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Discours de politique générale : la leçon du PR THIEBA
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  L`Observateur Paalga
Déclaration
© aOuaga.com par A.O
Déclaration de politique générale : Paul Kaba Thièba expose ses grands chantiers de développement
Vendredi 5 février 2016. Ouagadougou. Assemblée nationale. Le Premier ministre Paul Kaba Thièba est allé faire sa Déclaration de politique générale (DPG) aux députés de la 7e législature conformément à l`article 63 de la Constitution




Vendredi 5 février, le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, a prononcé devant 113 des 127 députés son discours de politique générale. Un exercice-marathon suivi d’une séance de questions/réponses et d’un vote de confiance, le tout sprinté sur la fin pour descendre sous la barre constitutionnelle des 8h et ne pas dépasser les 30 jours après la nomination du chef du gouvernement. Retour sur l’ambiance tantôt solennelle, tantôt détendue, d’une longue nuit à l’Assemblée.


Postés sur la route de Bobo, deux agents de police barrent la piste des motos. Derrière eux, une grosse voiture noire aux vitres teintées et à la plaque rouge république s’engouffre à toute allure dans le cul-de-sac qui mène à l’Assemblée. Un peu plus loin, dans l’unique méandre de cette large voie nouvellement goudronnée, un premier pick-up rempli d’hommes en armes. Puis un deuxième, planté sous un arbre à une cinquantaine de mètres de l’entrée. « Que faites-vous ici ? », demande un policier en s’avançant, carapace de ninja sur les épaules, casque sur la tête et mitraillette en bandoulière. «La presse, aujourd’hui vous devez vous garer là-bas », indique-t-il en pointant le virage. Il faut donc faire marche- arrière, puis revenir à pied jusqu’à la guérite de l’accueil. La fouille est beaucoup plus minutieuse qu’à l’accoutumée et les sacs interdits dans l’enceinte du Parlement. Autour du bâtiment, les gardes du corps diplomatique font des va-et-vient comme si de rien n’était, chuchotant simplement de temps à autre à l’oreille de leur talkie-walkie.

Ce vendredi soir, l’ambiance à l’intérieur de l’hémicycle aussi trahit le caractère exceptionnel de la séance. La plupart des ambassadeurs de la place sont là, confortablement assis dans les sièges molletonnés situés à l’extrême gauche de la chaire présidentielle. A l’opposé, la tribune de presse déborde sur le haut, tandis que dans les rangées du milieu se massent la majorité des 113 députés présents.

15h 57, le Premier ministre (PM) franchit la porte, costume sombre sur chemise blanche et cravate indigo. Deux minutes plus tard, le Faso Danfani et le bonnet bleu nuit du président Diallo sont nettement plus remarqués. Impassible, « Gorba » stoppe la vague d’hilarité générale d’un coup de maillet autoritaire. L’appel est vite expédié et le PM bien vite appelé à la barre.


Un tramway à Ouaga ? « Tchié! »


« Au moment où j’accède à la charge de Premier ministre, je mesure la gravité de cet engagement, car rarement dans l’histoire de notre peuple, un gouvernement n’a été mandataire de tant d’espérances et d’attentes », commence Paul Kaba Thiéba d’un air solennel, avant de réclamer une minute de silence à la mémoire des victimes des attentats du 15 janvier 2016, du coup d’Etat du 16 septembre 2015 et de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. « Il vaut de relever que notre pays est classé au 183e rang sur 188 selon l’Indice de développement humain 2014 du PNUD. Ce n’est pas brillant », poursuit le chef du gouvernement, dressant un tableau noir de la situation dans laquelle il prend les rênes du pays. Le diagnostic établi, le docteur Thiéba réajuste ses lunettes, et prescrit pendant plus de deux heures un remède de 101 promesses pour redresser le pays (voir encadré).

