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Lignes de force / Mandat d’arrêt contre Blaise Compaoré dans l’affaire Sankara : A petits pas vers la manifestation de la vérité
Publié le mardi 22 decembre 2015  |  Le Pays
L`ancien
© AFP par Sia Kambou
L`ancien président burkinabè, Blaise Compaoré, le 26 juillet 2014 à Ouagadougou




S’achemine-t-on vers la manifestation de la vérité dans l’affaire Thomas Sankara, du nom de ce président burkinabè assassiné le 15 octobre 1987 ? En effet, après la mise en examen du Général Gilbert Diendéré, patron de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), la justice burkinabè vient de lancer un mandat d’arrêt international contre l’ex-président Blaise Compaoré, en exil à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Il est poursuivi pour assassinat, attentat et recel de cadavre. Notification en a été faite aux autorités ivoiriennes qui, selon certaines indiscrétions, ne sont pas prêtes à exécuter ce mandat qui date du 4 décembre dernier, soit un peu plus de deux semaines. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les lignes commencent à bouger dans l’affaire de l’assassinat de Thomas Sankara dont les proches, depuis plus d’un quart de siècle, attendent que justice leur soit rendue pour faire leur deuil. Car, à la faveur de la Transition, que d’avancées significatives ont été enregistrées sur le double plan social et judiciaire ! En effet, en plus de l’exhumation des restes supposés de Thomas Sankara en mai dernier, des tests ADN ont été réalisés dont la famille et les Conseils attendent les résultats. Prévu pour hier 21 décembre, l’événement, on ne sait pour quelle raison, a été reporté sine die. A cela, il faut ajouter la réhabilitation par les autorités de la Transition de la mémoire de Thomas Sankara, à travers, et ce n’est pas rien, les baptêmes de rue et de camp militaire. Certes, on peut regretter qu’avec le temps, beaucoup d’indices matériels devant faciliter la manifestation de la vérité aient disparu et que certains acteurs ou complices de ce crime odieux ne soient plus de ce monde.

Le président Ouattara est attendu au tournant

Mais il faut reconnaître qu’en un peu plus d’un an, le dossier Thomas Sankara a connu un bond qualitatif et ce, après 28 ans de somnolence entretenue par les dirigeants de l’époque, qui semblaient oublier cette réalité pour le moins implacable : « Le mensonge a beau courir, la vérité finira toujours par le rattraper ». Pour preuve, les jours s’égrenant, les mois passant et les années se succédant les unes aux autres, le fantôme de Sankara, à petits pas, est en train de rattraper Blaise Compaoré qui, aujourd’hui, se retrouve groggy de ses propres turpitudes. Si, comme l’a dit le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, dans son mémoire en défense, l’excellence des relations entre le Burkina et la Côte d’Ivoire, « transcende nos petites personnes et nos orgueils personnels », il n’y a pas de raison que les autorités ivoiriennes se refusent à extrader Blaise Compaoré. Tout au plus, elles peuvent s’entourer de garanties, notamment le respect de l’intégrité physique de l’homme et la tenue d’un procès équitable. Dans le cas contraire, toute autre considération sera la preuve que les relations interpersonnelles entre Blaise Compaoré et le président Alassane Ouattara priment sur « l’excellence » des rapports que les peuples burkinabè et ivoirien entretiennent depuis des lustres. Peut-être sera-ce même une manière de faire du tort à Blaise Compaoré qui voudrait bien s’expliquer sur cette affaire ; lui qui, depuis toujours, n’avait de cesse de clamer son innocence. En tout cas, le président Ouattara est attendu au tournant. Va-t-il en rajouter à la colère des Burkinabè en accordant l’impunité à Blaise Compaoré ? On attend de voir. Les jours à venir nous le diront.

Boundi OUOBA


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