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Sidwaya N° 7427 du 30/5/2013

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Jubilé d’or de l’UA : Le cinéma africain célébré à Taïpei
Publié le vendredi 31 mai 2013   |  Sidwaya


Jubilé
© Autre presse par DR
Jubilé d’or de l’UA : Le cinéma africain célébré à Taïpei


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L’Afrique a commémoré, le 20 mai 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie, le 50e anniversaire de la création de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), devenue Union africaine (UA) en 2002. A Taïpei ,en République de Chine/Taïwan, « les 72 heures du cinéma africain », célébrées, du 24 au 26 mai 2013, ont marqué la commémoration de l’événement sur l’île. A l’occasion, des films africains ont été projetés dans des salles de cinéma à Taïpei et sur la sélection des douze (12) films, deux étaient des réalisateurs burkinabè, Gaston Kaboré et Missa Hébié.

L’esprit du panafricanisme, qui a sous-tendu la création de l’instance continentale l’OUA/UA ,a été honoré à Taïpei, en République de Chine/Taïwan, à travers une commémoration qui a fait la part belle au cinéma du continent noir. ‘’Les 72 heures du cinéma africain’’ qui ont été célébrées, du 24 au 26 mai 2013 à Taïpei, ont fait connaître un pan de la culture cinématographique du continent aux Taïwanais. C’est au Ministère des affaires étrangères de ce pays, que revient le mérite de l’initiative du festival consacré à l’Afrique. Des films ,originaires d’une douzaine de pays africains dont le Nigéria, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, la Gambie et bien entendu, le Burkina Faso, la capitale du cinéma africain, ont été projetés. C’est à « Bùùd yam » de Gaston Kaboré et au « Fauteuil » de Missa Hébié qu’est revenu l’honneur de représenter le cinéma burkinabè aux « 72 heures du cinéma africain à Taïpei ». Pour les deux cinéastes burkinabè, c’est un réel plaisir qu’ils ont éprouvé de faire un si long voyage, à travers leurs œuvres. « Taïpei, ce n’est pas la porte d’à côté et c’est réellement une belle opportunité que l’ambassade de la Chine/Taïwan nous offre de pouvoir montrer la culture et les réalités qui sont les nôtres en Afrique et particulièrement, au Burkina Faso », a expliqué M. Hébié. Son film ‘’le Fauteuil’’ a beaucoup voyagé , depuis sa sortie en 2009, mais cette partie du monde restait difficilement accessible, à l’entendre, « n’eût été cette initiative », a-t-il indiqué. D’où la légitime fierté qu’il éprouve de voir sa production faire partie de cette sélection. Il espère seulement que ‘’le Fauteuil’’ a été aimé et bien apprécié là-bas à Taïpei, comme ce fut le cas partout où le film est passé.

Le nœud gordien reste le financement du cinéma africain

En termes d’attentes, les deux représentants du cinéma burkinabè fondent beaucoup d’espoir, quant à une ouverture pour le cinéma africain, notamment burkinabè vers le monde asiatique du Proche-Orient, à partir de Taïwan. Ils en escomptent un gain substantiel, en termes d’ouverture du marché cinématographique taïwanais à la production de leur pays, et une coopération bilatérale entre les cinémas du Burkina Faso et de la République de Chine/Taïwan. « Pourquoi pas une coopération dans le cadre de la production de nos films avec ce pays ? Ce serait l’idéal, car de plus en plus, en Europe où l’on avait le maximum de nos subventions et chez nous au Burkina Faso, les sources de financement des films sont en train de tarir. Nous avons désormais de moins en moins d’argent pour faire nos films et nous aurions souhaiter qu’une porte s’ouvre du côté de Taïpei, afin que l’on puisse bénéficier de coproductions ou de subventions venant de sociétés taïwanaises que nous savons être déjà sur d’autres domaines de coopération », a estimé Missa Hébié. Se rappelant d’ailleurs que « le Fauteuil » a failli manquer le rendez-vous du FESPACO 2009, n’eût été un coup de main de dernière minute du Ministère de la culture et du tourisme du Burkina. Pour Gaston Kaboré ,l’auteur de « Bùùd yam », dernier film burkinabè lauréat de l’Etalon d’or de Yennega, au FESPACO 1997, son bébé continue de croître. Il a voyagé et a glané depuis, de nombreuses autres récompenses de par le monde, et continue son chemin à Taïpei.

La formation, un investissement d’avenir pour le cinéma africain

Aujourd’hui, Gaston Kaboré, qui s’investit avec l’institut Imagine, depuis maintenant plus d’une décennie dans la formation professionnelle de la jeunesse dans les métiers du cinéma, de la télévision et du multimédia, espère un soutien spécifique y relatif. « A l’occasion des 10 ans de cet institut en février dernier, reconnaît-il, nous avons sollicité et obtenu un appui financier de l’ambassade de Chine/Taïwan pour la production de la troisième saison du magazine filmé Imagine Fespaco 2013 Newsreel ». Cet appui a permis, selon lui, de mobiliser près de 35 jeunes professionnels pendant deux semaines pour la réalisation, la production et la diffusion de trois épisodes du magazine pour l’institut. Le responsable de la structure estime que c’est une marque de confiance de Taïwan pour le travail abattu dans la professionnalisation des ressources humaines du secteur de l’audiovisuel. « Notre souhait est de voir la coopération de la République de Chine/Taïwan s’intéresser davantage au Burkina, à la culture en général et au 7ème art, en particulier. De façon concrète, son appui est attendu dans la production d’œuvres cinématographiques burkinabè et dans la formation professionnelle des jeunes burkinabè aux métiers du cinéma », a-t-il émis comme vœu. Gaston Kaboré compte sur la participation de la République de Chine/Taïwan à la production de son prochain long métrage et au financement du plan stratégique triennal (2012-2015) de l’institut Imagine. « A ce niveau, nos attentes se situent dans la mise en œuvre de sessions de formation, dans les échanges de professeurs de cinéma et dans l’appui en équipements techniques et pédagogiques », explicite-t-il. Le président taïwanais, Ma Ying-jeou, a loué l’amitié taïwano-africaine qui s’est exprimée, à cette commémoration dédiée à l’Afrique. Les cinéastes du continent africain qui ont eu la part belle, lors de ces journées, ont entrevu une possibilité de débouchés pour leurs films, mais attendent surtout, une coopération qui les fasse progresser dans leur art. En soulignant que l’île continuerait d’assister les Etats africains dans leur développement, le président taïwanais n’a-t-il pas tendu la main à nos cinéastes ? L’île a beaucoup à offrir au monde et « souhaite être un partenaire sincère d’un développement stable de l’Afrique », a promis Ma Ying-jeou.

Thomas Dakin POUYA

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