Les premiers acteurs de la Cour des comptes étaient en tournées régionales du 21 au 24 mai 2013 dans le Plateau-central, le Centre-nord et le Sahel. Le cap du Centre-nord, à Kaya, le 22 mai 2013, a permis de rencontrer les gestionnaires des finances publiques sur le thème de la reddition des comptes publics.
Conduit par Noumoutié Herbert Traoré, premier président de la Cour des comptes, les acteurs de cette juridiction supérieure des finances publiques ont rencontré, le mercredi 22 mai 2013, dans la salle de conférences de l’hôtel Pacific, les gestionnaires des comptes publics du Centre-nord. C’était lors des tournées régionales d’information des gestionnaires publics entamées vingt quatre heures plutôt à Ziniaré, dans le Plateau-central. Pierre Bicaba, secrétaire général de la région du Centre-nord, représentant le gouverneur, s’est réjoui de ce passage qui, selon lui, aidera à une meilleure connaissance de cette juridiction supérieure du contrôle des finances publiques et permettra également à tous les gestionnaires publics de la région de mieux s’acquitter de leurs devoirs et assurer ainsi le développement socio-économique de la région. « J’ose espérer qu’à l’issue de votre séjour, les participants à ces échanges figureront désormais parmi vos meilleurs justiciables, et pourquoi pas, seront des références en matière de reddition des comptes et en matière de respect strict de l’obligation de rendre compte de leur gestion au peuple », a-t-il ajouté. Après ce décor planté, ce fut au tour du premier président de la Cour des comptes de souligner le bien fondé de cette rencontre avec les gestionnaires des comptes publics. « Les citoyens qui, par leurs contributions diverses (impôts, taxes, redevances, etc.), fournissent aux pouvoirs publics les moyens pour le fonctionnement et le développement de l’Etat, ont le droit d’apprécier la gestion qu’en font leurs mandataires. …En votre qualité de gestionnaires, vous êtes responsables de l’exactitude et du caractère suffisant de la forme et du contenu des informations financières, ou autres, que vous êtes tenus de produire », a-t-il déclaré. Selon lui, la Cour des comptes qui est l’auxiliaire du parlement et du gouvernement en matière de démocratie politique est à la fois un juge et un organe d’appui-conseil et c’est dans ce sens qu’il attend à travers ces échanges, des contributions à même d’améliorer les performances afin d’aider à minimiser les risques de gestion. A la question de savoir ce que fait la Cour des comptes pour la poursuite des personnes incriminées lors de ses précédents rapports, le président dira que la Cour ne sanctionne pas les acteurs eux-mêmes, mais plutôt la gestion des acteurs. Pour Badou Emile Toé, procureur général près la Cour des comptes, cette juridiction supérieure de contrôle des finances a un rôle de dénonciation et non de poursuite. Cette dernière responsabilité étant du ressort des autorités judiciaires. Le reste de la journée a été consacré aux échanges avec les responsables et gestionnaires des finances publiques que sont les hauts-commissaires, les préfets, les chefs de services administratifs et financiers (SAF), et tout autre agent ayant une responsabilité dans la gestion des deniers publics dans cette région du Centre-nord. Ces échanges, ponctués de débats, se sont focalisés sur des communications relatives à la reddition des comptes publics, la présentation et l’organisation de la Cour des comptes, et la loi organique portant composition, attributions, organisation, fonctionnement de la Cour des comptes et la procédure applicable devant elle. La suite de cette tournée aura lieu dans la région du Sahel, à Dori, pour d’autres échanges similaires .
Par Bouabani Jonathan TOMPOUDI
