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Attaques de Ouagadougou : Au moins 29 morts, le Mali appelle à la mutualisation des efforts
Publié le mardi 19 janvier 2016  |  AIB
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© Autre presse par DR
Le Premier ministre du Mali Modibo Keïta et le Premier ministre Paul Kaba Thieba.




Ouagadougou - Le Premier ministre malien, Modibo Keïta qui a exprimé dimanche sa compassion au Burkina Faso, endeuillé par des attaques terroristes ayant causé au moins 29 morts, a appelé à « conjuguer nos efforts», pour lutter contre le fléau qui ravage son pays depuis 2012.
Les attaques ont été revendiquées par Al-Qaïda au Magreb Islamique (AQMI), selon un site "djihadiste".
"Nous avons aujourd’hui la responsabilité de conjuguer nos efforts comme dans une espèce d’union sacrée pour lutter contre les ennemis de la paix et de la tranquillité", a déclaré M. Keita.
"Le peuple du Mali se sent particulièrement frappé à travers le Burkina Faso par cette violence. Le Mali l’a connu. Le Mali le connait", a ajouté le Premier ministre malien dont le pays a été victime d’une attaque similaire le 20 novembre dernierfaisant au moins 20 morts.
-Une longue nuit d’horreur au cœur de Ouagadougou-
Les assaillants, habillés en noir encagoulées et lourdement armés, seraient au nombre de trois à quatre, s’exprimant en arabe, selon des témoins. Arrivés à bord de deux véhicules vendredi vers 19h00 (heure locale et GMT), ils ont fait irruption dans l’hôtel Splendid, au centre-ville, pris en otage les personnes à l’intérieur et ouvert le feu sur les clients dans l’hôtel et dans un restaurant en face.
Les forces de défense et de sécurité Burkinabè, appuyées par celles de la France et des Etats-Unis, ont donné l’assaut contre l’hôtel Splendid sous contrôle des assaillants pour libérer les otages.
Trois assaillants ont été tués dans l’assaut et dans des échanges de tirs.
Le ministère burkinabè de l’Intérieur Simon Compaoré a annoncé dimanche que pour l’instant, 22 victimes de l’attaque terroriste ont déjà été identifiées.
Il s’agit de 7 Burkinabè, 4 Canadiens, 3 Ukrainiens, 2 Français, 2 Suisses, 1 Américain, 1 Néerlandais, 1 Libyen et 1 Portugais. 7 corps ne sont pas encore identifiés.
Parmi les assaillants, deux sont à la peau blanche et un à la peau noire, a ajouté le ministre.
156 otages ont été libérés et une cinquantaine blessés, alors que le ratissage est en cours.
-Un coup dur pour le nouveau gouvernement-
Le dispositif sécuritaire a été renforcé dans les grands centres urbains et les frontières sont fortement gardées.
Ces attaques terroristes ont eu lieu au moment où les nouvelles autorités du Burkina Faso issues des élections du 29 novembre 2015 ont mis fin à la période de transition d’un an.
Le Burkina Faso, pays sahélien d’Afrique de l’Ouest, est sous la menace terroriste à l’instar de ses voisins.
Vendredi dernier, plus tôt dans la journée, une vingtaine d’individus armés avaient attaqué une patrouille des forces de sécurité dans les environs de Tinakof (nord), à la frontière avec le Mali, faisant deux morts dont un gendarme et un civil.
Par ailleurs, un médecin australien et son épouse ont été enlevés dans la nuit de vendredi à samedi, par des individus non identifiés à Barboulé, au nord du pays.
-Un deuil national de 72 heures-
Le président Burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, a déclaré samedi sur les lieux de la prise d’otage, qu’il s’agit d’un "acte barbare" qu’il faut combattre en mutualisant les efforts.
Pour sa part, le Premier ministre Burkinabè Paul Kaba Thiéba a annoncé samedi l’instauration d’un deuil national de 72 heures, à l’issue des attaques.
Depuis dimanche, les Burkinabè ont commencé à observer le deuil national à la mémoire des victimes. Les drapeaux sont mis en berne dans la capitale, a constaté l’AIB.
M. Thiéba a déclaré, à l’issue d’un conseil des ministres extraordinaire, que "la situation est globalement sous contrôle", car trois assaillants ont été tués, et les hôtels ont été évacués.
Cependant, a-t-il prévenu, "il se peut qu’il ait toujours des infiltrés quelque part".
-Condamnation unanime-
"Nous sommes profondément choqués, et condamnons très vigoureusement ces actes inhumains et barbares", a déclaré Zéphirin Diabré, candidat malheureux à la présidentielle du 29 novembre dernier.