Au fil des propositions, les hommes de média s’accroupissent, les journaux et les smartphones sortent des poches. De temps à autre, l’auditoire est tiré de sa torpeur par quelques boutades primo-ministérielles. « Pour réduire le chômage des jeunes diplômés, le gouvernement lancera incessamment un vaste recrutement au profit des jeunes détenteurs d’un diplôme supérieur au baccalauréat… bon, je ne dis pas que tout le monde sera retenu ! », s’empresse d’ajouter le chef du gouvernement, suscitant quelques éclats de rire de l’assistance. D’autres annonces surprennent, comme le lancement d’une étude de faisabilité en vue de la construction d’un tramway à Ouagadougou. « Tchié ! », s’écrie-t-on dans les travées de l’Assemblée. Le discours est également rythmé par les commentaires du député de Ouahigouya, Nounou Ouédraogo, chaque fois que le nom de sa localité est prononcé ; jusqu’à la conclusion saluée par les applaudissements nourris de tout l’hémicycle.

18h 20. La séance est suspendue pour que chacun puisse se rafraîchir et que les différents groupes parlementaires préparent leurs interventions.

50 minutes plus tard, tout le monde est de retour dans la salle, à l’exception des ambassadeurs. Les représentants des cinq tendances défilent alors à la barre pour livrer leurs félicitations, interrogations ou commentaires, sous l’œil attentif de Salif Diallo qui veille au strict respect du temps de parole.

20h 30. Nouvel intermède pour que le premier des ministres prépare ses réponses. Dehors, les voitures démarrent en trombe « pour aller chercher les dossiers dans les ministères », susurrent les mauvaises langues, tandis que d’autres cherchent désespérément à se restaurer dans un quartier Baoghin plongé dans l’obscurité par un délestage qui court depuis l’après-midi.


« Franchement, je ne suis pas très inquiet »


21h 43. La séance reprend avec 30 minutes de retard, et la défection de certains invités comme les présidents de la CENI et du Conseil constitutionnel. Commence alors le numéro du Pr Thiéba.

Pendant plus d’une heure et quart, le futur PM transforme l’Assemblée en amphithéâtre d’université, déambulant de gauche à droite, micro en main, tantôt très à l’aise sur les questions monétaires, tantôt plus hésitant sur le plan de la lutte antiterroriste ou le détail des infrastructures routières. Et l’économiste de profiter de la tribune à lui offerte pour déclarer sa flamme au secteur privé. « Ce n’est pas le secteur public qui crée des emplois, mais bien le privé ! » s’exclame-t-il. « Pour renflouer les caisses de l’Etat, il va falloir augmenter ses ressources propres et élargir l’assiette fiscale, mais surtout encourager les partenariats public/privé. C’est ça la solution ! (…) Franchement, je ne suis pas très inquiet concernant le financement de notre programme ».

Pendant ce temps, les responsables du protocole s’activent et la circulation de petits papiers s’accélère. « Je suis désolé de vous interrompre, mais il est déjà 23h et il faut absolument voter avant minuit pour respecter l’impératif constitutionnel », s’inquiète le président Diallo. « Ne vous en faites pas, vous reviendrez pour les questions au gouvernement », disent les députés à l’impétrant, qui regagne son haut fauteuil blanc pour écouter rapidement le verdict des formations parlementaires. L’UPC, le CDP et le groupe « Paix, justice et réconciliation » s’abstiennent, les listes « Burkindlim » et MPP adhèrent sans réserve. « Il est 23h30 le 5 février, nous allons procéder au vote », presse Salif Diallo. Les 113 présents se ruent sur les isoloirs dans un ordre seulement alphabétique, le secrétaire appelant Monsieur au lieu de Madame, ou bien déclarant « a voté » avant même que la personne ne soit descendue ! « Il est 23h55, nous sommes en conformité avec l’article 63 de la Constitution ! », déclare Salif Diallo lorsque le député Zouré dépose son bulletin dans l’urne. Le résultat tombe à peine quatre minutes plus tard : 125 votants, 53 abstentions et 72 « pour ». « L’Assemblée nationale prend acte de ce vote et déclare le Premier ministre officiellement investi », conclut le président. Mission accomplie. Mais si l’on compte depuis le 6 janvier, date de sa nomination, cela ne faisait-t-il pas déjà 31 jours que le Premier ministre était aux affaires ?



