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Roch Kaboré, sur les cendres du pouvoir de son ex-mentor Blaise Compaoré
Publié le lundi 21 decembre 2015  |  Alerte-info
Roch
© AFP par PATRICK KOVARIK
Roch Marc Christian Kaboré, président de la République du Burkina Faso




Elu dès le premier tour de la présidentielle, Roch Marc Christian Kaboré, ex-Premier ministre burkinabè, sera investi le 29 décembre sur les cendres du pouvoir de son ex-mentor Blaise Compaoré, entaché de "corruption et d’injustice", selon des observateurs.

Kaboré, banquier de profession, 58 ans, hérite d’un pays sahélien pour lequel il reconnait lui-même que "tout est prioritaire" : justice, sécurité nationale, crise de l’éduction, de la santé, de l’emploi, revendications sociales, brouille diplomatique, etc.

Il a été président de l’Assemblée national pendant dix ans pour le compte du Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP, ex-parti au pouvoir), qu’il a dirigé de 2003 à 2012 avant de tomber en disgrâce avec d’autres "clans" de la formation sur la clause limitative de mandats présidentiels.

En dépit de cette longue "expérience" acquise sous les 27 ans de pouvoir (1987-2014) de Compaoré, il s’oppose à une révision constitutionnelle qui aurait permis à Compaoré de briguer un cinquième mandat constitutionnel, démissionne du CDP avec d’autres membres et crée en janvier 2014 le Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP) qui rejoint l’opposition.

Les violentes manifestations d’octobre 2014 qui ont contraint l’ex-président à la démission et la résistance populaire de la mi-septembre qui a mis en déroute le putsch de l’ex-garde présidentielle (RSP), témoignent de "la ferme volonté" des Burkinabè d’un "changement".

Pas de "trêve sociale" ni "période de grâce"

Les organisations de la société civile qui se sont illustrées ces dernières années notamment le plus célèbre "Le Balai citoyen", ont promis de maintenir leur "rôle de veille citoyenne", pendant que les syndicats de la Fonction publique ont prévenu qu’il "n’y aura pas d’état de grâce (ni) de répit pour les nouvelles autorités".

L’Unité d’Action Syndicale (UAS) "ne permettra à aucun acteur (politique) de venir dire qu’il n’était pas au courant des préoccupations des travailleurs", a déclaré lundi Bassolma Bazié, responsable de la Confédération générale des Travailleurs (CGT-B), lors d’une conférence de presse à Ouagadougou.

"Il n’y aura pas de trêve sociale (…) pas de période de grâce pour qui que ce soit", prévient M. Bazié pour qui "la maladie" et "la faim ne connaissent pas une période de grâce".

Des réalités auxquelles M. Kaboré - à qui alliés et détracteurs reconnaissent des attributs d’"homme d’expérience" -, devra désormais faire face et relever les défis pour lesquels les Burkinabè l’ont élu à l’issue de la présidentielle du 29 novembre.

Les Burkinabè qui l’ont élu attendent qu’il use de son expérience pour redorer le blason du pouvoir en rectifiant les erreurs et les imperfections du pouvoir de Compaoré.

Les défis de Kaboré

Pour les cinq ans de son mandat, plusieurs dossiers relancés à la justice par les autorités de la transition, notamment celui du père de la révolution d’août 1983 Thomas Sankara, du journaliste d’investigation Norbert Zongo et du juge constitutionnel Salifou Nébié, tous assassinés sous l’ère Compaoré, attendent de voir leur épilogue.

"Nul n'est au-dessus de la loi. La justice suivra son cours jusqu'au bout. Tous ceux qui sont concernés par des questions de justice, des questions aux antipodes de l'intérêt du peuple burkinabè seront soumis à la justice comme tout le monde", a rassuré M. Kaboré dans un entretien accordé à la télévision France 24.

Pour lui, "la justice et la bonne gouvernance" seront "au centre de (ses) préoccupations, mais il faudra aussi faire en sorte qu'il y ait une réconciliation au niveau national", après une année de turbulence pour le Burkina qui, depuis son indépendance en 1960, connait "une histoire tumultueuse".

En plus du coup d’Etat du 16 septembre qui a ébranlé la sécurité intérieure, le pays est pour la première fois confronté à des attaques attribuées aux terroristes, mêlées au grand banditisme.

Le gouvernement de transition a pris des mesures sécuritaires en vue de parer à toute éventualité de déstabilisation. Une lutte dont le nouveau locataire de Kossyam (palais présidentiel) devrait s’approprier dès son installation pour installer la quiétude chez les Burkinabè.

L’investiture de Roch Kaboré marquera le retour du Burkina Faso à la normalité constitutionnelle, d’où une redéfinition des relations diplomatiques, surtout avec le Togo et la Côte d’Ivoire, dont certains dirigeants sont accusés de complicité dans le coup d’Etat perpétré par le général Gilbert Diendéré, bras droit de Compaoré.

En Côte d’Ivoire où plus de trois millions de Burkinabè vivent, et où Blaise Compaoré a été accueilli après sa démission forcée, le président de l’Assemblée nationale Guillaume Soro, est accusé par le Premier ministre burkinabè Isaac Zida, d’être l'un des instigateurs du putsch.

DZO
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