Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Burkina Faso    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Sidwaya N° 7434 du 10/6/2013

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie

  Sondage



 Autres articles


Comment

Politique

Winson Emmanuel Goabga, secrétaire général du MENA : « Nous sommes fin prêts pour le CEP 2013 »
Publié le lundi 10 juin 2013   |  Sidwaya


Winson
© Autre presse par DR
Winson Emmanuel Goabga, secrétaire général du MENA


 Vos outils




Demain 11 juin 2013 débute, sur toute l’étendue du territoire burkinabè, l’examen du Certificat d’études primaires (CEP). Quel est l’état des préparatifs ? Quelles sont les difficultés rencontrées et les innovations ? Le secrétaire général du Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation (MENA), Winson Emmanuel Goabga, donne des éclaircissements sur ses préocupations. Il explique également la nouvelle politique du ministère, concernant la mise en œuvre du continuum.

Sidwaya (S.) : A quelques jours des examens du CEP 2013, peut-on dire que le MENA est prêt ?

Winson Emmanuel Goabga (W.E.G.) : Je peux dire que nous sommes fin prêts, pour la tenue du CEP. Sur le plan matériel, l’organisation est terminée ; les copies sont déjà parvenues au niveau des centres, le matériel de délibération est également disponible. Sur le plan humain, tous les jurys sont déjà formés. Nous espérons que le 11 juin, les choses vont se dérouler conformément à nos prévisions.

S. : Quelles sont les dispositions prises pour que ces examens se déroulent sans souci ?

W.E.G. : Les dispositions prises sont d’abord d’ordre financier. A ce niveau, nous avons eu des échanges avec nos partenaires syndicaux, pour stabiliser les prises en charge servies pendant les examens. De ce côté, le Ministère de l’économie et des finances nous a bien accompagnés et nous sommes parvenus à un arrêté-conjoint qui fixe ces différentes rémunérations. Concernant le personnel, la liste des membres du jury par circonscription a été élaborée, en concertation avec tous les intervenants. L’essentiel a été fait même si du reste, on ne peut pas satisfaire tout le monde, surtout sur le plan de la participation. Nous avons un total de 18033 surveillants, 1547 présidents de centre, 7627 accompagnateurs, 19046 correcteurs, 3267 secrétaires et 850 encadreurs. Ce nombre est en-dessous de tous les effectifs que nous avons au niveau du ministère. C’est donc dire que tout le monde ne pourra pas être pris en compte dans ces examens. Nous demandons la compréhension de ceux qui n’auraient pas pu être conviés dans les jurys.

S. : Quel est l’état des candidatures cette année ?

W.E.G. : Nous avons un total de 354 051 candidats, dont 179 522 filles et 174 529 garçons. Il y a plus de filles que de garçons à cet examen et nous espérons qu’au résultat, elles vont s’imposer également par leur nombre.

S. : Il n’est pas courant de voir un tel score de filles, qu’est-ce qui explique le fait que les tendances soient renversées cette année ?

W.E.G. : Nous avons entrepris un certain nombre de stratégies d’action sur le terrain pour la scolarisation de la jeune fille. Les parents ont été sensibilisés et la mayonnaise commence à prendre. Au Burkina Faso, nous avons plus de femmes que d’hommes, que ce soit la tranche des adultes ou des jeunes, et cela doit se ressentir dans les classes.

S. : Toute organisation a son lot de difficultés. Quelles sont les vôtres en ce moment ?

W.E.G. : On nous a signalé le cas de la région de l’Est où toute une école a dû quitter le village, pour des raisons de conflits intercommunautaires. A l’heure actuelle, nous ne savons pas exactement où se trouvent les 35 candidats. Nous sommes en train de les rechercher. S’il n’est pas possible de les ramener dans leur centre initial, il va falloir les faire composer dans les centres des villages d’accueil. L’information a déjà été donnée et nous espérons qu’elle portera fruits. L’autre problème, c’est la perte de nos candidats au profit des sites aurifères. L’année dernière, nous en avons dénombré près de mille. Mais cette année, avec la sensibilisation, nous pensons obtenir de meilleurs résultats.

S. : Qu’est-ce qu’on peut retenir comme innovation majeure pour cette session de 2013 ?

W.E.G. : Cette année, nous avons voulu que chaque région soit un peu autonome dans l’organisation, avec la collaboration de tous les acteurs de la chaîne. L’autre innovation importante, c’est l’introduction des langues nationales. Au total, 1976 candidats vont composer en rédaction dans huit langues, à savoir, le mooré, le gulmacema, le dioula, le dagara, le bissa, le foulfouldé, le nuni et le lélé.

S. : Il semble que le choix des surveillants fait des gorges chaudes dans le milieu enseignant, si bien que les syndicats exigent le respect du manuel de procédure d’organisation des examens. Qu’en est-il exactement ?

