Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Coulisses
Article
Coulisses

Lettre pour Laye : Me Sankara dit oui á Roch
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Décorations
© aOuaga.com par A.O
Décorations : la nation reconnaissante à plus de 800 de ses fils
Jeudi 10 décembre 2015. Ouagadougou. Palais de Kosyam. Plus de 800 personnes ont été décorées à la veille du 55e anniversaire de la fête nationale de l`indépendance pour services rendus à la nation en présence du président de la transition, président du Faso, Michel Kafando. Photo : Me Bénéwendé Sankara, président de l`UNIR/PS




Cher Wambi,

Lentement mais sûrement, le Burkina Faso renoue avec ce qu’on appelle le retour à un ordre constitutionnel normal au terme d’une année de transition politique. Douze longs mois d’examen probatoire dont le résultat, aujourd’hui concluant, n’était pas assuré d’avance. Il y eut, en effet, les balbutiements et autres errements constatés dès les premiers mois de la Transition, la «rugacratie» ou dictature de la rue déclenchée à tort ou à raison contre des personnalités nouvellement promues à de hautes fonctions, la série de guéguerres entre des éléments de l’ex-RSP et leur ancien frère d’armes, le Premier ministre, Yacouba Isaac Zida, et, comble de frayeur, le coup d’Etat du général Gilbert Diendéré, actuellement aux arrêts de rigueur.

Autant de péripéties surmontées pour aboutir à ce qu’on sait désormais : la réussite des élections présidentielle et législatives du 29 novembre 2015 qui nous valent aujourd’hui l’admiration de toute la communauté internationale. Et comme tu le sais maintenant, en sa séance solennelle du mardi 15 décembre dernier, le conseil constitutionnel a définitivement et officiellement consacré la victoire du candidat du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), Roch Marc Christian Kaboré. Celui qui est appelé à présider aux destinées du pays pour les cinq années à venir n’attend plus que son investiture, prévue le 29 décembre prochain, pour recevoir les attributs de la plus haute charge de l’Etat. C’est dans cette perspectives que des émissaires du MPP ont été envoyés hier jeudi au Conseil constitutionnel pour s’imprégner du déroulement du rituel d’investiture. Si du côté de la Maison-Orange, on parle de cérémonie sobre, n’empêche, des chefs d’Etats de la sous-région y sont attendus. Ainsi, selon une source émanant de l’entourage du nouvel élu, du Malien, Ibrahim Boubacar Kéïta, du Nigérien, Mahamadou Issoufou, et du Guinéen, Alpha Condé. Le Sénégalais, Macky Sall, président en exercice de la CEDEAO, est aussi annoncé. Quant à l’Ivoirien, Alassane Ouattara, c’est toujours le wait and see. Et pour cause.

Cher cousin, si à la présidentielle le MPP a réalisé le coup K.-O., le « win vouka », comme on le dit en mooré, à l’Assemblée, on ne peut pas dire que Roch sera adossé à du roc. La vague orange n’a pas atteint le niveau 64, c’est-à-dire le nombre minimal de sièges pour lui donner les coudées franches dans la mise en œuvre de son programme de société. D’où le mercato parlementaire auquel l’on assiste depuis un certain temps. Malgré le ralliement officiel d’un groupe de partis, le MPP, avec ses 55 députés selon les résultats provisoires de la CENI, peine toujours à réunir le quantum nécessaire pour s’arracher le perchoir. D’où cette cour assidue à l’UNIR/PS dont les cinq sièges valent leur pesant «L’Œuf» va-t-il rouler pour le parti présidentiel ou se ranger du côté de la future opposition ? La réponse demain samedi à en croire Me Sankara. Mais de sources bien informées, l’œuf est déjà dans le sac. L’UNIR/PS aurait cédé aux avances du MPP, mais attendrait de formaliser l’acte de mariage par la signature d’une clause. Ce consentement des sankaristes aura-t-il raison du projet de formation d’un groupe parlementaire réunissant le MDA, le NTD, l’ODT, le PAREN, le PDS/METBA, le RDS et l’UNIR/PS ? En tout cas la conférence de presse initialement prévue mercredi dernier pour annoncer la constitution dudit groupe parlementaire a été repoussée à une date ultérieure. De sources proches des partis concernés, ce report est lié au PAREN qui juge une telle annonce «précipitée» alors que le Conseil constitutionnel n’a pas encore donné les résultats définitifs des législatives.