Thibault Bluy


Les 101 promesses de Paul Kaba Thiéba

Voici la liste exhaustive des mesures concrètes annoncées par le Premier ministre dans son discours de politique générale (retrouvez le texte en intégralité sur notre site Internet www.lobservateur.bf) :


Premier pilier : la réforme des institutions, la modernisation de l’administration pour plus de justice sociale, de démocratie, de liberté et la lutte contre les inégalités et la corruption


- Mise en place d’une Cinquième République, dont le projet devrait être soumis à référendum le 22 mai prochain (ainsi couplé avec le vote aux élections municipales déjà annoncées) ;

- organisation d’assises nationales sur la sécurité ;

- adoption d’une loi de programmation militaire sur cinq ans ;

- création d’un cadre de concertation permanent avec les syndicats;

- réactivation des conseils de discipline pour sanctionner les écarts de comportement observés dans les ministères ;

- mise en place d’un programme d’urgence pour le financement des services sociaux de base dans les communes rurales à faibles potentialités financières.





Second pilier : la mise en place d’un modèle de développement centré sur le renforcement du capital humain



Santé publique :
- Gratuité des actes se rapportant à la santé des personnes âgées indigentes, de l’enfant de 0 à 5 ans (paludisme, diarrhées, infections respiratoires aigües) et de la mère (paludisme, consultation prénatale, accouchement, césarienne, etc.) ;

- gratuité des soins d’urgence, notamment les premiers examens de diagnostic, ainsi que du dépistage des cancers féminins ;

- poursuite de l’opérationnalisation du système national d’assurance-maladie universelle ;

- création de 16 000 emplois en milieu rural (dès 2016) à travers le recrutement de deux agents communautaires de santé dans chacun des 8 000 villages du pays ;

- dotation de 300 ambulances pour les formations sanitaires (dont 60 en 2016), et de 1 600 ambulances tricycles (dont 320 en 2016) ;

- normalisation de 361 Centres de santé et de promotion sociale (CSPS), dont 61 en 2016, de 33 Centres médicaux avec antenne chirurgicale (CMAC), dont 15 en 2016, et de 2 Centres hospitaliers régionaux (CHR) en 2016 ;

- poursuite de la transformation des CSPS des chefs-lieux de communes rurales en Centres médicaux (37 entre 2016 et 2017) ;

- construction de 240 nouveaux CSPS (dont 40 en 2016), et de 11 nouveaux CMA (dont 2 en 2016) ;

- transformation progressive des CHR en Centre hospitaliers universitaires (CHU), en commençant par Ouahigouya en 2016 ;

- mise en place d’un programme de formation de spécialistes pour les CHU et CHR ;



Education :
- Gratuité de l’enseignement jusqu’à 16 ans ;

- objectif de taux d’achèvement de 100% pour le cycle primaire et postprimaire ;

- augmentation du nombre de postes d’enseignants pour atteindre un ratio maximum de 50 élèves pour un maître ;

- normalisation de 160 écoles sous paillotes dès 2016 (sur un total de 800) ;

- construction sur cinq ans de 310 nouveaux collèges du postprimaire, 286 nouveaux lycées, 45 centres de formation technique et professionnelle (avec élargissement des filières à l’agriculture, l’élevage, la boulangerie et pâtisserie, la mécanique, la menuiserie, etc.), 20 lycées professionnels et 13 scientifiques (tous avec cantine scolaire) ;



Enseignement supérieur :
- Subvention à hauteur de 40% pour l’acquisition du premier ordinateur de chaque étudiant de cycle licence ;

- formation pédagogique de six mois pour les étudiants titulaires d’un diplôme supérieur au baccalauréat, au terme de laquelle ils seront affectés en qualité d’enseignants du secondaire ou du primaire ;

- accélération et finalisation des travaux de l’Université Ouaga 2, sise à Gonsé, dès 2016 ;

- création dès 2016 d’une « université virtuelle » avec 13 espaces numériques connectés grâce à l’Internet haut débit ;

- construction de 26 amphithéâtres de 500 places (dont 10 en 2016), de 46 bâtiments pédagogiques (dont 12 en 2016), de 24 laboratoires (dont 5 en 2016), de 7 bibliothèques de 1 000 places (dont 2 en 2016), d’une bibliothèque virtuelle et de 6 cités universitaires de 4 000 lits (dont 2 en 2016) ;

- rattachement des écoles professionnelles (ENAM, ENAREF, ENSP, etc.) aux universités ;

- création de technopôles pour assurer une meilleure intégration entre l’enseignement supérieur, la recherche/développement et le monde de l’entreprise (dans les domaines du médicament, de l’agro-industrie, de l’agro-alimentaire, de l’industrie textile, des équipements solaires, des produits carnés et des produits de la pêche).



