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L’Observateur N° 8390 du 7/6/2013

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Afrique du Sud : Tata (1) Madiba aspire à la paix
Publié le lundi 10 juin 2013   |  L’Observateur


Nelson
© Autre presse par DR
Nelson Mandela, homme politique sud-africain


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"On brûle de nouveau des cierges et on recommence à prier avec d'autant plus de ferveur que nous sommes à la veille de Pâques et que, depuis un certain temps, les séjours médicaux du héros national se multiplient. Cela fait en effet la deuxième fois, après une première hospitalisation en mars, que Madiba a été admis à l'hôpital. Même qu'avant cela, en décembre 2012, il avait fait un long séjour hospitalier (Ndlr : admis à l'hôpital le 8 décembre, il y avait passé le jour de Noël) qui avait fait craindre le pire", écrivions-nous grosso modo dans L'Observateur n°8343 du jeudi 28 mars 2013.




Mutatis mutandis, on assiste depuis l'annonce de sa réhospitalisation, dans la nuit de vendredi à samedi pour une rechute de la pneumonie, à la même situation, notamment avec cet appel à la prière en faveur de Mandela lancé par la présidence de son pays, qui s'est contenté de dire que l'état du célèbre patient était préoccupant mais stationnaire. Pour dire que ça n'évolue pas de mal en pis ?

Dans l'article cité, des gens se demandaient si on ne le maintenait pas artificiellement en vie ou s'il n'avait pas carrément succombé et qu'on attendait de préparer les esprits à accepter la terrible nouvelle. Cette fois-ci, s'il faut encore prier, est-ce que ce ne serait pas pour que le héros de la lutte contre l'apartheid trouve enfin le repos éternel dans la paix et la dignité. Comme le pensent certains de ses compatriotes, plus attristés par les incessants aller-retour de leur bien-aimé entre sa résidence et l'hôpital que par l'idée de sa disparition. "Il est temps de le laisser partir", a, par exemple, titré en une le journal Sunday Times ; "sa famille doit le laisser maintenant de façon à ce que Dieu puisse faire à sa façon", y dit Andrew Mlangeni, un de ses amis de longue date, résumant ainsi une opinion largement exprimée depuis 24 heures sur les réseaux sociaux : "Ils doivent le libérer, spirituellement, et s'en remettre à leur foi en Dieu. Nous dirons merci, Dieu, de nous avoir donné cet homme, et nous le laisserons partir", a ajouté M. Mlangeni. Sur Twitter on lit : "Faut-il prier pour que Tata (1) Madiba aille bien ou pour que Dieu le délivre de ses souffrances ?"

Il faut dire qu'à 94 ans (il en aura 95 le 18 juillet), l'organisme de ce vénérable vieil homme, qui a passé 27 ans au bagne pour avoir combattu l'apartheid, dont 18 sur l'île-prison de Robben Island au large du Cap, est durablement affecté par la poussière des cailloux qu'il cassait, au point qu'il peut être emporté à tout moment. Bien que retiré de la vie publique depuis des années, Tata Madiba n'en reste pas moins vénéré, révéré par tous pour être sorti de prison sans amertume contre ses oppresseurs, auxquels il a tendu la main pour la formation d'une nation arc-en-ciel, réussissant ainsi à éviter l'explosion de la violence raciale lors du passage du système ségrégationniste à la démocratie en 1994. Cette transition réussie lui a valu la qualification d'"icône mondiale de la réconciliation" par l'archevêque Desmond Tutue, autre figure de proue de la lutte antiapartheid, et la vénération de tous.

Rassasié de jours et désormais entre la vie et la mort après avoir donné à son pays tout ce qui était en son pouvoir, ne mérite-t-il pas de quitter cette "vallée de larmes" pour aller se reposer dans le royaume de Dieu ?

Ahl-Assane Rouamba

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