Comme cela revient de façon récurrente, la célébration du 11-Décembre a donné lieu cette année également à des controverses à travers les colonnes des journaux, les antennes et petits écrans de l’audiovisuel.

D’abord, l’appellation de la fête : pour les uns, c’est la fête de l’indépendance, pour les autres, celle de la République et pour une troisième catégorie : la fête nationale. Pour ma part, cher Wambi, j’opte pour cette dernière appellation qui s’entend bien en bon français et dans les usages institutionnels de l’espace francophone.

Ensuite vient le problème de la date :

- 11 décembre 1958 : proclamation de la République

- 5 août 1960 : proclamation de l’Indépendance

- 4 août 1984 : changement du nom de la République de Haute- Volta en Burkina Faso.

On sait, cher Wambi, que pour des raisons pratiques sur lesquelles je me suis souvent étendu, le 5 août et le 11ont été fusionnés au même jour : le 11 décembre depuis 1961.

De l’avis d’éminents constitutionnalistes, on pourrait retenir aussi la date du 4 août 1984 portant changement du nom du pays.

Ok, cher Wambi, tout cela est bien vrai mais à mon avis, je vois une date qui pourrait aussi bien convenir. Laquelle ? Le 4 septembre 1947. Pourquoi ? Eh ! bien, c’est ce jour- là que par la loi : N° 47-1707 le territoire de la Haute-Volta qui avait été démembré en 1932 et partagé entre la Côte d’Ivoire, le Soudan (actuel Mali) et le Niger a été rétabli dans ses frontières de 1932.

Je pense à mon humble avis du point de vue de la symbolique et de l’histoire que c’est, de toutes les dates, la plus importante, car pour parler de fête nationale ou de l’indépendance il faut d’abord exister en tant que pays.

Si cette reconstitution n’avait pas eu lieu, une partie de ce qui constitue le Burkina Faso aujourd’hui aurait célébré le 7 août avec la Côte d’Ivoire, une autre le 3 août avec le Niger et une troisième le 22 septembre avec le Mali.

Bien sûr, il n’est pas question de remettre en cause la date du 11 décembre qui est désormais consacrée, mais ce petit rappel était nécessaire pour montrer qu’il n’est pas facile d’avoir une date qui ne souffre pas de controverse.

Cher Wambi, dans ma précédente lettre, je te faisais cas du décès subit, le 4 décembre passé, du juge Théophile Nana, celui-là même qui était en charge de l’instruction du dossier Salifou Nébié, du nom de cet autre magistrat dont le corps avait été retrouvé sans vie en mai 2004 sur une route de Saponé.

Eh ! bien, saches que le jeune juge d’instruction a été enterré hier jeudi au cimetière municipal de Gounghin. Mais avant qu’il ne soit porté sous terre, le corps a été autopsié le mardi dernier par le médecin légiste Robert Soudré. En attendant les résultats de l’expertise sur le corps du juge Théophile Nana, dont le décès est jugé suspect par nombre de ses pairs, j’ai appris que le défunt subissait de «nombreuses pressions de la part de l’administration judiciaire» au sujet du dossier Salifou Nébié. De quelle nature et dans quel but ? Je n’en ai pas obtenu réponse.