Solidarité et condition féminine :
- Création de deux centres gériatriques à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso ;

- aménagement, dans les espaces et les bâtiments publics, de passerelles d’accès dédiées aux personnes à mobilité réduite ;

- création de structures d’accueil, d’accompagnement et de suivi pour les enfants et adultes en difficulté ;

- amélioration de l’accès des personnes handicapées aux services sociaux tels que la santé, l’éducation, la formation professionnelle et le transport ;

- inventaire, dès 2016, de tous les textes ou mécanismes existants en faveur des femmes, en vue de leur application effective ;

- intégration dans les programmes de modules sur la santé sexuelle et reproductive afin de diminuer le nombre de grossesses précoces;

- réinsertion des jeunes filles déscolarisées et non scolarisées dans des structures de formation professionnelle avec mesures d’accompagnement pour leur installation ;

- attribution à des femmes de 25 à 30% des terres nouvellement aménagées par l’Etat, et facilitation de leur accès aux crédits.



Accès à l’eau potable et assainissement :
- Objectif «zéro corvée d’eau» et accès universel à l’eau potable ;

- accès à l’assainissement de 80% de la population urbaine, et de 50% de la population rurale à l’horizon 2020 ;

- réalisation en milieu urbain de 91 forages neufs, 214 km de réseau d’adduction d’eau potable, 27 069 branchements particuliers et 450 réservoirs ;

- réalisation en milieu rural et semi-urbain de 1 222 forages neufs, 397 forages réhabilités, 8 puits modernes, 39 Adductions d’eau potable simplifiées (AEPS) neuves et 17 AEPS réhabilitées ;

- réaménagement et exploitation du « forage Christine » ;

- installation de réseaux de drainage et de traitement des eaux usées dans les principales villes du pays ;

- construction en milieu rural de 35 864 latrines, dont 300 dans les écoles, 38 destinées aux centres de santé, 82 latrines publiques et 35 444 familiales ;

- construction en milieu urbain (dès 2016) de 15 343 latrines, dont 125 dans les écoles, 218 latrines publiques et 15 000 familiales.



Urbanisation et habitat :
- Audit des lotissements litigieux dans les communes ;

- promotion à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso de la construction d’Habitats à loyer modéré (HLM).

- mise en œuvre de mesures incitatives en direction du privé pour réaliser des logements sociaux dans chacune des 45 provinces ;

- viabilisation des sites des logements sociaux déjà construits ;

- appui aux promoteurs immobiliers dans la vulgarisation de constructions en matériaux locaux ;

- création de plans d’épargne/logement en rapport avec les établissements de crédit.





Troisième pilier : la transformation structurelle de l’économie à travers la dynamisation des secteurs porteurs et le renforcement du rôle du secteur privé



Energie et environnement :
- Construction de centrales solaires (par des promoteurs privés, mais production injectée dans le réseau de la SONABEL), promotion d’installations solaires par les particuliers, et poursuite des projets en cours dans le domaine de la production hydroélectrique et de l’interconnexion avec le Ghana (objectif taux de couverture en électricité de 80% en 2020) ;

- utilisation de l’énergie thermique d’origines solaire et bioénergétique, par l’encouragement à utiliser des chauffe-eau et des cuiseurs solaires, le renforcement du système de production de biogaz et l’installation de stations produisant du biodiesel ;

- création de centres de traitement et de valorisation des déchets solides ;

- adoption d’une nouvelle réglementation sur l’importation des véhicules d’occasion et sur les contrôles techniques ;

- application d’une fiscalité écologique (et notamment du principe « pollueur-payeur») ;

- réalisation d’études de faisabilité pour l’installation des pipelines Bolgatanga-Bingo et Bouaké-Bobo-Dioulasso.



