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Programme socioeconomique d’urgence de la transition
Publié le vendredi 8 janvier 2016  |  Sidwaya




C’est dans un contexte social quasiment conjectural qu’est intervenue l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Ces soubresauts sociopolitiques étaient consécutifs à l’insuffisance de gouvernance et au déficit d’offre sociale. Pour répondre aux profondes aspirations des populations, le gouvernement burkinabè a initié le Programme socio-économique d’urgence de la transition (PSUT) afin d’apporter une répondre aux besoins fondamentaux des populations. Le PSUT a été cette volonté politique qui met donc l’accent sur les préoccupations urgentes des populations, notamment le soutien aux initiatives économiques des jeunes et des femmes, le renforcement des infrastructures éducatives et sanitaires ainsi que la réalisation d’infrastructures diverses. Après huit mois de mise en œuvre de ce programme, quel bilan dresse-t-on à mi-parcours de ce projet ambitieux ? Dans cet entretien qu’il nous a accordé, Olivier Sawadogo, coordonnateur national du PSUT, lève un coin de voile du contexte qui a prévalu à l’élaboration du PSUT. Il égraine un chapelet des acquis engrangés et dresse un bilan de mise en œuvre du PSUT.


Digicomfaso.info :Pouvez-vous, de façon succincte, nous présenter le Programme socio-économique d’urgence (PSUT) dont vous coordonnez les actions

Olivier Sawadogo, Coordonnateur national du PSUT : Le Programme socio-économique d’urgence de la transition (PSUT) a pour objectif général de contribuer au bien-être des populations, par la création de richesses au niveau des couches vulnérables et les plus représentatives de la population (jeunes et femmes) et d’améliorer l’offre éducative et sanitaire. Exécuté à travers les treize (13) régions du Burkina Faso,le PSUT s’articule autour de quatre (04) axes stratégiques, à savoir, le soutien aux initiatives économiques des jeunes et des femmes et création d’emplois ; le renforcement de l’offre en matière de santé ; le renforcement de l’offre en matière d’éducation (scolaire et universitaire) et la réalisation d’infrastructures diverses. Le coût du programme est de 25 milliards de francs CFA et sera entièrement financé par le budget de l’Etat.

Comment ce programme a-t-il été structuré, en termes d’organes dirigeants ?

Pour la bonne gestion du programme, 03 organes ont été mis en place. Il s’agit du Conseil d’orientation et de décision ; du Comité technique de suivi (CTS) et du Secrétariat technique du PSUT (ST-PSUT).

Le Conseil d’orientation et de décision a pour rôle d’assurer le pilotage stratégique du programme. Au regard du caractère stratégique et transversal du PSUT, cette fonction a été assurée par le Conseil des ministres.

Le Comité technique de suivi (CTS), quant à lui, assure le suivi opérationnel de l’ensemble du programme. Il est présidé par le Directeur de cabinet du Premier ministère et se compose des Directeurs généraux des études et des statistiques sectorielles (DGESS) des ministères concernés et les responsables des fonds nationaux concernés.

S’agissant du Secrétariat technique du PSUT (ST-PSUT), placé sous ma responsabilité, il a pour mission d’assurer la bonne coordination de l’exécution de l’ensemble des activités du programme.

Rappelez-nous les missions de ce programme et dites-nous, si en six mois d’exécution, les objectifs du PSUT ont été atteints.

Tout comme je le disais, le PSUT a été mis en place par le gouvernement afin d’apporter une réponse aux aspirations profondes des populations.Le PSUT met donc l’accent sur les grandes préoccupations urgentes des populations.

Après quelques mois de mise en œuvre, les résultats sont très encourageants. Grâce aux résultats engrangés sur le terrain, le PSUT a réalisé de nombreux acquis. On peut, entre autres, relever au titre des acquis du programme, l’amélioration de l’emploi des jeunes et des femmes, l’amélioration de l’offre éducative et sanitaire, l’amélioration de l’accès à l’eau potable dans les zones rurales, l’impulsion d’une dynamique économique dans les régions bénéficiaires et au niveau national, et la réduction des tensions sociales.

Au regard de ces résultats fort appréciables, nous pouvons dire que nous sommes en passe d’atteindre les objectifs qui nous ont été assignés.

On sait bien que, ce programme comme intitulé, prend fin avec la fin de la Transition qui n’a que quelques jours devant lui. Pouvez-vous nous faire un bilan du PSUT ?

Au niveau de l’axe soutien aux initiatives économiques des jeunes et des femmes et création d’emplois, nous avons retenu en tout pour financement, 3 502 entreprises de jeunes et de femmes bénéficiaires constituées de 2 926 entreprises du secteur informel et 576 PME/PMI. On estime à 14 584 les emplois qui seront créés par les entreprises des jeunes et des femmes financées par le PSUT.

