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Attaques terroristes à Ouaga : Le temps des interrogations
Publié le mercredi 20 janvier 2016  |  L`Observateur Paalga
Attaque
© AFP par ISSOUF SANOGO
Attaque au Burkina Faso: visite de soutien du président béninois
Lundi 18 Janvier 2016. Ouagadougou. Les dégâts devant le café Cappuccino à Ouagadougou à la suite d`une attaque jihadiste d`Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI ).




Quatre jours après les boucheries du café-restaurant « Cappuccino » et du Splendid Hôtel à Ouagadougou, les Burkinabè restent groggys. A la stupéfaction et l’indignation inhérentes à pareilles tragédies sont venues s’ajouter moult interrogations tant la saine émulation dans la course à l’information dérapent parfois sur le terrain fangeux de la rumeur voire de l’intox. Et que dire quand les sources officielles elles-mêmes ne sont pas toujours sur la même longueur d’onde ?

La première des questions reste jusque-là le nombre exact des assaillants. Combien étaient-ils au juste ? Trois ? Quatre ? Sept ou même plus comme le disent certains ?

On sait officiellement que trois terroristes ont été abattus et l’opération de ratissage se poursuit pour débusquer d’éventuels membres du commando tapis quelque part.

Mais bien malin qui saura dire avec exactitude le nombre des djihadistes du vendredi noir, tant les chiffres divergent et les sources, mêmes officielles, se télescopent, comme s’il y avait un problème dans la communication des services compétents en la matière.

Autre mystère dans la tragédie avenue Kwame N’Krumah : le lieu où les trois assaillants ont été neutralisés. Ont-ils vraiment été tués, si l’on en croit les sources judiciaires et sécuritaires, au « maquis » le « Taxi-Brousse », communément appelé TB situé de l’autre côté de la voie, où serait-ce, comme on est enclin à le penser, au « Splendid Hôtel », principal théâtre des opérations ?

Si la thèse du « Taxi-Brousse » doit être retenue, alors, où sont passés les saigneurs de l’hôtel ? Ont-ils pu quitter l’établissement, en plein assaut de nos forces de défense et de sécurité appuyées par des militaires français et américains, avant de se faire abattre au « Taxi-Brousse » situé de l’autre côté de l’avenue, comme nous l’avons déjà précisé ?

Evoquons maintenant la question apparemment anodine mais qui vaut son pesant d’importance.

Y avait-il au moins une femme parmi comme cela est ressorti ? Oui, selon le nouveau ministre de la Sécurité, Simon Compaoré. Non, à écouter l’ambassadeur français au Burkina, Gilles Thibault, qui a contredit, fort peu diplomatiquement, le premier flic de la République.

Bien sûr, on ne va pas se mettre à discuter du sexe des anges, pour ne pas dire des membres du satanique escadron. Les enquêtes ne faisant que commencer, la réponse à cette autre interrogation devrait permettre d’orienter nos fins limiers dans un sens comme dans un autre.

Enfin, autre chose qui fait polémique, c’est le temps mis par les éléments des forces de défense et de sécurité à se déployer sur les lieux des attaques.

Il ressort de témoignages de certains rescapés du carnage que l’équipe d’intervention est arrivée environ une heure et demie après les premiers tirs. Ce qui aurait contribué à en alourdir le bilan humain.

On peut comprendre le sentiment des parents de victimes et celui des réchappés des massacres qui estiment que la réaction n’a pas été aussi prompte qu’elle devait l’être. Mais le temps étant relatif, ne perdons pas de vue qu’en pareille circonstances, même une minute peut paraître une éternité.

Alors, il faut se garder de jeter l’anathème sur des hommes qui donnent leur vie pour sauver celle des autres.

L’équipe d’intervention aurait-elle été vraiment opérationnelle si elle avait débarqué au quart de tour sans la moindre information, le moindre débriefing, si sommaires soient-ils sur ce qui se jouait sur les lieux ?

Sans être un spécialiste de la question, nous pensons qu’avant toute riposte, il faut sonner le rassemblement des hommes, mobiliser la logistique nécessaire, disposer de renseignements, aussi maigres soient-ils sur la zone de la prise d’otages et sur les assaillants. Sans ce minimum de préalables, toute opération de sauvetage pourrait tourner à un désastre autrement plus grave. Qui pis est, c’est la première fois que nos troupes ont été confrontées à une situation comme celle-ci. C’est dire si l’équipe d’intervention envoyée sur le théâtre des opérations a eu son baptême du feu, pour ne pas dire qu’elle servait de cobaye.

Il faut espérer qu’on aura un début de réponse à toutes ces interrogations avec le passage, aujourd’hui, du ministre de la Sécurité à l’Assemblée nationale.

En tous les cas, il faut savoir tirer les enseignements nécessaires de ce vendredi noir pour, sinon prévenir pareils actes terroristes, du moins en minimiser le bilan.

Pour cela, il est bien sûr question d’hommes, d’armement et de logistique. Mais la mère des réponses reste le Renseignement. Et cela requiert la collaboration étroite de toute la population.

Alain Saint Robespierre
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