Je reste dans le registre des mauvaises nouvelles pour te confirmer, cher Wambi, que Jacqueline, que plusieurs générations d’internes du Cour normal de jeunes filles de Ouagadougou appelaient affectueusement Madame Ki, a rejoint son mari, Joseph Ki-Zerbo,

ce mardi 15 décembre dans la matinée à 82 ans passés. La levée du corps a eu lieu hier jeudi à l’Hôpital Blaise Compaoré et a été suivie d’une veillée au domicile familial de Koulouba à partir de 20 heures. Une messe de requiem sera célébrée ce jour vendredi 18 décembre à partir de 13 heures 30 en la Cathédrale de l’Immaculée Conception de Ouagadougou suivie du transfert du corps à Toma où l’inhumation aura lieu demain samedi dans la matinée.

Te rappelles tu, cher Wambi, qu’au décès de son mari le 4 décembre 2006, soit quelque neuf ans presque jour pour jour, un décret «nabal» avait été décrété pour instaurer un droit de passage à acquitter par les Samo pour la traversée de tout village moaga sur le trajet Ouagadougou -Toma. Cette année, en raison du couvre-feu, la mesure sera allégée mais tout pouvoir a été donné aux Mossi de Toma et des environs pour qu’ils sacrifient à la tradition qu’impose le « Rakiré » à l’entrée de Toma et pour l’inhumation.

On sait en effet, cher Wambi, que de l’autre rive, en bon historien, Joseph Ki-Zerbo, le Samo des Samo, piaffe d’impatience que sa douce moitié, Jacky, vienne lui raconter de vive voix tout ce qui s’est passé au Faso depuis ce 4 décembre 2006.

Cher Mossé de là-bas, à vous de faire durer l’attente !

Mais trêve de parenté à plaisanterie pour t’annoncer le décès d’Honorine, épouse de notre confrère Boureima Jérémie Sigué des Editions « Le Pays », survenu hier jeudi matin. En attendant d’y revenir, je t’informe qu’une veillée de prière a lieu ce vendredi à 19 heures à son domicile à Ouaga 2000 et que la levée du corps interviendra demain samedi à 9 heures à l’hôpital Blaise-Compaoré, suivies de l’absoute en l’église Notre-Dame des Apôtres de la Patte-d’Oie et de l’enterrement à 11 h au cimetière de Gounghin. J’y reviendrai.

Au moment où je m’apprêtais à affranchir la présente lettre, j’ai appris que la pharmacie Naaba Koom, sise à côté de la clinique Notre-Dame de la Paix, a été braquée dans la matinée d’hier jeudi ; fort heureusement et grâce à la diligence des agents de l’ordre, les malfrats ont été tous arrêtés et gardés au commissariat de Nongr-Massom. On y reviendra.

A présent, cher cousin, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipiko l’Intigrante.


- Comme on le sait, les avocats étrangers qui défendent leurs clients poursuivis dans l’affaire du putsch manqué sont indésirables à Ouaga. Tirant argument de l’article 31 du code de justice militaire, le juge d’instruction a en effet «déconstitué», si on peut dire, les non-Burkinabè du pool constitué pour défendre notamment le général Djibril Bassolet. Mais ces derniers ne l’entendent pas de cette oreille, se fondant sur un texte de l’UEMOA entré en vigueur en janvier 2015 sur la liberté d’exercice ou d’établissement des maîtres de la parole au sein de l’espace. Ils ont de ce fait attaqué la décision, sur laquelle la chambre de contrôle du tribunal militaire doit statuer en principe le mardi 22 décembre prochain. Réunie récemment à Cotonou au Bénin, la conférence des barreaux de l’organisation sous-régionale a du reste dénoncé cette mesure qui jurerait avec une disposition supranationale. Affaire donc à suivre.