Infrastructures routières :
(Pour 20 projets, les études techniques sont avancées et les financements en cours de négociation, pour un montant global estimé à 465 milliards de francs CFA)

- aménagement de 5 000 km de pistes rurales (dont 1 000 km dès 2016) en privilégiant les zones de production enclavées ;

- bitumage de 2 850 km de voies ;

- début (dès 2016) de la construction de l’autoroute Ouagadougou-Fontière de la Côte d’Ivoire ;

- construction et bitumage des axes (dès 2016 financements acquis) : Kongoussi-Djibo (96 km, 21 milliards), Dédougou-Tougan (91 km, 20 milliards), RN21 Didyr-Toma-Tougan (84 km, 24 milliards), et RN17 Guiba-Garango (72 km, 26 milliards) ;

- aménagement et bitumage de l’axe Kantchari-Diapaga-Tansarga-Frontière du Bénin (140 km, 41 milliards) ;

- réhabilitation de la route RN4 Koupèla-Gounghin (34 km 14,5 milliards) ;

- réalisation des études (financements acquis) pour le bitumage de la RN11 Orodara-Banfora-Sidéradougou-Batié-Frontière de Côte d’Ivoire (365 km, 929 millions), des routes Djibo-Dori (195 km, 320 millions), Boulsa-Sapaga (50 km, 140 millions), et de la liaison routière RN20 Ouessa-Léo-RN25 Nebou-Pô-Zabré-Bittou (880 millions) ;

- réalisation des études (financements acquis) pour les routes Batié-Boussoukoula-Frontière Côte d’Ivoire (28 km, 96 millions), Dandé-Kourouma-N’Dorola-Temètemèsso-Frontière du Mali (120 km, 550 millions), Diapaga-Namounou-Arli-Frontière du Togo (205 km, 430 millions) ;

- réalisation des études de faisabilité pour les travaux de construction et de bitumage de la RN17 Tenkodogo-Ouargaye-Sangha-Frontière du Togo (110 km, 275 millions), la RN18 Fada-Pama-Tindangou-Frontière du Bénin (148 km, 450 millions), et la RN29 Manga-Zabré-Zoaga- Frontière du Ghana (104 km) ;

- réalisation des études pour les travaux de réhabilitation des routes départementales n°30 Dindéogo-Zonsé (9 km) et régionale n°9 Bagré-Dindéogo (40 km, 200 millions) ;

- recherches de financements (études techniques réalisées) pour la construction des autoroutes Ouagadougou-Frontière du Ghana, Ouagadougou-Frontière du Bénin, Ouagadougou-Frontière du Togo, Ouagadougou-Frontière du Niger, Bobo-Frontière du Mali ;

- parachèvement du projet « échangeur du Nord » (Ouagadougou) et mise en œuvre du projet de construction de l’échangeur « rond-point de la Place Naba Wobgo », en liaison avec le déplacement des activités de l’aéroport de Ouagadougou à Donsin ;

- renforcement des capacités de la SOTRACO ;

-construction de deux échangeurs urbains à Bobo-Dioulasso.


Infrastructures ferroviaires, aériennes et portuaire :
- Réalisation d’une étude de faisabilité pour la construction d’une ligne de tramway à Ouagadougou ;

- extension du réseau ferroviaire, avec notamment la ligne Kaya-Tambao et la Boucle Africa Rail (Abidjan-Ouagadougou-Dori-Tambao-Niamey-Parakou-Cotonou-Lomé-Bobo-Bamako-Dakar) ;

- poursuite de la construction du nouvel aéroport de Donsin ;

- augmentation du volume du trafic de 500 000 à 800 000 passagers, avec un nombre de compagnies croissantes desservant la destination ;

- mise en place de mesures incitatives pour une desserte aérienne journalière à partir de Bobo-Dioulasso ;

- élaboration d’un schéma directeur de développement des aérodromes ;

- réalisation de l’étude de faisabilité de la construction d’un port fluvial à Batié, connecté au terminal ghanéen de Téma.


