’annonce de la libération de l’otage Jocelyn Eliott, l’épouse du Dr Kennett Eliott, le 6 février 2016. Pour rappel, le couple d’octogénaires australiens vivait depuis 1972 au Burkina, à Djibo, une ville septentrionale à la frontière du Mali et du Niger où il tenait un hôpital de charité, une sorte de Cour des miracles où accouraient tous les pauvres grabataires de la zone.


Les Burkinabè ont appris avec stupeur et indignation leur enlèvement par AQMI au Maghreb le 15 janvier 2016, le jour de l’attaque de Splendid Hotel et du Café Cappuccino qui avait fait une trentaine de morts. Les habitants de Djibo ont vite sonné la mobilisation, une marche a été organisée pour leur libération et une page Facebook a été créée. L’annonce de cette libération faite par Mahamadou Issoufou, le Président du Niger, a été bien accueillie mais c’est une joie en demi-teinte, car le Dr Kennett Arthur Eliott, qui selon son épouse se porterait bien, reste détenu.

Concernant la libération de Jocelyn Eliott, le Niger est en droit de revendiquer une part très active dans les tractations. C’est significatif que l’otage ait été remis à Niamey. Cela est un atout qui rehausse le capital de sympathie de l’opinion internationale pour ce pays et c’est aussi une carte à jouer dans son positionnement géostratégique et diplomatique. Il n’y a pas longtemps le Burkina était un acteur incontournable dans les négociations. Ce n’est apparemment plus le cas.

Niamey affirme que cette libération a été obtenue sans rançon et sans condition ; Aqmi au Maghreb renchérit que celle-ci s’est faite sur instruction d’Al-Qaida qui ne veut désormais plus mêler les femmes à ces opérations militaires. Entre la langue de bois du gouvernement du Niger et la subite galanterie d’Aqmi, on est en droit d’être circonspect. De toute façon, l’omerta entoure les rançons et tous les Etats clament leur refus de cracher au bassinet. Par conséquent même si l’Australie a sorti le chéquier, ce sera motus et bouche cousue.

Le Niger n’a pas obtenu cette libération à la suite d’une opération militaire mais par la négociation, c’est-à-dire que des émissaires ont pris langue avec les preneurs d’otages, qu’il y a eu des gages donnés et des concessions faites de part et d’autre. Est-ce frayer avec les Islamistes ? De toutes les façons les Etats s’offusquent comme des vierges effarouchées lorsqu’on évoque ces relations incestueuses avec les groupuscules islamistes. Et pourtant, des liens existent entre les Etats et ces groupuscules et cela permet que des otages soient libérés saints et saufs. Comme Jocelyn Eliott. Il faut trouver la bonne distance pour parlementer avec le Diable sans que son soufre ne vous corrompe l’âme. Difficile exercice, il faut en convenir…



Saidou Alcény Barry
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