En prenant en compte le nombre d’emplois créés, soit environ 10 000 pour les 118 entreprises de construction et bureaux d’études retenus dans le cadre des travaux du PSUT, 876 pour les recrutements supplémentaires au titre de la fonction publique,et 05 emplois supplémentaires pour la LONAB, le nombre total des emplois créés dans le cadre du PSUT est d’environ 25 465.

Au titre du renforcement des infrastructures éducatives, sur 76 complexes scolaires, 70 sont terminés et 6 sont toujours en chantier. Ce qui représente près de 95% d’atteinte des objectifs.

Au niveau universitaire, les travaux de construction de 02 amphithéâtres jumelés de 750 places chacun à l’Université de Bobo-Dioulasso et de Koudougou et d’une technopole pédagogique à l’Université Ouagadougou, sont à un niveau d’exécution appréciable. Si ce rythme d’exécution est maintenu, les infrastructures seront livrées à bonne date dans la qualité requise.

S’agissant du domaine sanitaire, sur 53 infrastructures sanitaires (dont 38 CSPS complets), 28 sont en phase de finition et 25 sont toujours en cours d’exécution au niveau des gros œuvres.

Par ailleurs, le PSUT a procédé à la remise de 75 motos de type Yamaha 80 au ministère de la Santé au profit des formations sanitaires.

Au niveau des infrastructures diverses, sur 56 forages à réaliser, 31 sont terminés et 25 sont en cours de réalisation.

L’ensemble des réalisations du PSUT a permis de renforcer la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, d’améliorer l’offre éducative et sanitaire ainsi que l’accès des populations rurales à l’eau potable.

A cela, il convient de relever deux autres acquis majeurs qui sont la restauration d’une dynamique locale et nationale et la réduction des tensions sociales.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confrontés dans l’exécution de ce programme ?

Les difficultés relevées dans le cadre de l’exécution des activités du PSUT se résument au retard dans l’approvisionnement du compte du PSUT, à l’insuffisance du budget du PSUT, à la faiblesse de l’enveloppe utilisable pour le financement des entreprises. Il convient de rappeler que le programme a été adopté le 16 mars 2015 et l’approvisionnement d’une première tranche est intervenu en mi-juillet 2015, engendrant ainsi des difficultés de mise en œuvre.

L’insuffisance du budget du PSUT n’a pas permis d’une part, la prise en charge d’un certain nombre d’activités indiquées dans le document de programme (infrastructures sportives) et de financer un plus grand nombre de promoteurs d’autre part. Le financement de 7 milliards de francs CFA ne représente que 14% des besoins de financement exprimés par les jeunes et les femmes qui s’élèvent à 49 132 545 459 F CFA.

Dans le volet réalisation d’infrastructures scolaires, emploi pour jeunes et soutien à l’entreprenariat, il y a eu des mécontents, notamment ceux qui n’ont pas été éligibles dans leur projet et ceux dont les dossiers n’ont pas été sélectionnés dans les appels d’offres. Quels ont été les critères de sélection dans ces volets sus- cités ?

Pour l’ensemble de ces volets, il est évident que nous ne pouvions pas apporter une réponse favorable à toutes les demandes formulées du fait de la contrainte budgétaire.
Pour ce qui est du volet financement des initiatives économiques des jeunes, à l’issue de la réception des dossiers de demande de financement qui s’est déroulée du 03 au 31 août 2015, il s’en est suivi leur traitement et enfin la publication des résultats. Pour le traitement et la sélection des dossiers, il a été mis en place dans les guichets spéciaux du PSUT, des comités de traitement et d’analyse des dossiers et des comités de sélection des dossiers.
Les comités de traitement et d’analyse avaient la charge de codifier les dossiers et de les classer par rapport à leur pertinence et leur rentabilité.
Les comités de sélection ont effectué la sélection définitive des projets sur la base des travaux des comités d’analyse qui ont traité et noté chaque dossier de demande de financement. Sur la base de cette notation, les comités de sélection ont pu arrêter la liste définitive des bénéficiaires. Le PSUT n’a pas fait de quota par région ou faire la part belle à des promoteurs particuliers. Tous les dossiers ont été classés sur le même pied d’égalité et noté comme dans les concours de la fonction publique.
Afin de garantir la transparence dans la sélection des dossiers, nous avons associé les représentants des jeunes, des femmes et du Réseau national de lutte anti-corruption (REN-LAC) aux comités de sélection des guichets spéciaux. Ensuite, nous avons affiché sur différents sites les listes des bénéficiaires pour être consultées par les populations et mis à la disposition du public deux lignes téléphoniques pour renseignements et dénonciation de tout cas suspect.
S’agissant du volet infrastructures, l’option a été l’implication d’un grand nombre d’entreprises dans l’exécution des travaux du PSUT, et ce, conformément à la volonté du gouvernement.
Sur cette base, et en vue de permettre une réalisation diligente des infrastructures, face à l’impératif d’offrir plus de capacité d’accueil pour l’année scolaire 2015-2016, la procédure d’entente directe a été retenue. Les directeurs des marchés des différents ministères concernés ont été invités à faire des propositions d’entreprises pouvant être consultées. Le Bureau d’appui à la maîtrise d’ouvrage (BAMO) et Faso Bara ont été mis à profit au regard de leurs expériences dans l’exécution des travaux publics.
La procédure de sélection des entreprises a surtout permis, à travers les négociations engagées avec les entreprises, de réduire considérablement les coûts de réalisation des infrastructures dans le cadre du PSUT. Les offres financières proposées par l’ensemble des entreprises consultées étaient toutes au-dessus de l’enveloppe proposée ; ce qui a occasionné le désistement de certaines d’entre elles.

