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Défense de Laurent Gbagbo : en attendant le plat principal, un hors-d’œuvre bien pimenté
Publié le mardi 2 fevrier 2016  |  L`Observateur Paalga
CPI
© AFP par DR
CPI : l’ex Président ivoirien Laurent Gbagbo devant les juges
Mardi 19 février 2013. La Haye. L’ancien président ivoirien comparait à la Cour pénale internationale (CPI), pour crime contre l’humanité.




Dans notre éditorial sur l’ouverture du procès de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé le 28 janvier dernier, nous annoncions, entre autres : « Ça promet des étincelles ». Et ça n’a pas tardé.

En effet après l’accusation, la parole hier lundi 1er février 2016, au cours de ce qu’on appelle dans le jargon de la Cour pénale internationale « discours d’introduction », à la défense. Et la réplique de Me Emmanuel Altit, avocat de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, a été cinglante.

Pour une stratégie de défense systémique, c’en fut vraiment une.

C’est que, pour son entrée en matière, Me Altit a choisi de présenter ce qu’on pourrait qualifier de cadre macropolitique pour ne pas dire les causes lointaines de la déflagration qui a plongé la Côte d’Ivoire dans cette grave crise postélectorale de 2010.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’au-delà de Gbagbo et de son « bon petit » Blé Goudé, ce procès va éclabousser bien des personnes et des gouvernements, soupçonnés d’entreprise de déstabilisation contre un régime dont le seul tort est d’avoir mis les pieds dans le plat de la « Françafrique ».

Morceaux choisis des charges de la défense :

« La France ne voulait pas d’une paix négociée »
« Après que les commandos français ont investi la résidence, il faut deux bonnes heures aux éléments français pour aller chercher les éléments pro-Ouattara. Leur colonne atteint la résidence vers 13h. C'est alors qu'ils se saisissent du président Gbagbo."
Alassane Ouattara est ses soutiens voulaient s’emparer du pouvoir par la force, et la bataille d’Abidjan est la mise en application de cela »
« En 2010, des mercenaires ont été réunis au camp de Pô [Camp d’entrainement militaire situé au sud du Burkina Faso, NDLR] où ils ont été entraînés par des conseillers étrangers et occidentaux. Ces mercenaires ont ensuite été transférés dans le nord de la Côte d’Ivoire ».
Autant d’accusations soutenues par des projections de vidéo comme celle intitulée : « Gilbert Diendéré et Isaac Zida [au moment des faits, ces deux officiers burkinabé étaient respectivement chef d’état-major de la présidence du Faso et officier de liaison à Bouaké, NDLR].

Pour les avocats du célèbre pensionnaire de la prison de Scheveningen, et une partie de l’opinion publique, le père fondateur du Front populaire ivoirien n’est qu’un agneau sacrifié sur l’autel des intérêts de puissances étrangères et de leurs acolytes. La France et le Burkina Faso, notamment.

De l’implication du Burkina, voisin de la Côte d’Ivoire, justement parlons-en.

On savait déjà que les auteurs du coup d’Etat raté de 2002 mais transformé en mouvement sécessionniste, Alassane Ouattara et Guillaume Soro, l’un parrain local et l’autre leader politique de la rébellion, ont été portés à bout de bras par Blaise Compaoré et son régime.

On savait aussi que le « Pays des hommes intègres » était devenu, lors de la partition de la Côte d’Ivoire, exportateur non producteur de cacao.

On savait enfin, pour ne se limiter que là, que l’ancien Premier ministre de la Transition burkinabé, Yacouba Isaac Zida, était officier de liaison, pour ne pas dire officier traitant durant « la médiation de Compaoré » au moment où il filait le parfait amour avec son mentor Gilbert Diendéré.

Tout ça, c’était connu. Mais quand c’est la défense de Gbagbo qui l’affirme devant la CPI, preuve à l’appui, l’affaire prend un tout autre relief. C’est comme si un sceau d’authenticité venait soudain d’être apposé sur le dossier d’accusation contre notre pays.

Qu’en serait-il si le numéro deux de la Transition burkinabé n’était pas en fin de mission ?

Mais revenons à la contre-attaque de la défense de Laurent Gbagbo pour rappeler que tout cela n’est qu’une petite entrée en attendant le plat de résistance qui risque d’être indigeste pour bien de convives.

Toutefois, pour accablants qu’ils soient, de quels poids pèseront ces arguments « environnementaux » quand l’heure viendra de se défendre sur les principaux éléments à charge sur lesquels se fonde l’accusation ?

Rappelons que la procureure de la CPI, Fatou Bensouda, a opté de tabler sur quatre « événements représentatifs » contre l’ex-président ivoirien : la répression de la marche des femmes à Abobo ; le bombardement du marché d’Abobo ; les violences contre des manifestants pro-Ouattara devant le siège de la Télévision ivoirienne ; le massacre de Yopougon.

Des éléments d’accusation qui n’ébranlent guère la défense, sûre de ses preuves du contraire.

Alors, que nous réserve ce procès Gbagbo qui est tout aussi celui de la tant décriée CPI ?

Alain Saint Robespierre
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