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Élection de Salif Diallo à la tête de l’assemblée nationale: Aura-t-on enfin un régime parlementaire ?
Publié le lundi 4 janvier 2016  |  Le Pays
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© Autre presse par DR
Assemblée nationale du Burkina Faso




Ça y est ! Le Burkina Faso, pays des Hommes intègres, a un nouveau président de l’Assemblée nationale et ce, vingt-quatre heures seulement après l’investiture de Roch Marc Christian Kaboré. Et comme on pouvait s’y attendre, c’est Salif Diallo, ci-devant 1er vice-président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), parti au pouvoir, qui a été élu au perchoir au cours de la première séance plénière des députés élus à l’issue du double scrutin du 29 novembre dernier. Il ne restait plus que cet acte pour parachever la fin de la Transition qui aura duré plus d’un an, avec tout ce que l’on a connu comme péripéties. L’aventure a été périlleuse, mais le moins que l’on puisse dire c’est qu’il y a eu plus de peur que de mal. L’essentiel était de remettre le Burkina Faso sur les rails. Et là, les Burkinabè, quoi que l’on puisse en dire, doivent une fière chandelle à Michel Kafando et à son équipe qui ont réussi, en un an, là où d’autres personnes, sous d’autres cieux, ont échoué pendant plusieurs années. C’est tout à leur honneur. Maintenant que le Burkina est revenu à l’ordre constitutionnel normal, les lignes doivent bouger davantage, notamment en termes de réformes devant permettre d’insuffler une nouvelle dynamique aux institutions nationales ; surtout que Roch Marc Christian Kaboré et Salif Diallo sont deux hommes bien connus du sérail, au regard de leur parcours politique. Du premier, on attend une gouvernance vertueuse qui tranche avec les vieilles pratiques qui caractérisaient le régime défunt de Blaise Compaoré. Quant au second, réputé pour être un renard politique, les Burkinabè attendent de lui qu’il joue son rôle de contre-pouvoir, notamment à travers un contrôle rigoureux de l’action gouvernementale. A lui de faire en sorte que l’Assemblée nationale, considérée comme une simple chambre d’enregistrement, devienne le lieu par excellence des débats contradictoires.

On peut espérer une grande révolution dans la gestion de la chose politique

En tout état de cause, le présent parlement, au regard même de son caractère polychrome, donne à espérer. Car tout porte à croire qu’il y aura de l’effervescence d’autant plus que, pour s’assurer une majorité stable, le MPP n’avait d’autre choix que d’opérer des alliances avec d’autres partis ou formations politiques. Signe qu’il n’y aura pas de dictature d’un parti sur les autres. Dès lors, on comprend pourquoi le président Roch Marc Christian Kaboré a jugé bon de placer son homme de confiance à la tête de cette institution. Car, on le sait, en fin stratège, Salif Diallo saura déjouer tous les coups bas, d’où qu’ils viennent. C’est pourquoi d’aucuns disent de cet homme qu’il navigue entre l’ombre et la lumière. Du reste, on se rappelle que c’est lui, à l’époque où il filait encore le parfait amour avec Blaise Compaoré, qui, au péril de sa vie, répondait présent là où bien des gens renâclaient à s’afficher. Et il en était ainsi jusqu’à ce que Gorba, à cause de ses divergences de vues avec son mentor, tombe en disgrâce en 2012. La suite, on la connaît. Car deux ans plus tard, il est revenu sur la scène politique pour donner l’estocade à Blaise Compaoré. Avec donc Salif Diallo qui refusait d’être un yes man, on peut espérer une grande révolution dans la gestion de la chose politique ; lui qui s’est toujours montré hostile à toute patrimonialisation du pouvoir au Burkina. Peut-être sait-on jamais, c’est l’occasion pour lui d’expérimenter à la sauce burkinabè, le régime parlementaire auquel il tenait tant.

Boundi OUOBA
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