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Sidwaya N° 7433 du 7/6/2013

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Sur les traces du sachet d’eau de 10 FCFA à Ouagadougou
Publié le samedi 8 juin 2013   |  Sidwaya




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Après avoir été longtemps prisée par de nombreux Ougavillois, l’eau de robinet « glacée », conditionnée et vendue à 10 francs CFA le sachet se fait aujourd’hui rare à certains endroits de la capitale burkinabè. Nouvelle tendance ou la fin imminente d’un mode de consommation ?

A la question de savoir pourquoi il ne vend pas l’eau de boisson de 10 francs CFA, Souleymane est catégorique. « Je ne fais pas assez de bénéfice avec la vente de cette eau. Je préfère celle minérale de 25 ou 50 F parce qu’elle me rapporte plus », s’explique-t-il. Comme nombre de commerçants à Ouagadougou, Souleymane est tenancier d’une boutique qui fait office en même temps de mini-alimentation au quartier hamdalaye. Un coup d’œil à l’intérieur de ses deux « frigos » laisse percevoir une kyrielle de produits allant des pots et sachets de yaourt de même que de l’eau conditionnée pour 25, 50 ou 100 F mais point de sachet d’eau de 10 F. A la différence de Souleymane, Mme Rouamba propose à sa clientèle aussi bien l’eau de forage que celle de fontaine. Elle explique cela par le fait que cette dernière continue de se vendre même si reconnait-elle, la demande est de plus en plus moindre. « Je n’en produit qu’en petite quantité parce que les gens n’en demandent pas beaucoup. Je peux vendre par jour trois ou quatre fois plus de sachets d’eau ‘’minérale’’ que ‘’d’eau de 10 f’’ », confie dame Rouamba. Pour les consommateurs, les raisons de ce désintéressement sont diverses et varient d’une personne à une autre. Pour certains c’est le manque de monnaie qui les amène à porter leur choix sur les unités de 25, 50 ou 100 francs. D’autres à l’image du jeune Obou estiment que cela est dû en partie à l’indisponibilité de ce produit à certains endroits de la ville. Mais précise Obou « Au delà de ce fait, je trouve l’eau de forage plus propre que le contenu de certains sachets de 10 F. Au lieu de faire le conditionnement elles-mêmes, d’autres femmes confient la tâche à des fillettes âgées d’à peine dix ans. Celles-ci le font parfois dans des conditions d’hygiène qui laissent à désirer ».

Autre consommateur, autre préférence

Si sous la forme liquide l’eau de robinet est moins demandée, elle l’est par contre plus sous la forme solide c’est-à-dire de glace. Et ce, par de nombreux responsables de débits de boissons qui en cette période de forte chaleur, préfèrent la glace en sachet aux barres de glace parce qu’au regard de leur taille disent-ils celles-ci sont difficile à gérer. « Il faut les casser en de petits morceaux et lorsqu’elles sont mal ‘’formées’’, elles fondent en très peu de temps », soutient Frank, un gérant de maquis. Une situation qui profite à madame Nabollé, elle qui depuis trois ans utilise les sachets pour produire la glace qu’elle livre à un tenancier de bar. « Je ne vends pas l’eau de 10 F parce qu’elle ne s’achète pas bien j’utilise les sachets uniquement pour produire la glace et ceci me rapporte beaucoup plus », dit-elle. Pratiquement seule sur le marché pendant des décennies, l’eau glacée de 10 F est aujourd’hui poussée vers la sortie parce que concurrencée par une gamme variée d’eau de forage. Toute chose qui oblige souvent nombre de Ouagalais à débourser plus en certains lieux s’ils tiennent à étancher leur soif.

Voro KORAHIRE

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