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40 ans CEDEAO : le terrorisme comme plat de résistance
Publié le vendredi 18 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
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© Présidence par D.R
La 48e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO s’est ouverte dans l’après-midi du 16 décembre 2015 à Abuja, en présence d’une dizaine de chefs d’Etat dont le Président du Faso, Michel Kafando




Cela restera l’une des formules chocs, sinon La formule choc du 48e Sommet ordinaire des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), celui du quarantième anniversaire.

Une phrase marquante prononcée par son président en exercice. «Face à cette logique de la mort, il nous faut rester unis et solidaires dans l'action», a notamment martelé le Sénégalais Macky Sall soutenu en cela par le président Muhammadu Buhari, hôte de la rencontre, qui, quant à lui, a souligné la nécessité d’une solidarité régionale dans les efforts visant à contrer les menaces du terrorisme.

Il faut dire que ce quarantième anniversaire avait deux principaux sujets à son ordre du jour. La CEDEAO s’est d’abord félicité de ce que l’année 2015 témoigne de l’ancrage démocratique de l’institution sous-régionale, car cinq des quinze pays membres de notre organisation ont tenu ‘’des élections apaisées, libres et transparentes’’ C’est ainsi que des présidents comme Faure Gnassingbé du Togo, Muhammadu Buhari du Nigeria, Alhassane Ouattara de la Côte d’ivoire, Alpha Condé de la Guinée et Roch Marc Christian Kaboré ont reçu les honneurs de leurs pairs. Mention spéciale a été faite au président de la Transition, Michel Kafando, et à son équipe pour leur travail en faveur de l’ancrage de la démocratie au pays des Hommes intègres.

Mais plus que pressante, c’est la question de la sécurité qui aura retenu l’attention des chefs d’Etat dans une région en proie au péril djihadiste, ce cancer qui ronge le nord du Nigeria et qui se métastase au Niger, au Tchad et au Cameroun, sans oublier le Mali qui, depuis de longues années, subit la pression des groupes venus de son septentrion. Ce 48e sommet intervenait d’ailleurs au lendemain de la réouverture de l’hôtel Radisson Blue de Bamako, dernière victime en date de « cette logique de la mort » telle que décrite par Macky Sall.

Alors, à péril communautaire, il ne pouvait y avoir que de réponse toute aussi communautaire. Et il faut espérer qu’au-delà des discours prononcés à la tribune, les Etats mutualisent leurs forces respectives, leurs ressources et, last but not least, le renseignement.

Et si jusque-là, rien n’a transpiré des échanges à huis clos, on se demande si pour ce faire il faudra aller jusqu’à une harmonisation des législations, voire même à la prise de mesures circonstancielles comme l’interdiction de la burka de Dakar à Abuja en passant par Ouagadougou. Ira-t-on jusqu’à faire raser toutes les barbes suffisamment fournies pour cacher des explosifs ? En tout cas, il est plus que temps de se serrer les coudes pour véritablement faire barrage au terrorisme et à sa machine de mort.

Quarante ans après sa naissance, la Communauté économique a connu bien des métamorphoses. Et l’actualité révèle chaque jour à quel point elle se sera détournée de ses objectifs premiers largement éclipsés par les préoccupations du moment. Ainsi, la politique et son cortège de processus démocratiques heurtés, voire en panne, auront pris le dessus sur les questions de développement et de libre échange. Aujourd’hui ce sont les questions sécuritaires qui sont au centre des préoccupations, reléguant au second plan la politique et le social dont on sait pourtant qu’ils font le lit de l’intégrisme.

C’est dire si quarante ans après sa création la CEDEAO, au-delà de l’homo economicus, doit donner des réponses globales aux préoccupations de ses citoyens.



H. Marie Ouédraogo
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