Est-ce que côté constructions d’infrastructures, tous les chantiers ont été exécutés et comment a été le suivi ?

Toutes les constructions ont été exécutées par des entreprises privées sur autorisation du gouvernement comme je le disais tantôt. Relativement au suivi des chantiers, le PSUT a mis en place plusieurs niveaux de suivi. Le premier niveau étant celui effectué par le ST-PSUT à travers ses divisions techniques que sont la Division des infrastructures et la Division du suivi-évaluation, le deuxième niveau est un suivi de proximité des entreprises en charge des travaux du PSUT assuré par les bureaux de suivi-contrôle recrutés à cet effet. Ces derniers faisaient remonter la situation d’exécution chaque 02 semaines à la coordination du PSUT pour exploitation et actions nécessaires.

Comment les prêts octroyés aux associations et groupements seront-ils remboursés ?

En fonction de la nature de l’activité et du montant sollicité, il est calculé une traite périodique pour le remboursement du prêt obtenu par l’association ou le groupement. La traite tient compte du chiffre d’affaires réalisé par le promoteur pour évaluer sa capacité de remboursement. Vous comprenez que le montant de la traite et la périodicité de remboursement sont donc négociables en fonction de la nature de l’activité et de sa rentabilité. Ces conditions sont aussi valables pour les promoteurs individuels.

Il vous reste encore quelques mois, qu’est-ce qui reste à faire ?

Il reste, concernant le volet financement, la remise des financements aux promoteurs sélectionnés. Pour cela, les guichets spéciaux sont dans la phase de remise des chèques entamée depuis le 23 décembre 2015. Ce processus se poursuivra jusqu’à la remise des financements à l’ensemble des bénéficiaires.
Pour les constructions, nous poursuivrons la réception des infrastructures achevées tout en maintenant le suivi rigoureux des chantiers toujours en cours.

Dans le journal de la CARFO, votre prédécesseur vous a rendu un vibrant hommage. Quels sont vos sentiments?

J’ai effectivement lu avec beaucoup d’intérêt dans les colonnes du journal de la CARFO, un hommage fait par Mme la directrice générale à son prédécesseur que je suis. Je dois dire que c’est un geste qui est peu habituel. En effet, ils ne sont pas nombreux à pouvoir rendre hommage à leur prédécesseur et je crois que si elle pense que mon travail mérite une telle reconnaissance, c’est à elle d’abord que ce mérite revient. En toute humilité, je voudrais pouvoir lui dire merci, non pas pour moi seul mais pour l’ensemble de mes prédécesseurs, mes collaborateurs, les membres du Conseil d’administration qui m’ont épaulé. Je fais un clin d’œil au commissaire aux comptes qui nous a pas manqué de conseils à tout instant dans la mission qui nous a été confiée. C’est une mission certainement difficile, car par moments stressante, mais c’est une mission assez exaltante parce qu’il s’est agi de servir des personnes âgées, des orphelins, des anciens commis de l’Etat. Ces derniers qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes et qui sont aujourd’hui à la retraite ou qui sont décédés, laissant dernière leurs enfants ou leurs conjoints.
Ce geste traduit de mon point de vue, la grandeur de cette dame à qui je voudrais adresser mes vifs remerciements. Je lui souhaite beaucoup de courage et plein succès dans cette mission, très difficile.

Votre mot de la fin

Je voudrais dire merci à votre organe, à vous et à tous vos collaborateurs pour l’opportunité que vous m’avez offerte de pouvoir m’exprimer sur les actions du PSUT.Nous avons donné le meilleur de nous-mêmes et espérons avoir contribué au mieux-être des populations.
C’est aussi le lieu pour moi de remercier tous nos partenaires qui nous accompagnent dans la mise en œuvre du programme.
Je voudrais enfin rendre un vibrant hommage aux autorités de la Transition qui nous ont fait confiance et souhaiter plein succès à notre Président nouvellement élu.

Propos recueillis par Ahidra Yannick KABORE et Jacques SAWADOGO/digicomfaso.info
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Sidwaya N° 7229 du 8/8/2012

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