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Focus : vague d’arrestations au Nigéria pour faits de corruption / Buhari veut secouer le cocotier
Publié le jeudi 7 janvier 2016  |  Le Pays




Le président nigérian, Muhammadu Buhari, avait promis de placer son mandat sous le signe de la lutte contre l’insécurité et la corruption qui gangrène l’appareil d’Etat. Si pour le premier chantier, c’est-à-dire la lutte contre Boko Haram, le pari est encore loin d’être gagné, pour le second, les lignes commencent à bouger. En effet, après l’ex-conseiller à la sécurité nationale, Sambo Dasuki, mis en prison dans une affaire de détournement de fonds prévus pour l’achat d’armes, c’est le chef par intérim du PDP et ancien ministre de la Défense, Bello Haliru Mohammed et son fils, qui ont été interpellés pour corruption, abus de confiance et blanchiment d’argent, par la Haute Cour fédérale d’Abuja. Et ce n’est pas tout. Car, accusé d’avoir profité de ces fonds destinés à l’achat d’armes, le porte-parole du PDP, Olisa Metuh a été aussi alpagué, hier matin, dans sa résidence à Abuja. Et à l’allure où vont les choses, qui dit que demain, ce ne sera pas le tour de l’ex-président Goodluck Jonathan lui-même, étant donné que tous ceux qui viennent d’être épinglés étaient ses proches collaborateurs ? En tout cas, pour les uns, il s’agit d’une opération de salubrité publique qui a toute sa raison d’être dans un pays comme le Nigeria où la corruption est devenue un puits sans fond. Mais pour les autres, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une chasse aux sorcières visant à réduire l’opposition au silence aux fins d’introduire un régime à parti unique au Nigeria.

La marche de protestation organisée par l’ex-parti au pouvoir traduit une certaine frilosité des anciens dignitaires

Bien évidemment, c’est l’argument qu’avancent les membres du PDP qui, du reste, ont battu, hier, le macadam pour dénoncer ces arrestations tous azimuts. Certes, la dernière sortie médiatique du président Buhari refusant toute liberté provisoire à Sambo Dasuki, a apporté de l’eau au moulin de tous ceux qui soutiennent la thèse d’un acharnement politico-judiciaire. Mais si les anciens caciques qui viennent d’être interpellés n’ont rien à se reprocher, ils ne devraient pas avoir de raison de s’inquiéter. Qu’ils organisent leur défense et qu’ils se mettent à la disposition de la Justice, quitte à être blanchis plus tard. Ne dit-on pas que dans un Etat de droit, "force doit toujours rester à la loi" ? La marche de protestation organisée par l’ex-parti au pouvoir nigérian traduit à tous égards, une certaine frilosité de la part des anciens dignitaires qui voudraient, de ce fait, couper l’herbe sous les pieds de la Justice. Une telle démarche est indigne, surtout que l’initiative émane de gens qui ont géré le pouvoir d’Etat et qui, mieux que quiconque, savent que personne n’est au-dessus de la loi.

B.O
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