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Inhumation d’un ressortissant ivoirien à Ouagadougou : l’Ambassade insensible à la demande de soutien
Publié le jeudi 7 janvier 2016  |  Le Quotidien




Comment se gèrent les cas sociaux de décès à l’Ambassade de Côte d’Ivoire au Burkina ? Les amis d’Alassane Sidibé, ressortissant ivoirien ayant tiré sa révérence le lundi 4 janvier 2016 à l’hôpital Yalgado Ouédraogo, ont appris à leurs dépens qu’aucune ligne budgétaire n’était prévue pour faire face à de pareilles situations. Retour sur des obsèques qui ont failli créer des grincements de dents.
Alassane Sidibé était un jeune Ivoirien de 46 ans environ. Après avoir vendu des posters d’artistes et sportifs célèbres dans la ville de Ouagadougou, il avait trouvé un petit boulot de bagagiste à la compagnie de transport Sitho à Dapoya. Selon les confidences de son ami Casimir Bassolé, le jeune homme était affable et très bien intégré dans le quartier. Malheureusement depuis 3 ans , a-t-il confié, il souffrait d’un mal au niveau de la cage thoracique. Ce mal a eu raison de lui le lundi 4 janvier 2016 malgré les soins administrés dans une clinique de la place et à l’hôpital Yalgado Ouédraogo. Après le décès, les amis du défunt ont pris contact avec les parents qui se trouvent à Bouaké. Ceux-ci, selon les confidences de Casimir Bassolé, ont donné leur accord pour l’inhumation du corps. Mais voilà qu’un problème est survenu : le manque de moyens financiers pour faire sortir le corps de la morgue et pour les obsèques (location d’un corbillard et autres frais liés à l’enterrement). Les amis de Alassane Sidibé se sont référés à l’Ambassade de la Côte d’Ivoire au Burkina croyant que celle-ci pouvait les aider à supporter les dépenses de l’inhumation. Ils ont simplement été désillusionnés par l’attitude de la représentation diplomatique. Sidéré, Casimir Bassolé est venu se confier à nous le mercredi 6 janvier 2016 pour déplorer le fait que rien n’a été fait pour les aider. Selon lui, pour toute réponse, l’Ambassade leur a conseillé de prendre attache avec l’Union des ressortissants de la Côte d’Ivoire au Burkina.
A l’Ambassade nous avons effectivement appris que la représentation diplomatique ne s’occupe pas de ces cas. « Il n’appartient pas à l’Ambassade d’organiser des funérailles », a confié un diplomate en poste à Ouagadougou. Celui-ci a aussi laissé entendre qu’en l’absence de l’ambassadeur, certaines décisions ne pouvaient pas être prises. Pour finir, il a soutenu que l’Ambassade même si elle avait les moyens d’inhumer le ressortissant, elle ne pouvait pas le faire en l’absence des parents de la victime. Seuls les cas de traitement de maladies et de paiement de titre de transport peuvent être traités par l’Ambassade, a-t-on appris.

Les amis du défunt demandent 60 000 F CFA pour inhumer le corps

Le secrétaire général de l’Union des ressortissants de la Côte d’Ivoire au Burkina, Charles Teyi, a confirmé le fait qu’il n’y a pas de budget à l’Ambassade alloué à ces cas. Mais, a-t-il relevé, quand de pareils cas se présentaient, l’ambassadeur mettait la main dans la poche pour les aider. En plus de cela, quelques personnes de bonnes volontés donnaient ce qu’ils avaient. Pour le cas d’Alassane Sidibé, il a dit avoir été informé par un conseiller de l’ambassadeur. Avec l’absence de l’ambassadeur, Charles Teyi a demandé qu’il soit initié une cotisation pour venir en aide aux amis du défunt. « Au sein de notre association, il y a des problèmes internes parce que les membres ne cotisent pas. Mais quand ce genre de situation survient, nous demandons aux uns et aux autres de contribuer pour que l’on puisse inhumer tranquillement le corps. Cette fois-ci, dans le cas de Sidibé, j’ai été contacté par ses frères qui demandent 60 000 F CFA pour faire sortir le corps à la morgue. Dans ce genre de cas, j’ai toujours appelé des personnes ressources qui nous viennent en aide. Malheureusement, beaucoup ne sont pas encore rentrées au Burkina à cause des fêtes de fin d’année. Comme au sein de l’Ambassade qu’il n’y a pas de fonds spécifique, j’ai tout de suite demandé que le personnel cotise 2000 ou 3000 F CFA pour que l’on puisse avoir le montant de 60 000 F CFA ou plus. Personnellement, j’allais aussi apporter ma contribution », a-t-il confié tout en regrettant le fait le défunt ne fut pas membre de l’Union. « Tout Ivoirien vivant au Burkina n’est pas membre de l’Union des ressortissants de Côte d’Ivoire. On est membre quand on adhère et qu’on paie ses cotisations. Mais quand il y a décès, nous laissons tomber toutes ces considérations. Quand nous convoquons les réunions, les gens ne viennent pas. Mais à chaque fois qu’ils ont un problème ils se rappellent qu’ils ont une communauté. Je déplore le fait que les parents de Sidibé pensent que la communauté ne veut pas s’occuper d’eux. Ce serait mieux de voir comment nous pouvons cotiser ensemble pour résoudre le problème que de passer par les médias », a confié Charles Teyi.

Heureusement après concertation, les amis de Alassane Sidibé ont pu, dans la soirée du mercredi 6 janvier 2016, inhumé le corps. Toute chose qui a réjoui Charles Teyi et Cyrille Ouattara, tous deux membres de l’Union qui ont apporté une contribution de 20 000 F CFA pour les obsèques. Selon le SG de l’Union, la communauté ivoirienne ne s’est jamais désengagée par rapport à l’inhumation d’un ressortissant de la Côte d’Ivoire. En 2015, il y a eu 44 décès à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso. Tous ont été enterrés par les bons soins des membres de l’Union et des parents. Charles Teyi a aussi insisté sur la nécessité d’adhérer dans l’Union. « On ne peut pas vivre de façon isolée. Il faut se rendre utile auprès de son voisinage. Il est la première famille. J’invite les Ivoiriens vivant au Burkina à adhérer à l’Union et à s’enregistrer auprès de l’Ambassade. Tout le monde va mourir un jour et la mort ne prévient pas », a-t-il préconisé
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