- Au Burkina, la saison des décorations bat son plein, comme c’est toujours le cas en cette période de l’année où notre pays commémore son accession à la souveraineté internationale. Ainsi, le 10 décembre dernier, à la veille de cette fête de l’indépendance, de nombreux récipiendaires ont reçu leurs précieuses médailles pour services rendus à la Nation. Ce fut notamment le cas du Moogh Naaba Baongo et du général à la retraite Bila Zagré (soit dit en passant père de l’actuel ministre de la Sécurité), élevés tous les deux à la dignité de Grand Croix de l’Ordre national. C’est aussi cette haute distinction que recevra Sy Moumina Chérif, le président du Conseil national de transition, qui avait joué, on se le rappelle, un rôle déterminant dans l’échec du coup d’Etat du général Gilbert Diendéré. La cérémonie de remise aura lieu au CNT ce samedi 19 décembre à 11h.

- Notre compatriote Fatimata Sawadogo, représentante-résidente de la Commission de l’UEMOA au Sénégal, a été faite par le président Macky Sall Commandeur de l’Ordre national du Lion du Sénégal. Une distinction bien méritée pour cette économiste burkinabè dont l’expertise est reconnue dans toute l’Afrique de l’Ouest et même au-delà et qui a passé trente-trois années de sa carrière professionnelle au service de l’intégration régionale. En fin de séjour au pays de la Terranga, Fatimata Sawadogo est auteure d’un ouvrage, « De la CEAO à l’UEMOA », tout au long duquel elle dresse le bilan, positif, de l’organisation communautaire en remontant le cours de son histoire.

- Une bonne nouvelle pour le Burkina Faso, en provenance de Paris, précisément de l’UNESCO. La 20e Assemblée générale des Etats parties à la Convention du patrimoine mondial a élu le Burkina Faso comme membre du Comité du patrimoine mondial. Le mandat d’un membre du Comité est en principe d’une durée de six ans, mais la plupart des Etats parties choisissent volontairement d’être membres du Comité pour une période de quatre ans, afin de donner aux autres Etats parties l’opportunité d’en faire partie. On peut donc dire que pendant quatre ans (2015-2019), le Burkina Faso fera partie de ce groupe de 21 pays qui vont décider de l’inscription ou non de nouveaux sites sur la Liste du patrimoine mondial chaque année. C’est une grande première pour nous! C’est aussi un honneur et une reconnaissance pour notre pays qui gère le site des Ruines de Loropéni, élevé au rang de patrimoine mondial de l’humanité seulement en juin 2009”.



- Quand une organisation est en place de concert avec toutes les autres parties, aucun problème ne devrait en principe survenir en cours de route. Mais quand cela arrive de manière inattendue et brutale, ça ne fait pas du tout sérieux. Le championnat national de football saison 2015-2016, qui sera à sa quatrième journée ce week-end, connaît déjà son premier report alors que la programmation était connue par toutes les équipes. L’ASFA-Y, qui devait affronter le RCK ce vendredi 18 décembre 2015 au stade Issoufou Joseph Conombo (ex-stade municipal de Ouagadougou), a demandé à la Fédération burkinabè de football (FBF) de reporter son match parce qu’elle n’est pas prête. La structure dirigeante, apprend-on, aurait dans un premier temps refusé avant d’accepter la requête des ’’Vert et Jaune ’’. Dans certains milieux, on parle de pression qui a fait son effet alors que la Ligue nationale de football s’opposait à ce report. Mais que pouvait-elle faire puisqu’elle relève de la FBF ? Cette situation ne manquera certainement pas de donner des idées aux autres clubs pour faire comme l’ASFA-Y le moment venu. Sans savoir ce qui a réellement motivé la formation asfasienne, on s’étonne que l’équipe, qui s’est préparée pendant plusieurs mois pour la compétition.



Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."



Ainsi va la vie.

Au revoir.



Ton cousin

Passek Taalé.
Commentaires

Titrologie



L`Observateur Paalga N° 8221 du 27/9/2012

Abonnez vous aux journaux  -  Voir la Titrologie
Sondage
Nous suivre

Nos réseaux sociaux


Comment