Agriculture et élevage :
- Création (d’ici 2017) de deux unités de montage de tracteurs et de motoculteurs ;

- distribution de 100 000 charrues chaque année au profit du monde paysan ;

- création d’une centrale d’approvisionnement en engrais et semences améliorées, dans l’objectif d’un taux d’utilisation d’intrants de plus de 50% à l’horizon 2020 ;

- délimitation et sécurisation des zones de pâturages et des couloirs de transhumance ;

- mise en place d’une centrale d’achat et de gestion des aliments pour l’élevage ;

- création d’unités de production de tourteaux et d’aliments pour le bétail ;

- création d’unités de transformation du bétail en viande, cuirs et peaux ;

- amélioration de la génétique via la sélection et la conservation des meilleures souches des races locales, et le renforcement de la vulgarisation de l’insémination artificielle ;

- transformation et/ou exportation dans les filières porteuses (coton, sésame, niébé, oignon…) et l’agro-industrie ;

- développement de produits forestiers non ligneux (karité, cajou, fruits…) par l’organisation et la professionnalisation des acteurs, l’amélioration de la production, de la productivité des espèces et leur transformation-commercialisation ;

- aménagement des grands bassins fluviaux (avec élaboration d’un schéma directeur de tous les bassins hydrographiques) : achèvement du barrage hydro-agricole et hydroélectrique de Samendeni, achèvement des ouvrages sur le Sourou, démarrage des barrages hydro-agricoles et hydroélectriques de Ouessa et de la Bougouriba, aménagement du lit mineur du Nakanbé et restauration de ses ouvrages hydrauliques majeurs (notamment le lac Bam, les lacs Dem, Bourzanga, et les 3 barrages urbains de Ouagadougou), la construction du barrage de Banwali ;

- aménagement de 25 000 hectares (ha) de petits périmètres (bas-fonds et irrigation de complément), 5 000 ha de périmètres avec maîtrise totale d’eau, et réhabilitation de 2 500 ha de périmètres ;

- intégration de l’aquaculture aux aménagements hydro-agricoles ;

- création d’un centre de recherche en aquaculture pour améliorer la productivité des espèces locales dans le but de faire passer la production de poissons de 20 000 à 30 000 tonnes par an.


Secteur bancaire et financier :
- Création d’une Caisse des Dépôts et Consignations afin de prendre en charge le financement des collectivités territoriales, de l’énergie, des hôpitaux, des universités, du logement social ainsi que des nouvelles technologies de l’information et de la communication ;

- création d’une banque agricole, avec pour missions principales la mobilisation de l’épargne populaire en milieu rural, le financement des activités de collecte et de commercialisation des produits agricoles, le financement des intrants, des investissements et du matériel agricole, les prêts bonifiés pour l’installation des jeunes agriculteurs, éleveurs et artisans, les prêts à long terme en faveur des entreprises agro-alimentaires, les prêts à l’artisanat et les prêts destinés à l’élevage ;

- création d’une banque dédiée aux PME/PMI pour leur permettre l’investissement en fonds propres et en quasi-fonds propres au moment de leur création ou de leur développement, le financement de projets innovants et porteurs de compétitivité, le cofinancement des investissements et le financement du cycle d’exploitation ;

- création d’une institution publique autonome spécialisée dans la conception de la stratégie d’endettement de l’Etat sur les marchés financiers ;

- élaboration d’un cadre réglementaire propice au développement des instruments de la finance islamique.


Industrie et grande distribution :
- Création de zones franches industrielles pour promouvoir l’agro-industrie et les industries agro-alimentaires ;

- aménagement de nouvelles zones industrielles aux sorties de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, extension de celle de Kossodo ;

- soutien à l’installation de PME/PMI dans les secteurs de la transformation du lait et de la tomate, de la conservation de la pomme de terre et des oignons, de la production d’aliments pour le bétail, la volaille et le poisson, de la fabrication d’équipements de production d’énergie solaire, de l’enlèvement et du traitement des ordures, etc.;

- fin de tous les monopoles officiels ou de fait, qui faussent le libre jeu de la concurrence et aggravent la «vie chère» pour les populations ;

- création de centrales d’achat et de groupements d’intérêt économiques dans le secteur de la grande distribution afin de mutualiser les moyens par des commandes groupées.



Le Premier ministre a précisé que la mise en œuvre de toutes ces actions ferait l’objet d’une planification nationale, sectorielle et locale, et que des instances de pilotage et de suivi-évaluation seraient mises en place pour mesurer les progrès accomplis.



T.B.
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