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Attaques terroristes à Ouaga : 7 personnes relâchées, un Burkinabè gardé à vue
Publié le mercredi 27 janvier 2016  |  aOuaga.com
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© aOuaga.com par A.O
Attaques du 15-Janvier à Ouaga : le procureur du Faso fait le point de l`enquête
Mercredi 27 janvier 2016. Ouagadougou. Palais de justice. Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouaga, Mme Maïsa Sérémé, a animé une conférence de presse pour faire le point de l`enquête sur les attaques terroristes du 15-Janvier dans la capitale burkinabè




Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou, Mme Maïsa Sérémé, a animé une conférence de presse, le 27 janvier 2016, pour faire le point de l’enquête sur les attaques terroristes du 15 janvier dernier dans la capitale burkinabè. Il ressort,par exemple, que sur les 8 personnes interpellées dans le cadre de la procédure, 7 ont été relâchées pour "insuffisances de preuves". Une seule personne de nationalité burkinabè est actuellement gardée en vue pour des "recoupements supplémentaires".

Dans sa déclaration liminaire, le procureur du Faso a donné le bilan global des attaques terroristes perpétrées par un commando de 3 jeunes de sexe masculin, le 15 janvier 2016 autour de 19h30. Outre les 30 morts, tous identifiés aujourd’hui, et les 3 terroristes présumés tués ainsi que les 71 blessés donnés jusque-là, le bilan des dégâts matériels a été aussi donné. Ainsi, il y a eu 22 véhicules et 24 motos calcinés, 18 véhicules endommagés par des impacts de balle. Lors des attaques, le café-restaurant Cappuccino a été consumé par les flammes, le hall d’entrée de Splendid hôtel partiellement détruit et des fenêtres et des portes abîmées, des ouvertures également abîmées à Yibi hôtel et le maquis Taxi Brousse criblé de balles. Foi de madame le procureur, les attaques ont été menées à l’aide de fusils automatiques d’assaut de type AKS, de grenades défensives et de combustibles dont la nature reste à déterminer. Les attaques ont commencé par le café-restaurant où les assaillants, deux ayant des traits sahéliens et le troisième de teint noir avec des traits soudaniens, ont ouvert le feu sur les clients, provoqué des explosions à la grenade avant de mettre le feu au local et aux véhicules stationnés à l’extérieur. Par la suite,ils se sont replié à Splendid hôtel où ils ont tué une personne, blessé des clients, causé des dégâts matériels importants, retenu plus d’une centaine de personnes en otage et incendié d’autres véhicules. Selon le déroulement des faits relaté par le procureur du Faso, les terroristes présumés ont quitté ensuite le Splendid pour se retrouver à Yibi hôtel sans faire heureusement des victimes supplémentaires. Acculés dans le deuxième hôtel par les forces spéciales burkinabè et françaises, ils se sont abrités au taxi Brousse où ils ont fini par être abattus par l’Unité spéciale d’intervention de la Gendarmerie nationale du Burkina. Au regard du matériel utilisé pour les attaques, le procureur du Faso a laissé entendre qu’un rapprochement peut être fait avec les attentats contre l’hôtel Radison Blu de Bamako au Mali le 20 novembre 2015. Le mode opératoire laisse penser également un lien entre les terroristes présumés et le groupe Al Mourabitoune qui a, d’ailleurs, fait la revendication et publié les photos et les identités - à prendre avec des pincettes, selon le procureur - des assaillants.
Dans sa déclaration liminaire, Mme Sérémé a donné les charges retenues à la suite de l’enquête ouverte contre X par la compagnie de gendarmerie du Kadiogo. Ces charges sont, pour le moment, association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, assassinat, tentative d’assassinat, prise d’otages, détention illégale d’armes à feu et de munitions, destruction volontaire aggravée de biens.
Le procureur du Faso près le tribunal de grande instance de Ouagadougou a saisi l’opportunité de la conférence de presse pour réitérer son appel à témoin lancé le 20 janvier dernier dans le but d’aider à l’identification d’hôtes, de complices ou de facilitateurs éventuels ayant favorisé la planification et l’exécution des attaques terroristes. Dans les réponses aux questions, Mme Sérémé a révélé que plus de 100 personnes se sont présentées dans les 6 brigades de gendarmerie de Ouagadougou pour faire des témoignages.
Dans leurs questions, les journalistes ont voulu, par exemple, connaître l’identité du Burkinabè gardé à vue. Là-dessus, le capitaine B. Youmandia Lompo, commandant de la compagnie de gendarmerie du Kadiogo qui a co-animé la conférence de presse, a dit ne pas pouvoir donner plus d’informations pour des raisons évidentes de confidentialité de l’enquête, de la présomption d’innocence dont bénéficie l’intéressé. Tout au plus fait-il savoir qu’un lien, dont le degré reste à déterminer, a été retrouvé entre le gardé à vue et les assaillants. Est-ce le probable complice de l’hôtel dont a parlé auparavant le capitaine ou bien l’occupant de la chambre 303 dont a fait cas une employé de Splendid dans un témoignage ? Les journalistes n’en sauront pas davantage de la part du commandant de compagnie encore moins de la procureure du Faso.
Combien d’assaillants y en avait-il en tout ? Trois, répond madame le procureur qui dit donné ce chiffre sur la base des différentes vidéos qui permettent de reconstituer les attaques. "Les investigations menées jusqu’à ce jour renforcent la thèse des 3 assaillants", avait-elle d’ailleurs relevé dans sa déclaration liminaire. Comment faut-il appeler exactement les auteurs des tueries du 15-Janvier ? Est-ce des djihadistes ? Des terroristes ou des assaillants ? "Le mot terroriste sied sur le plan juridique", répond le substitut du procureur du Faso, Sylvain Sawadogo, quand bien même tous ceux qui commettent ce genre d’acte se prennent pour des djihadistes.

Séni DABO


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