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Attaques et incendie tous azimuts au Burkina : des ennemis multiformes mais un même objectif
Publié le lundi 25 janvier 2016  |  Le Pays




Pendant que le peuple burkinabè pleure ses morts suite aux attaques terroristes de Tin-Abao et de Ouagadougou, pendant que l’indignation est à son comble suite à l’enlèvement du couple humanitaire australien à Djibo et pendant qu’une cascade d’incendies, dont les origines pourraient être criminelles, sont en train d’être enregistrées ici et là, voilà que des éléments de l’ex-RSP (Régiment de sécurité présidentielle) ont attaqué, le 22 janvier dernier, un dépôt d’armes et de munitions à Yimdi, localité située à une vingtaine de kilomètres de la capitale. Tous ces évènements maléfiques interviennent au moment où les institutions issues du premier scrutin véritablement démocratique, sont en train de se mettre progressivement en place pour s’attaquer, peut-on l’espérer, aux préoccupations des populations. De toute évidence, les auteurs de ces attaques et de ces incendies, ne sont pas disposés à laisser le temps aux nouvelles autorités du pays d’apporter la preuve que sans Blaise Compaoré et son clan, le Burkina pourrait mieux se porter en termes de réalisations et de gouvernance. Leur stratégie est donc de rendre le pays ingouvernable en y installant la terreur, la psychose et la chienlit.

Le Burkina doit se considérer comme un pays en guerre

Et le peuple burkinabè en général et le pouvoir de Roch Marc Christian Kaboré en particulier, seraient mal inspirés de ne pas décrypter toute cette avalanche d’actes criminels qui s’enchaînent dans le pays ces derniers temps. L’impératif catégorique pour le peuple burkinabè aujourd’hui est de se lever comme un seul homme pour faire barrage à ceux que l’ancien président, Michel Kafando, appelle « les forces du mal ». Leur dénominateur commun est qu’elles sont farouchement contre les intérêts profonds du peuple burkinabè et par ricochet contre la démocratie, la vraie. Par conséquent, le Burkina doit se considérer comme un pays en guerre. Les ennemis auxquels il fait face sont certes multiformes, mais ils poursuivent tous le même objectif, c’est-à-dire, empêcher, par tous les moyens, la mise en place d’un nouvel ordre moral, politique, économique et social en phase avec l’esprit de l’insurrection. Et ceux qui sont dans cette posture diabolique se comptent aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du pays. A l’extérieur, il y a d’abord les djihadistes de toutes obédiences. En effet, sous Blaise Compaoré, les autorités n’avaient aucun scrupule à accorder gîte et couvert à toutes les personnes peu recommandables pour lesquelles le djihad représentait un vrai business. Il y a ensuite tous ces Burkinabè qui, pendant un quart de siècle, ont sucé, à l’ombre de Blaise Compaoré, tels des vampires, le sang du peuple burkinabè. Ces individus repus ont profité des faiblesses de la Transition à ses débuts, pour se retrouver dans certains pays voisins avec les fruits de leurs rapines. Tous ces gens, qui savent que le Burkina nouveau leur demandera des comptes, ne perdent rien à souhaiter la géhenne pour le pays. Toujours sur le plan extérieur, il y a enfin tous les dirigeants qui sont en train de ruser avec la démocratie dans leur pays. Ces derniers feront tout pour faire capoter l’expérience burkinabè comme pour signifier à ceux qui seraient tentés de s’en inspirer, ceci : « Vous voyez que la voie suivie par les Burkinabè pour se débarrasser de Blaise Compaoré, n’a pas été la bonne. Les évènements maléfiques qui sont en train de s’abattre sur le pays ne nous étonnent pas ». D’ailleurs, l’on peut se risquer à dire que ce sont les tenants de cette thèse qui s’étaient abrités derrière la médiation de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) pour faire la part belle aux putschistes.

Le peuple burkinabè doit rester vigilant et mobilisé

Passons maintenant aux acteurs de l’intérieur qui semblent avoir juré la perte du pays. Ceux qui nous viennent d’emblée à l’esprit, sont les éléments de l’ex-RSP qui n’ont toujours pas compris qu’ils ne peuvent pas, par les armes, arrêter la marche de l’histoire. Ils s’y sont déjà essayés vainement depuis l’avènement de la Transition. Et l’échec du putsch du 16 septembre 2015 et celui de la tentative d’évasion de leur chef, de la Maison d’arrêt et de correction de l’armée (MACA), devraient les convaincre qu’une poignée d’hommes aussi redoutables soient-ils, ne peuvent venir à bout d’un peuple debout et résolument déterminé à ne pas subir l’histoire. La deuxième catégorie d’ennemis du nouvel ordre politique est l’ensemble des nostalgiques du régime Compaoré. Ces derniers voient d’un très mauvais œil que le Burkina s’engage dans une voie qui pourrait être bénéfique à l’ensemble des populations. Ce qui signifierait quelque part que leur mentor Blaise Compaoré qu’ils faisaient passer pour un demi-dieu, n’était pas si indispensable pour le Burkina au point de vouloir l’imposer à vie au pays, en tripatouillant à n’en pas finir la Constitution. Tous ces acteurs tapis à l’extérieur du pays et à l’intérieur constituent, pour reprendre l’expression de Georges Bush, « l’axe du mal ». Le peuple burkinabè dont on connaît l’intrépidité légendaire, doit rester très vigilant et mobilisé pour sauver la patrie en danger. A cette mobilisation doivent se joindre tous les hommes et les femmes de Bien de part le monde.
Déjà, l’on peut saluer l’élan de solidarité et de compassion dont bien des pays ont fait preuve à l’occasion de ces tristes évènements vécus par le Burkina. L’on peut leur demander d’aller au-delà pour véritablement aider le peuple burkinabè à défendre la démocratie. Même les pays qui semblent toujours agacés par les aspirations profondes du peuple burkinabè à arrimer son pays à la démocratie, après avoir chassé leur « ami Blaise », doivent revenir à de meilleurs sentiments vis-à-vis du Burkina. Car, une déstabilisation de ce pays pourrait avoir des retombées catastrophiques pour l’ensemble de la sous-région. Un tel scénario serait véritablement pain bénit pour les djihadistes. De ce point de vue, tous les pays voisins du Burkina Faso doivent refuser que leur territoire serve de refuge et potentiellement de base-arrière à tous les ennemis de la paix et de la démocratie au Burkina dont certains, à juste titre, ont déjà été qualifiés de terroristes par l’Union africaine (UA).
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