M. Diabré, membre de l’opposition, a ajouté que "nous exprimons notre soutien indéfectible aux forces de défense et de sécurité de notre pays, qui risquent quotidiennement leurs vies pour la protection du peuple et la préservation de l’intégrité territoriale".
"Le peuple Burkinabè subit une nouvelle épreuve qu’il vaincra une fois de plus", a pour sa part déclaré Smockey, artiste musicien et membre du mouvement de la jeunesse "Balais citoyen".
"S’il nous fallait nous convaincre de l’immense tâche qui nous attend c’est fait, et nous l’accompliront. Car ce qu’il faut comprendre c’est que l’armée Burkinabè dispose maintenant de 18 millions de soldats en réserve", a-t-il ajouté.
Le président en exercice de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Sénégalais Macky Sall, a condamné samedi avec "la plus grande fermeté" l’attaque terroriste à l’hôtel Splendid et au café-restaurant "Cappuccino" de Ouagadougou, au Burkina Faso, annonce un communiqué de l’organisation communautaire.
L’Union africaine (UA) et l’Union européenne (UE) ont condamné fermement samedi les attaques terroristes sanglantes contre des hôtels à Ouagadougou, faisant au moins 29 morts.
La Présidente de la Commission de l’Union africaine (UA), Dr Nkosazana Dlamini-Zuma "condamne fermement ces attaques terroristes ignobles et lâches qui ont fait de nombreuses pertes en vies humaines et des blessés parmi les populations civiles et les forces de défense et de sécurité", a écrit l’Institution dans un communiqué.
La présidente de la Commission de l’UA souligne une fois de plus l’impératif des efforts collectifs africains et internationaux renforcés et toujours mieux coordonnés face à la menace croissante que constituent le terrorisme et l’extrémisme en Afrique.
Pour l’Union européenne, ces attaques terroristes interviennent alors que le peuple burkinabè, par son vote pacifique en novembre dernier, a clairement exprimé sa détermination à vivre en paix et dans la stabilité.
Dimanche, les musulmans du Burkina Faso à travers la Fédération des associations islamiques Burkina (FAIB) ont condamné cette horreur inqualifiable avec "la plus grande vigueur».
"Ces attaques sont contraires à toute valeur religieuse, humaine et contre toute civilisation et le bon sens", ont-ils ajouté.
-Les populations appelées à collaborer-
Dans une déclaration publiée dimanche, le mouvement de la jeunesse, le "Balais Citoyen", fer de lance de la révolte populaire qui a évincé Blaise Compaoré en octobre 2014, a exigé des nouvelles autorités la dotation des forces de défense d’"équipements adéquats" pour assurer la sécurité des citoyens.
Sous l’effet de la colère suite à l’attaque terroriste de vendredi, qui a fait 29 morts, y compris les quatre assaillants, des Burkinabè "s’en prennent à des personnes portant barbes fournies, enturbannées ou voilées, de peau claire ou noire", a affirmé le ministre burkinabè de l’Intérieur, qui appelle les populations à faire confiance aux forces de défense.
Les autorités ont annoncé l’activation "urgente de l’Agence nationale de renseignement, le renforcement de la sécurisation des frontières et des villes" et des "mesures de sécurité dans les hôtels" soutenue par la "réactivation de la police de proximité".
"Il faut que les populations collaborent avec les forces de l’ordre. On ne peut pas comprendre comment ces gens-là (les assaillants, ndlr) ont pu franchir les frontières jusqu’à la capitale?", s’est interrogée dimanche auprès de l’AIB, Rosine Ouédraogo, une jeune commerçante de 20 ans.
-Les enquêtes en cours-
Les enquêtes sont en cours pour identifier les auteurs de ces attaques.
«C’est évident. On n’a pas besoin de faire des enquêtes pour prouver (qu’il s’agit d’actions coordonnées): attaquer un convoi de gendarmerie, enlever un couple australien à Djibo (Nord) et mener une attaque de cette ampleur sur l’avenue Kwamé N’KRUMAH (Ouagadougou) avec une violence inouïe qui est sans précédent dans notre pays», avait indiqué le Premier ministre Burkinabè à l’issue du Conseil extraordinaire des ministres.
Samedi, Mossa Ag Attaher, porte-parole de l’ex-rébellion malienne du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, mouvement touarègue, actif dans le nord du Mali) a été interpellé, et interrogé par des gendarmes, avant d’être relâché, à Ouagadougou.
Plus d’une centaine d’hôtels de la ville ont été fouillés, selon des forces de l’ordre.
Namazé Dramane TRAORE
Agence d’Information du Burkina
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