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Le président du Burkina se lance dans la réforme de l’armée (PAPIER GENERAL)
Publié le jeudi 4 fevrier 2016  |  AFP
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© Présidence par D.R
A la fin de son séjour à Cotonou au Bénin où il a participé au 19e Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UEMOA et au 11e Sommet de l’Autorité du Bassin du Niger, le Président du Faso; Roch Marc Christian Kaboré, s’est dit satisfait de la participation du Burkina à ces deux rencontres




Ouagadougou - Le président du Burkina Faso Roch Marc Christian Kaboré, premier civil à accéder démocratiquement au pouvoir depuis l’indépendance, s’est lancé dans la réforme de l’armée, un défi pour ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest abonné aux coups d’Etat et désormais confronté aux menaces des groupes jihadistes sahéliens.

"Dans le programme que j’ai élaboré, j’ai été très clair: nous avons besoin d’une armée républicaine, d’une armée apolitique et opérationnelle, c’est-à-dire dotée de moyens pour assurer la sécurité des Burkinabè et celle du territoire", a déclaré jeudi M. Kaboré, après s’être longuement entretenu avec les hauts cadres de l’armée et de son ministère.

Investi fin décembre, le président, qui a choisi d’être aussi ministre de la Défense, avait promis à maintes reprises de s’atteler à cette réforme, avant même l’attaque du 15 janvier à Ouagadougou, au cours de laquelle 30 personnes ont été tuées par trois jihadistes.

"C’était déjà urgent (de réformer l’armée) avant l’attentat. C’est encore plus urgent maintenant", avait souligné une source diplomatique quelques jours après l’attentat.

Lors de l’attaque de janvier, de nombreux témoins et des militaires burkinabé ont souligné la lenteur de l’intervention des forces armées, leur manque de préparation ainsi que des carences en renseignement.

Dissous après son putsch raté de septembre, le Régiment de Sécurité présidentielle (bien: RSP), unité d’élite, aurait sans doute pu intervenir dans de meilleures conditions, selon plusieurs observateurs.

Jeudi, le président Kaboré est allé à la rencontre des militaires burkinabè "voir les préoccupations (des forces armées) qui sont d’ordre matériel et organisationnel (...) et relancer la question de la nécessaire réforme de l’armée", qui compte entre 11.000 et 12.000 hommes.

Premier civil à être élu démocratiquement au Burkina Faso, M. Kaboré a pris la tête d’un pays où la voix de l’armée est quasi-prépondérante en matière politique: depuis l’indépendance du pays en 1960, six des huit dirigeants du Burkina Faso ont été des militaires.


- déconnecter armée et politique -

De grandes réformes ont déjà été engagées sous la Transition d’un an issue de la chute du régime de Blaise Comparé en octobre 2014, pour déconnecter l’armée de la politique. Un loi votée en avril contraint tout militaire voulant s’engager en politique de démissionner préalablement de l’armée.

M. Kaboré a également souligné jeudi la nécessité de tenir "compte des aspects intergénérationnels", alors que de jeunes officiers, qui ont notamment fait échec au putsch de septembre, souhaitent pouvoir intégrer la direction des forces armées.

Enfin, a-t-il ajouté, "il y a des réflexions à mener (...) pour voir comment +opérationnaliser+ l’armée, remettre la cohésion, la discipline et l’unité du corps".

Le chef d’Etat-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré a souligné de son côté la nécessité d’adapter l’outil militaire à la lutte anti-terroriste.

Selon lui, les hauts gradés ont évoqué lors de leurs discussions avec le président "leurs préoccupations urgentes (...) en matière d’équipement pour leur permettre d’accomplir avec efficacité les missions de lutte contre le terrorisme".

"Il s’agit de parvenir aux formations qui tiennent compte des défis du moment, d’acquérir du matériel et des équipements pour permettre aux hommes dans le contexte actuel d’être mieux protégés face aux menaces terroristes", a précisé le général Zagré.

"Il est important qu’au sortir de ces différentes discussions sur la réforme de l’armée, il y ait un consensus", a insisté jeudi le président Kaboré, invitant les militaires à "mettre sous le boisseau" leurs "divergences" "et à ne penser qu’à la paix, au renforcement de la sécurité du Burkina".

L’armée burkinabè traverse une grave crise depuis la chute du président Blaise Compaoré -un ancien capitaine-, chassé par la rue après 27 ans au pouvoir.

De nombreux militaires de haut rang parmi lesquels le général Gilbert Diendéré, ex-bras droit de M. Compaoré sont incarcérés pour leur implication dans le putsch manqué mi-septembre, qui visait à renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute de M. Compaoré.


Par Romaric Ollo HIEN
roh/pgf/dab
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