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Affaire Sankara, putsch du RSP: les explications de la justice militaire
Publié le jeudi 24 decembre 2015  |  FasoZine
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© aOuaga.com par Séni Dabo

Mercredi 23 décembre 2015.. Ouagadougou. La direction de la justice militaire a animé une conférence de presse pour faire le point de l`instruction des dossiers Thomas Sankara et du putsch du 16 septembre et jours suivants. Photo : colonel Sita Sangaré, directeur de la justice militaire




Un mandat d’arrêt a été bel et bien émis contre l’ancien président Blaise Compaoré et ce, depuis le 4 décembre dernier. Après notification à la coopération inter policière (Interpol) et transmis aux autorités ivoiriennes par le canal diplomatique, la prochaine étape de la procédure sera la formalisation de la demande d’extradition de l’ex chef d’Etat exilé depuis sa chute le 31 octobre 2014 en Côte d’Ivoire. Selon le lieutenant-colonel Norbert Koudougou, commissaire du gouvernement dans l’instruction, trois chefs d’inculpation sont retenus contre lui : attentat à la sureté de l’Etat, complicité d’assassinat et complicité de recel de cadavres. S’il est retenu coupable, Blaise Compaoré encoure la peine de mort. Telles sont entre autres les informations communiquées ce mercredi 23 décembre 2015 à Ouagadougou par la justice militaire avec en tête son premier responsable, le Colonel Sita Sangaré

Deux dossiers étaient à l’ordre du jour pour ce second point de presse de la justice militaires : l’affaire Thomas Sankara et celle du coup d’Etat manqué de septembre dernier. Concernant le dossier du père de la révolution assassiné le 15 octobre 1987,12 personnes sont à ce jour, inculpées dont 6 en détention, 2 sous mandat d’arrêt international (Blaise Compaoré depuis le 4 décembre et Hyacinthe Kafando le 27 aout dernier, Ndlr) et 4 non détenus, dont 1 décédé. Selon le directeur de la justice militaire, la procédure suit son cours malgré que les tests ADN sur les présumés restes du capitaine Sankara ne soient pas pour le moment concluants.

Dans ce dossier, seul un civil, en la personne de Gabriel Tamini, ancien conseiller du président Compaoré, est inculpé. Le reste est constitué de militaires dont le général Gilbert Diendéré, inculpé également dans l’affaire du putsch manqué du 16 septembre dernier.

Quant à l’inculpation de Blaise Compaoré, le colonel Sita Sangaré a indiqué que le mandat d’arrêt a été notifié à Interpol et communiqué à la Côte d’Ivoire par canal diplomatique. Jusqu’à présent, les autorités ivoiriennes ne se sont pas encore prononcées sur la question.

« Lorsqu’un mandat est émis, il y a la suite. Il va falloir demander l’extradition qui peut éventuellement être refusée pour des raisons comprises dans la convention inter judiciaire entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Si pour une raison ou une autre, l’Etat ivoirien venait à refuser, cela va prolonger la procédure », a indiqué le commissaire du gouvernement, Norbert Koudougou.

L’une des raisons que pourrait avancer les autorités ivoiriennes afin de refuser l’extradition de M. Compaoré pourrait être la peine qu’encoure l’ancien président. « Rien qu’avec le chef d’inculpation, complicité d’assassinat, rien que pour cette raison, la Côte d’Ivoire pourrait refuser l’extradition du président Blaise Compaoré », a précisé M. Koudougou. Cependant, pour lui le juge d’instruction continue le travail et la demande d’extradition sera formalisée incessamment.

Quant au dossier du putsch manqué, il faut retenir que 52 personnes sont inculpées dont 43 détenues, 4 non détenues et 5 sous mandat d’arrêt. Il s’agit de Koussoubé Roger, Diendéré Fatoumata (épouse du général Diendéré), Traoré Abdoul Karim, Nébié Moussa dit Rambo et Guirwaré Minata.

En ce qui concerne le cas de nos deux confrères, Adama Ouédraogo Damiss de l’Observateur Paalga et de Caroline Yoda de la télévision BF 1, le commissaire du gouvernement a indiqué que leur inculpation n’avait rien avoir avec l’exercice de leur profession.

Quant aux écoutes téléphoniques qui seraient celles de Guillaume Soro et de Djibril Bassolé qui circulent actuellement sur Internet et les réseaux sociaux, les orateurs du jour ont indiqué que la procédure suit son cours en vue d’authentification et que s’il y a des implications d’autres personnes, elles devront être entendues par le juge.

« L’Ecoute en tant que telle, l’audition de la bande n’a pas encore eu lieu. C’est une procédure qui est en cours et la procédure d’authentification également interviendra incessamment puisque judiciairement, il faut saisir un expert agrée, par les juridictions, en reconnaissance vocale pour faire cette authentification, et elle le sera », a affirmé le colonel Sangaré.

Pour le moment, elles ont été retranscrites et reversée dans le dossier scellé pour les besoins de l’enquête.

Dimitri Kaboré
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