W.E.G. : C’est une période où chacun voudrait participer, ce qui est légitime pour un enseignant. Mais on ne peut pas prendre tout le monde. De toute façon, la latitude revient à chaque chef de circonscription de proposer son jury, parce que la responsabilité lui revient en dernière analyse. Le fait est que dans une circonscription, on n’a pas besoin de tout le monde pour surveiller ou corriger. Il existe d’ailleurs des normes pour les examens et certains sont frustrés lorsqu’ils ne sont pas requisitionnés.

S. : Certains syndicats ne se reconnaissent pas dans le protocole signé entre le MENA et leurs collègues. Avez-vous l’assurance que ces derniers prendront part aux examens ?

W.E.G. : Mme la ministre a convoqué tous les syndicats du ministère pour examiner les difficultés. Nous avons échangé franchement et ils ont expliqué leurs préoccupations. Nous avons corrigé ce qui était possible et nous nous sommes quittés avec la ferme volonté de mener à bien les examens du CEP. Pour le moment, nous sommes rassurés que les examens vont bien se dérouler.

S. : La régionalisation des affectations des élèves à l’entrée en 6e ne semble pas faire l’unanimité. Cette question a-t-elle évolué ?

W.E.G. : Des réflexions ont été menées sur la possibilité d’un concours national, parce que la sélection se fait jusqu’à présent au niveau régional. Cette iniquité cache, de fait, une injustice. Les enfants des grands centres ont beaucoup plus de facilités à apprendre que ceux de certaines zones, comme le Sahel, par exemple. De toutes les façons, quand la gratuité sera généralisée, l’entrée en 6e disparaîtra. Ainsi, avec le CEP, l’élève devrait être admis en 6e.

S. : Une certaine opinion soutient que le CEP est à sa dernière édition, est-ce vrai ?

W.E.G. : La rumeur devance parfois les réflexions. Lors de notre dernière mission-conjointe, en mars 2013, avec l’ensemble les acteurs, nous avons échangé sur la question. La direction des études et de la planification a mené une étude sur le sujet. Nous avons, ensemble, trouvé qu’il n’était pas encore temps de supprimer le CEP. C’est non seulement un diplôme de base, mais en plus, c’est un passage pour accéder à la classe de 6e. Avec la mise en place prochaine du continuum, il faudra réformer le CEP. S’il est établi que le passage en classe supérieure est conditionné par une moyenne, cet automatisme devrait permettre d’accéder en 6e. Alors pourquoi organiser un examen national pour valider ces résultats ? Au finish, c’est le BEPC qui est le diplôme terminal pour le cycle de l’enseignement de base. En somme, il ne s’agit pas de suppression, mais de réforme. La nouvelle vision des autorités est que le cycle d’enseignement de base s’étende du préscolaire au post-primaire, ce qui veut dire que nous allons vers un cycle d’enseignement de base qui doit être normalement gratuit. La réflexion se poursuit et nous avons besoin d’un peu plus de temps pour la murir.

S. : Au-delà du CEP, qu’est-ce qui va fondamentalement changer avec le continuum ?

W.E.G. : D’abord, sur le plan organisationnel, il y aura des changements notoires. Actuellement, c’est le Ministère des enseignements secondaire et supérieur qui nous indique le nombre de places disponibles en 6e. Avec le continuum, nous élaborerons, nous-mêmes, nos statistiques. Le gouvernement a pris ces mesures à cause du goulot d’étranglement constaté au niveau de l’enseignement de base. Nous nous sommes développés, de façon disproportionnelle : une grosse tête avec un corps assez mince. Ce qui, évidemment, a entraîné des difficultés. Si les ressources étaient gérées par une seule entité, il y aurait eu une répartition judicieuse. C’est également la tendance au niveau international.

S. : Comment le préscolaire va-t-il bénéficier de ce continuum ?

W.E.G. : Notre vision, c’est de transformer nos écoles en complexes éducatifs, qui prennent en compte le préscolaire, le primaire et le post-primaire. Les trois ordres seront dans la même enceinte, de sorte que l’enfant qui entre au préscolaire, puisse continuer son cursus au primaire dès qu’il a ses six ans et ainsi de suite jusqu’en troisième. Cela va permettre au préscolaire de se développer.

S. : La gestion des ressources humaines ne posera-t-elle pas des problèmes ?

W.E.G. : Les trois ministères chargés de mettre le décret en application sont très conscients des difficultés. Les techniciens vont se mettre bientôt à l’œuvre pour que nous trouvions la bonne voie. Une réflexion a déjà été menée, donc nous ne reviendrons que sur les grandes recommandations, pour voir comment appliquer concrètement la mesure.

S. : Quel message avez-vous à l’endroit des candidats, examinateurs et parents d’élèves ?

W.E.G. : Aux candidats, je dis de rester sereins. L’examen ne portera pas sur ce qu’ils n’ont pas vu. Qu’ils aillent tranquillement en classe et le succès va les accompagner. Nous disons aux parents d’accompagner les enfants, de les rassurer. Quant aux enseignants-encadreurs, nous recommandons de la vigilance. Je souhaite qu’ils administrent, avec le mieux de leur possibilité, les épreuves. Dieu voulant, les résultats seront à la hauteur de nos attentes.

Interview réalisée par Assétou BADOH
Asdara SAWADOGO

 Commentaires