Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Burkina: au moins 23 morts de 18 nationalités dans une attaque jihadiste à Ouagadougou, assaut terminé
Publié le samedi 16 janvier 2016  |  AFP
Les
© AFP par AHMED OUOBA
Les soldats du Burkina Faso portent le corps d`un homme dans les environs de l` hôtel Splendid
16 Janvier 2016 - Burkina Faso - Les soldats du Burkina Faso portent le corps d`un homme dans les environs de l` hôtel Splendid lors d`une attaque sur l`hôtel et un restaurant par Al - Qaïda




Ouagadougou - Au moins 23 personnes de 18 nationalités ont été tuées dans une attaque jihadiste contre un hôtel et un restaurant de Ouagadougou, les forces de sécurité burkinabè ayant achevé samedi leurs opérations contre les assaillants douze heures après le début de l’attaque.

Les opérations des forces de sécurité burkinabè contre les auteurs des
attaques se sont terminées en fin de matinée, a affirmé à l’AFP une source des
services de sécurité sous couvert d’anonymat, précisant que les opérations de
ratissage aux alentours de l’hôtel Splendid, du restaurant Cappuccino et des
établissements voisins se poursuivaient.

L’attaque a été revendiquée dans la nuit par le groupe jihadiste Al-Qaïda
au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l’a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du
chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui
surveille les sites internet islamistes.

Un des assaillants, parlant en arabe dans la revendication d’Aqmi, a affirmé que "trente" personnes avaient été tuées.

En l’absence de bilan officiel, une source sécuritaire burkinabè a affirmé
à l’AFP sous couvert d’anonymat que 23 personnes avaient été tuées, ainsi que quatre jihadistes, dont deux femmes, alors qu’une source française fait état de 27 morts.

Peu avant, le ministre de l’Intérieur Simon Compaoré avait indiqué à l’AFP
que trois jihadistes, "un Arabe et deux Négro-Africains", avaient été tués.
Un total de 126 personnes, dont 33 blessées, avaient également été
libérées, avait ajouté le ministre sans donner de bilan précis des victimes.

L’attaque a commencé par l’irruption vendredi à 19H45 d’un nombre
indéterminé d’assaillants dans l’hôtel Splendid, un établissement de luxe de
147 chambres situé au coeur de Ouagadougou et fréquenté par des Occidentaux et des employés des agences des Nations unies.

Un journaliste de l’AFP a pu distinguer au début de l’attaque trois hommes
armés et enturbannés, un témoin indiquant de son côté avoir vu quatre
assaillants "enturbannés et de type arabe ou blanc".

Un premier assaut a été donné par les forces burkinabè, soutenues par des
militaires français, vers 02H00. Les environs de l’hôtel se sont transformés
en champ de bataille, avec de nombreux véhicules en flammes et la façade de
l’hôtel en feu.

A l’aube, l’assaut s’est poursuivi en face de l’hôtel dans le
café-restaurant Cappuccino, également lieu de rendez-vous de la communauté
expatriée.

"Sur la terrasse du Cappuccino, les sapeurs-pompiers ont vu une dizaine de
cadavres", a déclaré à l’AFP dans la nuit le ministre de l’Intérieur Simon
Compaoré.

Pendant ces échanges de tirs, des clients parvenaient à quitter l’hôtel
Splendid par des portes latérales.

"C’est horrible, les gens étaient couchés et il y avait du sang partout.
Ils tiraient sur les gens à bout portant", a expliqué à l’AFP Yannick
Sawadogo, un des rescapés de l’hôtel.

"On les entendait parler et ils marchaient autour des gens et tiraient
encore sur des personnes qui n’étaient pas mortes. Et quand ils sont sortis,
ils ont mis le feu, on a profité de leur départ pour sortir par les fenêtres
brisées", a-t-il ajouté.

Vers 04h30, alors que l’assaut était en cours, un ministre burkinabè a
annoncé que 30 personnes avaient pu sortir "saines et sauves" de l’hôtel et
que 33 blessés avaient été évacués. Parmi les rescapés figurait notamment le
ministre du Travail Clément Sawadogo, présent à l’hôtel au moment de l’attaque.

"Les différentes composantes des forces armées et de sécurité se sont
réparti les missions", a indiqué de son côté l’ambassadeur de France Gilles
Thibault, des militaires français prenant part aux opérations.

Le président français François Hollande a dénoncé une "odieuse et lâche
attaque" et assuré que "les forces françaises apportent leur soutien aux
forces burkinabè".

Des forces spéciales françaises sont stationnées dans la banlieue de
Ouagadougou dans le cadre de la lutte anti-jihadiste dans le Sahel. Washington dispose également de 75 militaires dans le pays, et a indiqué apporter un soutien aux forces françaises dans l’opération.

Cette attaque inédite dans la capitale burkinabè constitue un défi pour le
pouvoir du président Roch Marc Christian Kaboré, récemment élu après une
transition souvent chaotique à la tête de ce pays à la population
majoritairement musulmane (60%).

Le Burkina, "point d’appui permanent" de l’opération militaire française
Barkhane, a déjà été la cible d’opérations jihadistes. En avril 2015, le chef
de sécurité roumain de la mine de manganèse de Tambao (nord) a été enlevé, une action revendiquée par Al-Mourabitoune. On est sans nouvelles de lui.

L’opération de vendredi survient un peu moins de deux mois après celle de
l’hôtel Radisson Blu à Bamako. Le 20 novembre, une attaque jihadiste avait
fait 20 morts dont 14 étrangers dans la capitale malienne.

Des hommes armés avaient retenu en otages pendant plusieurs heures environ
150 clients et employés, avant une intervention des forces maliennes, appuyées par des forces spéciales françaises et américaines et des agents de l’ONU.
Deux assaillants avaient été tués.

L’opération de Bamako a été revendiquée par deux groupes jihadistes: le 20
novembre par Al-Mourabitoune et le 22 novembre par le Front de libération du
Macina (FLM, mouvement jihadiste malien).

roh-pgf/jhd/fra


Articles associés

 
Commentaires