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Les samos de Gnassan aux mossis : ‘’attention, mon frère est PM’’
Publié le vendredi 15 janvier 2016  |  L`Observateur Paalga
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© Autre presse par DR
Les samos de Gnassan aux mossis : ‘’attention, mon frère est PM’’




Dans le pays San, la nomination du Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, ne passe pas inaperçue et nous avons pu le constater lors d’un bref séjour à Gnassan le 9 janvier 2016. Ambiance devant un kiosque à café, où la conversation est très animée. On s’apostrophe à qui mieux-mieux. Morceaux choisis : ‘’Hé ! toi-là, fais attention parce que mon frère est Premier ministre’’ ! - ‘’Mais après tout, tu es toujours mon esclave et il est temps d’arrêter la consommation de la viande de chien et du dolo pour vous mettre au travail.’’ Vous l’avez compris, c’est l’ambiance d’une causerie entre parents à plaisanterie (Samo et Mossi) et nous avons profité de l’occasion pour recueillir les impressions de quelques personnes sur le nouveau PM qui désormais, n’appartient plus aux seuls buveurs de gnontoro (la bière de mil locale) mais à tous les Burkinabè.

Adama Drabo : Je suis de Kassoum et je travaille à la Vallée du Sourou. A dire vrai, j’ai été surpris par la nomination d’un des nôtres comme Premier ministre et nous en sommes très contents. Pour ce qui concerne sa mission, nous savons qu’à l’image du président du Faso, il est là pour tout le pays. Cependant, et en ce qui nous concerne, même si vous posez la question à un enfant, il vous dira que la route fait partie des priorités de la localité. Le reste suivra. C’est vrai que les Mossi prétendent nommer un esclave mais pour nous, c’est le contraire et nous allons le démontrer. C’est aussi l’avantage de la parenté à plaisanterie. Nous travaillons toujours la main dans la main en nous taquinant.

Ibrahim Sarambé : Lui-même a vu ce qui est arrivé à notre esclave Blaise. Il peut éviter ça en prenant en compte toutes nos préoccupations. Il sait que les Burkinabè sont maintenant plus vigilants politiquement parlant et plus rien ne sera comme avant. En outre, le maître des Mossi qu’il est ne devra pas nous mettre la honte. Il doit donc bien travailler et nous savons qu’il en est capable. Pour revenir plus sérieusement sur la question, nous souhaitons du matériel pour l’hôpital, la construction de routes pour nous permettre d’écouler nos produits maraîchers et être dotés d’outils nécessaires pour mieux produire.

Boureima Demé : Les Mossi sont obligés de nous respecter, car on a le pays en main.

Seydou Konaté : Nous sommes très contents de la désignation d’un Premier ministre. A présent, nous lui demandons de se mettre sur le chantier du développement.

Un groupe de femmes : Nous souhaitons d’abord une bonne entente entre les dirigeants pour que tout aille pour le mieux. En plus des problèmes de route émis par les autres, nous souhaitons le renforcement du système sanitaire pour une plus grande accessibilité aux soins des populations en général, des femmes et des enfants en particulier. Nous sollicitons également que l’on puisse électrifier nos localités.

Alphonse Ido : Il est difficile de parler de quelqu’un qu’on ne connaît pas. Nous savons seulement que sa nomination n’est pas le fait du hasard. S’il a été désigné, c’est sur la base de ses compétences et nous ne pouvons que lui souhaiter bon vent dans sa nouvelle mission. Cependant, les préoccupations ne manquent pas en milieu rural. L’Etat, conscient que la production locale participe à l’autosuffisance alimentaire, a bien fait d’aménager les périmètres et de nous y installer pour nous permettre de gagner notre pain.

Mais voyez-vous, nos enfants sont toujours tentés par l’aventure tout simplement parce que la rentabilité de notre secteur pose problème. Certains de nos produits tels que les tomates sont périssables alors que l’état des routes ne permet pas souvent aux clients de venir les acheter. Ça fait des pertes et ça joue sur la saison suivante parce que nous payons cher les engrais et autres. Nous sollicitons donc son aide à ce niveau. L’autre solution est l’installation des usines de transformation sur place, qui va permettre de résoudre les problèmes de mévente et offrir des emplois aux jeunes qui renonceront à l’aventure.

Le retour des migrants burkinabè de la Libye doit faire réfléchir les jeunes. Vous savez, on peut rester ici et gagner sa vie sans problème. L’Etat a aussi le devoir de le faire pour éviter que les jeunes prennent des risques.



Propos recueillis par Emmanuel Ilboudo
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L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

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