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© aOuaga.com par Séni Dabo
Hommage : Norbert Zongo immortalisé à travers une avenue Samedi 12 décembre 2015. Ouagadougou. La délégation spéciale de la commune de Ouagadougou a baptisé une portion de la rue 54.9 située dans l`arrondissement 12 du nom de Norbert Zongo, journaliste d`investigation assassiné en 1998 |
3 décembre 1998 - 13 décembre 2015. Voilà 17 ans que le journaliste d'investigation Norbert Zongo a été assassiné sur la route de Sapouy avec ses 3 compagnons. A la faveur de ce 17e anniversaire, le dossier est sur un boulevard ou si vous voulez une avenue dédiée à l’illustre disparu le samedi 12 décembre à Ouagadougou. Cette commémoration intervient à un moment où le dossier judicaire connaît un avancement avec l’inculpation de 3 membres de l'ex-RSP.
13 décembre 1998. C’était un week-end comme celui-là. Norbert prenait la route qui mène à son ranch, qu’il empruntait n fois ; mais ce jour-là il était loin d’imaginer que c’était son dernier voyage.
Le lendemain en effet, la nouvelle de son assassinat s’est répandue comme une traînée de poudre. Norbert Zongo et ses compagnons d’infortune : Abdoulaye Nikiéma dit Ablassé, Ernest Zongo et Blaise Ilboudo calcinés en rase campagne.
17 ans après, retour sur la route de Saponé à l’occasion de ce triste anniversaire ; les autorités de la Transition ont décidé de baptiser une rue pour honorer l’illustre disparu. Une initiative qui fait partie d’une batterie de mesures prises en Conseil de ministres et sur recommandation de la Commission nationale de la réconciliation et des réformes (CNRR) qui a en outre fait du Centre national de presse Norbert Zongo une association d’utilité publique (voir Encadré)
Désormais, lorsque vous vous retrouverez entre le croisement de l'hôtel Palace et celui de l'hôpital Blaise Compaoré, sachez bonnes gens que vous êtes sur l'avenue Norbert Zongo. La rue n°54.915, sise au secteur 54 de l’arrondissement 12 de la ville de Ouagadougou. Elle débute au nord par le Boulevard France-Afrique et se termine au sud par la ligne électrique de haute tension traversant la route nationale n°6 qui mène à Sapouy, lieu du destin fatal du journaliste d'investigation Norbert Zongo. La nouvelle de son assassinat a révolté plus d'un Burkinabè qui, 17 ans après, réclame justice et vérité. Pour le président du collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP), Chrysogone Zougmoré, plus d’une décennie après le drame de Sapouy, il n'y a pas meilleure immortalisation qui tienne en dehors de la justice et de la vérité : "Aujourd'hui, 17 ans après, notre attente de la vérité et notre soif de justice demeurent vivaces et inextinguibles. C'est pourquoi, tout en saluant l'initiative et les initiateurs de la cérémonie, nous ne pouvons nous empêcher de poser cette question qui taraude l'esprit du peuple burkinabè. Peut-il y avoir meilleur hommage, meilleure immortalisation qui vaille pour Norbert Zongo et ses compagnons que la vérité et la justice?", a-t-il déclaré, avant d'ajouter qu'il espère qu'à l'instar de cette voie, celles de la justice mèneront à la découverte et au châtiment des commanditaires et exécutants de cet assassinat. Ces propos sont corroborés par ceux du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida : "Si le vent de la démocratie et de la liberté souffle aujourd’hui sur le Burkina Faso, il y a la part contributive de Norbert Zongo qui a été assassiné parce qu'il dénonçait le crime odieux perpétré sur David Ouédraogo. Nous avons voulu lui rendre hommage aujourd'hui pour que les générations futures se souviennent de lui". Une occasion pour le chef du gouvernement de faire savoir au peuple qu'il est sur le chemin de la justice pour Norbert Zongo. "Ceux qui l'ont assassiné, en tout cas ceux qui sont encore vivants, sont désormais aux arrêts. Nous avons assisté à leur interpellation et à leur inculpation. Ils sont aujourd’hui enfermés à la MACO. Nous attendons maintenant qu'ils puissent être jugés afin que nous puissions savoir qui a ordonné d'assassiner Norbert Zongo et pourquoi ? Et aujourd'hui nous avons foi en la Justice et aux autorités nouvellement élues. Nous sommes plus que jamais près du but", a précisé le Premier ministre.
Quant à Victor Zongo, représentant de la famille du journaliste disparu, «C'est le début d'une victoire qui a été l'œuvre de tous les Burkinabè. »
Cette commémoration intervient à un moment où l’instruction du dossier connaît un tournant décisif avec l’inculpation de trois survivants membres de l’ex-RSP dont Christophe Kombaséré, Wampasba Nacoulma et Banagolo Yaro.
Ebou Mireille Bayala
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