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L’Observateur N° 8385 du 31/5/2013

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Terrorisme : Le Niger dans la tourmente
Publié le lundi 3 juin 2013   |  L’Observateur




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Hier 1er juin, soit une dizaine de jours après le double attentat terroriste du 23 mai contre le camp militaire d'Agadez et le site du groupe nucléaire français Areva à Arlit, revendiqué par le Mujao et les signataires par le sang, c'est la prison de Niamey qui a été attaquée, cette fois-ci par Boko Haram : selon les autorités du pays, trois membres de cette organisation, "... qui ont déjà été inculpés d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, écroués à la prison civile de Niamey, ont tenté une évasion massive", a expliqué le procureur de la République, Moussa Waziri.

Bilan : deux morts et trois blessés dans les rangs des gardes pénitentiaires, dont un grièvement ; quid des terroristes ? Réponse du procureur: " Grâce à la maîtrise de ces gardes, les trois assaillants ont été maîtrisés".

Après les attaques du 23 mai et du 1er juin, pratiquement coup sur coup, y a-t-il des raisons de craindre que le Niger, à la fois des plus grands territorialement (1 267 000 km2) ainsi que des plus pauvres d'Afrique et dont le contrôle de l'espace par les autorités n'est pas sûr, tangue à son tour après le Mali ?

Toujours est-il que son environnement géographique l'expose fortement : il est entouré non seulement du Nigeria, où sévit Boko Haram du Mali, des cellules résiduelles d'Aqmi, du Mujao, d'Ansar Dine mais aussi et surtout de l'Algérie de Moctar Belmoctar des signataires par le sang sans oublier la Libye, dont le sud est devenu un sanctuaire de repli des jihadistes du Mali, or, d'après le Kaizer Bismark, si on fait son histoire, on subit sa géographie, une raison suffisante de soutenir le Niger face aux terroristes pour qu'il ne devienne à son tour un facteur supplémentaire de destabilisation de la sous-région en ajoutant à l'instabilité de la bande sahélo-saharienne comme la Libye et, dans une moindre mesure, le Mali par effet domino.

Ce n'est donc pas par philanthropie mais par nécessité sécuritaire collective que les Etats, à commencer par ceux de la sous-région, doivent appuyer le Niger dans une synergie d'actions, que ce soit sur les plans du renseignement, de la formation-équipement de ses forces de défense et de sécurité ou avec des troupes sans oublier le nerf de la guerre, car de cercle concentrique en cercle concentrique, on ne sait pas jusqu'où ira ce mal si les pays ne font front ensemble contre celui-ci.

Un autre facteur à prendre en compte pour le succès de la lutte contre le terrorisme est la responsabilité des grandes puissances, qui destabilisent les régimes, les Etats, les pays pas à leurs bottes vaille que vaille, coûter que coûte, quoi que cela doive coûte aux autres et advienne que pourra, car leur attitude, égoïste, transforme souvent des Etats où régnaient l'ordre et la sécurité en repaires de bandits, voire en sanctuaires de terroristes : Libye, Irak, Afghanistan, peut-être prochainement la Syrie.

"Nous devons organiser les forces africaines face aux terroristes", a dit François Hollande sur RFI, ce qui serait déjà bien et beaucoup, mais, plutôt que de guérir après coup, mieux vaut prévenir, en n'ouvrant pas la boîte de Pandore çà et là parce que ce n'est pas vous qui payez les pots cassés.

Alors que nous avions fini d'écrire ce papier, nous avons appris que les autorités du Niger parlaient désormais de quatre assaillants (et non trois) dont trois arrêtés, le quatrième étant en fuite.

La rédaction

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