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Eglise Catholique : les Evêques du Burkina veillent sur leur politique de communication
Publié le dimanche 10 janvier 2016  |  Le Pays
Noël
© aOuaga.com par Séni Dabo
Noël et nouvel an : les voeux du cardinal Philippe Ouédraogo
Jeudi 24 décembre 2015. Ouagadougou. Archevêché. Le cardinal Philippe Ouédraogo a présenté ses voeux à l`occasion des fêtes de Noël et du nouvel an à tous les Burkinabè par le biais des organes de presse




En vue de permettre à l’Eglise catholique de mieux coordonner sa pastorale médiatique au Burkina, la Conférence épiscopale Burkina-Niger a organisé les 7 et 8 janvier 2016, au Centre national Cardinal Paul Zoungrana à Ouagadougou, un atelier de renforcement des capacités en communication sociale au profit des évêques, recteurs et directeurs diocésains de communication du Burkina. Le Fondateur des Editions « Le Pays », Boureima Jérémie Sigué, y a été invité pour partager son expérience en matière de communication en période de crise. C’était dans la matinée du 7 janvier dernier, en présence du Cardinal Philippe Ouédraogo.

C’est connu! En période de crise sociale, l’église catholique est permanemment sollicitée pour jouer le rôle de médiateur. Toute chose qui l’amène parfois à communiquer. Pourtant, depuis l’avènement des médias électroniques et de communication de masse, de nouvelles cultures sont nées, des langages nouveaux ont vu le jour. Tout cela est à l’origine de nouvelles façons de vivre les rapports humains dans un espace élargi aux dimensions du monde. Convaincus que tous ces bouleversements ont des répercussions inévitables dans la façon de vivre la foi chrétienne et même d’entendre le message évangélique, les membres de la Conférence épiscopale Burkina-Niger ont organisé les 7 et 8 janvier derniers, un atelier sur la communication sociale au profit des évêques, recteurs et directeurs diocésains de communication du Burkina. La conférence inaugurale de cet atelier a été animée par Boureima Jérémie Sigué, Fondateur des Editions « Le Pays », le 7 janvier dernier.

Les enjeux des médias

Ce monument de la presse nationale avait été sollicité pour partager son expérience en matière de communication en période de crise sociale. Connu pour son franc-parler, l’homme a d’abord fait la présentation de son dernier ouvrage intitulé : « Médias et gouvernance : le sel ou le poison ». Cela n’était pas un hasard, puisque, de ce que l’on a pu retenir de sa communication qui aura duré près d’une heure d’horloge, ce livre, comme l’a reconnu son auteur, pose et enseigne les fondamentaux du journalisme, notamment l’éthique et la déontologie. Au-delà, il reflète le rôle des médias dans la gouvernance politique, économique, culturelle et sociale au Burkina, en Afrique et dans le monde. « Ce livre ne comporte aucune dimension fictionnelle », a-t-il souligné. Etayant ses propos, Boureima Jérémie Sigué a souligné que les médias sont au centre de tous les enjeux. « Quand vous maîtrisez l’information, vous maîtrisez le pouvoir (...). Vous ne pouvez pas exercer le pouvoir en dehors des médias. Essayer de le faire, c’est organiser son propre suicide (...) parce que la sensibilisation, la connaissance, la culture, le progrès en dépendent largement (...). Les nouvelles technologies de l’information sont devenues de puissants canaux par lesquels tout passe, le bon et le mauvais, le merveilleux et le maléfique, la construction et la démolition», a-t-il soutenu.

De la gestion des médias en période de crise

De ce point de vue, il a estimé que les médias exercent une sorte de pouvoir divin sur les humains, sur les gouvernants puisqu’ils enseignent, éclairent et aident parfois même à faire le choix. Il a fait savoir qu’en période de crise, les médias, aussi bien publics que privés, ont une obligation, celle de se conformer à l’éthique et à la déontologie, socle du professionnalisme. « En période de crise, le journaliste se doit d’être un diffuseur pétri d’une bienveillante neutralité, d’honnêteté, de vérité, etc. », a fait savoir M. Sigué. De son point de vue, cela s’explique puisque le conflit, au-delà de son pouvoir de division de couches sociales, se nourrit du socle des intérêts. Pour conclure sa communication, le Fondateur du premier groupe de presse privé au Burkina, a fait savoir que la gestion des médias en temps de crise fait appel à la conscience morale et professionnelle du journaliste. La communication du Fondateur des Editions « Le Pays » a été suivie de questions et de réponses aussi enrichissantes les unes que les autres. Bien avant sa communication, le président de la Commission épiscopale pour les communications sociales, Monseigneur Lucas K. Sanou, a, dans son mot de bienvenue, salué la tenue de cet atelier qui permettra, à son avis, aux églises catholiques de mieux bâtir leur politique en communication. Embouchant la même trompette, le président de la Conférence épiscopale Burkina-Niger, Paul Ouédraogo, a souligné dans son discours d’ouverture, que les différents modules qui seront dispensés au cours de l’atelier, notamment « communication de crise », « réseaux sociaux et la nécessité d’asseoir une stratégie de communication propre à notre pastorale d’ensemble », sont bien des préoccupations de la famille des églises burkinabè. « C’est dire donc que les évêques comptent sur la commission épiscopale des communications sociales pour donner une impulsion forte à la communication dans tous les domaines : heuristique, fondamentales et pastorales ». Il faut noter qu’en plus de la communication du Fondateur des Editions « Le Pays », les participants à l’atelier ont eu droit à d’autres communications données par le Directeur Signis-Rome, Père Fabrizio Colombo et le Secrétaire chargé de l’Afrique au conseil pontifical pour les communications sociales.

Mamouda TANKOANO
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