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Elections Couplées de 2015: le Ren-Lac relève des cas de corruption électorale
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  FasoZine
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© aOuaga.com par Séni Dabo
Elections couplées du 29 novembre 2015 : le REN-LAC recense 241 cas de corruption
Mardi 12 janvier 2016. Ouagadougou. Excellence hôtel. Le Réseau national de lutte anti-corruption a organisé un déjeuner de presse autour des résultats de ses observations des élections couplées du 29 novembre 2015 qui font ressortir 241 cas de corruption électorale




Le Réseau national de lutte anti-corruption (Ren-Lac) a convié l’ensemble des médias à un point de presse dans la matinée de ce mardi 12 janvier 2016, à Ouagadougou. Il était question de faire le point des résultats obtenus à la suite des observations menées par la structure lors du dernier processus électoral ayant eu lieu au Burkina Faso. Par ailleurs, le Ren-Lac a saisi l’occasion pour demander un audit des organes de la Transition.

Le Ren-Lac, en sa qualité d’organisation de veille prônant la redevabilité dans la gestion de la chose publique, souhaite qu’un audit de la gestion de la période de Transition soit fait et rendu public. Selon Claude Wetta, son secrétaire exécutif, cette investigation permettra à chaque acteur de répondre de ses actes. A cet effet, il déclare « en réalité, les dossiers gorgés de suspicion ne manquent pas. On peut citer, entre autres, les passations de marchés publics par la procédure de gré à gré, les nominations et affectations qui ont eu cours en fin et début d’exercice, (…) les bonus accordés dans la rémunération de certains ministres. Nous nous réjouissons d’ores et déjà que le Premier ministre lui-même et le Président de la Transition soient favorables à l’ouverture de cet audit ». De ce fait, le Ren-Lac se dit satisfait que le président nouvellement élu ait donné son accord pour l’audit de la Transition.

Distribution de billets de banque

Par ailleurs, dans le cadre des élections du 29 novembre 2015, le Ren-Lac a mis en place un dispositif d’observation dans le but d’identifier les différentes pratiques de corruption électorale avant et pendant la campagne électorale, mais également le jour des opérations de vote. De cette organisation, il ressort que 241 cas de corruption ont pu être répertoriés. Pour en arriver à ce résultat, « les observateurs ont dû souvent insister auprès soit des acteurs politiques, soit des militants ou sympathisants de partis politiques pour obtenir certains éléments précis », confie Claude Wetta.

A cet effet, le réseau constate que dans certaines localités su pays, des « campagnes électorales déguisées » au cours desquelles des distributions de biens et de billets de banque ont été monnaies courantes, et ce, avant même la date officielle du début de la campagne électorale. De ces constats, le Réseau national de lutte anti-corruption fait état « des meetings politiques avant l’ouverture de la campagne, des visites à des autorités coutumières et religieuses organisées par des responsables de partis politiques, des distribution d’argent, de carburant, de motos,… lors des meetings et des visites aux autorités », fait remarquer le Ren-Lac, par la voix de son secrétaire exécutif.

Chefs comblés de cadeaux

Des cas bien précis ont été énumérés. A en croire Claude Wetta, au mois d’août 2015, à Bobo-Dioulasso, des responsables du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP) auraient distribué à certaines femmes des pagnes et de la somme de 3 000 FCFA chacune en vue de leur participation à un meeting. En outre, du côté de Ouahigouya, des frais de carburant aurait été remis à des jeunes pour un accueil massif du président de l’Union pour le progrès et le changement (UPC).

A cela, pourrait s’ajouter le don de 8 motos qu’aurait remis un candidat à la présidentielle à des chefs traditionnels, afin d’obtenir leur soutien lors de l’élection présidentielle. Le réseau mentionne aussi la dotation en carburant à raison de 1000 FCFA par engin qu’aurait fait servir le parti Le Faso Autrement à des citoyens à Bobo-Dioulasso. Au regard de ces cas d’irrégularités qui auraient été commises par des partis politiques ou candidats indépendants à l’élection présidentielle, il ressort que le MPP viendrait en tête avec 121 cas, suivi de l’UPC 33, coupable de 33 faits de corruption. L’ex parti au pouvoir le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), occuperait la 3e place avec 24 cas de corruption.

Les résultats des élections ne sont pas remis en cause

Cependant, dans le but de prévenir au mieux tous les comportements déviants, des recommandations ont été formulées à l’ensemble des acteurs du processus électoral. Ainsi, on pourrait retenir celle de procéder à un déploiement lors de chaque scrutin, d’une police des élections afin de constater les pratiques déviantes constitutives d’infractions pénales.

Signalons que le dispositif d’observation du Ren-Lac n’a couvert qu’un échantillon pas vraiment représentatif de bureaux de vote le jour des élections. Et comme le souligne Claude Wetta, « ce dispositif a permis de relever de mauvaises pratiques de toutes sortes. (…) On peut affirmer selon nos constats que l’argent reste le moyen le plus important pour remporter des élections au Burkina Faso. ».

Il a par ailleurs fait remarquer que ce point de l’observation des élections n’a pas pour objectif de remettre en cause les résultats des élections, même s’il reconnait « que les résultats obtenus semblent corrélés aux moyens mobilisés par chaque parti ou candidat pour distribuer des billets de banques ou du carburant ». Cette communication se veut être un moyen d’interpeller tous les acteurs afin que des solutions soient trouvées à cette corruption électorale, si les élections doivent permettre de choisir des responsables crédibles et légitimes.

Guy Serge Aka


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