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Art et Culture

Accès à la contraception : Bali accélère la cadence
Publié le lundi 1 fevrier 2016  |  Sidwaya




a IVe Conférence internationale sur la planification familiale, tenue du 25 au 28 janvier 2016 à Bali en Indonésie, a clôturé ses travaux par un appel à accélérer les efforts pour mettre sous contraception 120 millions de femmes nouvelles utilisatrices d’ici à 2020.

Des chercheurs, bailleurs de fonds, professionnels de santé, responsables d’organisations de la société civile, représentants de gouvernements, jeunes… se sont réunis, du 25 au 28 janvier 2016 sur l’île de Bali en Indonésie, autour du thème : «Engagements mondiaux, actions locales ! »
Le Président indonésien, Joko Widodo, qui a ouvert les travaux de la IVe Conférence internationale sur la planification familiale (CIPF) a appelé à une mobilisation mondiale pour faire de la planification familiale, une priorité et élargir l’accès à la contraception. «J’espère que cette Conférence sera l’occasion pour nous de réfléchir aux fondations nécessaires pour édifier l’avenir que nous voulons. Un avenir où toutes les femmes et les filles auront la possibilité de choisir si elles souhaitent ou non avoir des enfants et à quel moment, mais aussi d’espacer les naissances, de sorte que les mères et leurs enfants bénéficient de meilleures perspectives », a déclaré le chef de l’Etat indonésien, Jokowi, comme l’appellent ses compatriotes. Selon lui, si les pays veulent parvenir aux objectifs de développement durable, ils doivent agir au niveau local. « Pour soutenir la croissance, il faut absolument investir dans la planification familiale… J’invite tous les dirigeants mondiaux à prendre des mesures concrètes pour protéger la santé des mères et de leurs enfants, et pour assurer aux familles une vie saine et prospère. C’est à ce prix seulement que nous pourrons faire de notre planète, un endroit meilleur », foi de Jokowi.
A en croire le dernier rapport sur les progrès réalisés à l’échelle mondiale établi par Family Planning 2020 (FP2020), le nombre de femmes et de filles souhaitant éviter ou retarder une grossesse et ayant désormais recours à des moyens de contraception modernes a augmenté ces trois dernières années de 24,4 millions dans les pays les plus pauvres. Family Planning 2020 est un partenariat qui vise à donner à 120 millions de femmes supplémentaires un accès à la contraception volontaire d’ici à 2020.
Malgré les avancées enregistrées récemment, des millions de femmes n’ont toujours pas accès aux informations et aux outils dont elles ont besoin en matière de planification familiale.
La conférence a enregistré la présence du Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations unies et directeur exécutif de l’UNFPA, Babatunde Osotimehin, du président du programme de développement mondial de la Fondation Bill et Melinda Gates, Christopher Elias et de plus de 3000 participants.

Tenir les engagements

Dans un message audiovisuel, la co-fondatrice de la Fondation Bill et Melinda Gates a estimé qu’il y a beaucoup à faire si l’on veut réaliser la promesse de mettre 120 millions de femmes sous contraception d’ici à 2020 (PF2020) ; et le défi c’est atteindre les jeunes, autonomiser les femmes et les filles et leur donner une meilleure éducation. « Nous avons beaucoup de choses à faire, pas de temps à perdre, continuons nos efforts en faveur de la PF », a-t-elle indiqué.
Babatunde Osotimehin a renchéri en rappelant l’importance de la PF. « Investir dans la planification familiale est un investissement éminemment utile pour favoriser le développement du capital humain, lutter contre la pauvreté, récolter un dividende démographique, et contribuer ainsi à un développement économique équitable et durable dans le cadre des objectifs de développement durable », a-t-il dit.
Malheureusement, a fait remarquer le ministre de la Santé des Philippines, Janette Loreto-Garin, il est regrettable que les gouvernements qui s’engagent publiquement dans leurs discours et leurs promesses à éradiquer la pauvreté n’aient pas recours à la planification familiale pour lutter contre ce fléau. « La planification familiale n’est pas seulement un droit, c’est une garantie d’une meilleure qualité de vie dont chaque personne et chaque famille devraient pouvoir bénéficier », a-t-elle lancé.
En réponse à l’inquiétude d’atteindre l’objectif FP2020, la Fondation Bill & Melinda Gates a annoncé qu’elle investira un montant additionnel de 120 millions de dollars dans les programmes de planification familiale au cours des trois prochaines années, soit une augmentation de 25% de son enveloppe.
La Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) a , lui aussi, annoncé vouloir renforcer ses engagements en vue d’élargir à 60 millions d’utilisatrices supplémentaires d’ici à 2020 l’accès aux services de planification familiale, notamment aux moyens de contraception modernes. La Fédération a déjà étendu ses services à 15 millions de personnes supplémentaires et a vu le nombre total des bénéficiaires bondir de 40 % depuis 2012.
« Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli et enthousiastes à l’idée d’aller encore plus loin en donnant accès à la planification familiale à 60 millions d’utilisatrices supplémentaires », s’est réjoui le Directeur général de l’IPPF, Tewodros Melesse . « Le dernier rapport de situation de FP2020 indique qu’il faut de toute urgence intensifier nos efforts, car des millions de femmes sont toujours laissées pour compte. Les donateurs doivent également accroître leurs engagements en faveur de la planification familiale et nous espérons que notre objectif ambitieux incitera d’autres à agir », a-t-il espéré.
Le Partenariat de Ouagadougou qui regroupe 9 pays de l’Afrique de l’Ouest a réaffirmé à son tour l’engagement d’atteindre 2,2 millions de femmes nouvelles utilisatrices de méthodes de contraception d’ici à 2020.
« Nos objectifs sont ambitieux mais selon le dernier rapport de situation de FP2020, si nous ne passons pas à la vitesse supérieure, nous risquons de ne pas tenir les engagements pris envers des millions de femmes qui ont besoin d’une contraception. J’exhorte tous nos partenaires à traduire les engagements pris au niveau mondial en actions locales  », a averti le président du Comité international de pilotage de la CIPF et Directeur de l’Institut Bill et Melinda Gates pour la population et la santé reproductive, Jose Rimon II.
La fin des travaux de la CIPF a été marquée par la récompense des lauréats de l’édition 2016 du Prix d’excellence du leadership en matière de planification familiale (EXCELL) dont les noms ont été dévoilés par les coorganisateurs de la Conférence, l’Institut Bill et Melinda Gates pour la population et la santé reproductive, rattaché à l’Ecole de santé publique Bloomberg de l’université Johns Hopkins et le Conseil national indonésien de la population et de la planification familiale (BKKBN). Ces récompenses distinguent des contributions exceptionnelles dans le domaine de l’accès et du recours volontaire aux informations et aux services de planification familiale. Elles ont été décernées à des pays (Kenya et Ethiopie), à des organisations ou établissements (Yayasan Cipta Cara Padu (Indonésie) et des personnalités (Janette Loreto-Garin, ministre de la Santé des Philippines, Edcel C. Lagman, représentant du 1er district de la province d’Albay, aux Philippines). Ils ont tous reçu des médailles de reconnaissance et d’encouragement.

Boureima SANGA
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