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Méthodes de contraception: neuf pays africains s’engagent à enrôler 2,2 millions de femmes
Publié le lundi 14 decembre 2015  |  Sidwaya
L’association
© Autre presse par DR
L’association ADEP sensibilise de jeunes filles sur la planification familiale à Ouagadougou




Le Partenariat de Ouagadougou a clôturé sa quatrième réunion le 11 décembre 2015 à Cotonou au Bénin avec le défi de mettre 2,2 millions de femmes sous contraception moderne pour la période 2016-2020 en Afrique de l’ouest francophone.

Neuf pays africains se donnent le défi d’enrôler 2,2 millions de femmes nouvelles utilisatrices de méthodes de contraception d’ici à 2020. Il s’agit des pays membres du Partenariat de Ouagadougou (PO) (dont le siège de l’unité de coordination est basé à Dakar) : le Bénin, le Burkina, la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Togo et le Sénégal. Cet objectif a été révélé à l’issue des travaux de la 4e réunion annuelle du PO et sera soumis à la réunion des ministres de la Santé de ces pays prévue les 14 et 15 décembre à Dakar au Sénégal pour validation. La période 2015-2016 est placée sous le slogan :« le partenariat de Ouagadougou : la phase d’accélération ».

Avant de fixer l’objectif de cette phase d’accélération, les pays membres et leurs partenaires ont célébré le succès de la première phase (2011-2015) arrivée à terme. Selon la coordonnatrice de l’unité de coordination du PO, Fatimata Sy, il était question d’agir urgemment afin de mettre un million de femmes nouvelles utilisatrices des méthodes de contraception modernes. Le chiffre donné par le PO comme résultat atteint est de 1 million 184 mille femmes. « Nous avons atteint l’objectif et nos résultats font le tour du monde», s’est réjouie Mme Sy devant un parterre de bailleurs venus d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Dans ce succès, les partenaires, dit-elle, ont apporté un appui considérable. De 80 millions de dollars en 2012, le financement a atteint 109 millions de dollars en 2014, soit 29 millions de hausse pour la promotion de la planification familiale.

Chaque pays membre a apporté sa contribution. Le Burkina Faso avait pris l’engagement d’enrôler 332 000 femmes. Pour la directrice de la santé de la famille, Dr Isabelle Bicaba/Sanou, le Burkina est dans le mouvement du Partenariat de Ouagadougou. A l’instar des autres pays, dit-elle, le Burkina a élaboré un plan de relance de la planification familiale mettant l’accent sur la création de la demande, sur l’offre des soins et sur la disponibilité des produits contraceptifs. Ce plan ambitionnait recruter 332 000 femmes nouvelles utilisatrices sur 3 ans. « Nous sommes satisfaits de nos résultats. Au total au 3e trimestre 2015, nous avons atteint 360 000 nouvelles utilisatrices dépassant largement les objectifs que nous nous sommes fixé. Mais nous attendons une évaluation formelle de nosactivités».

Djandioba, une stratégie de sensibilisation

Parmi les stratégies utilisées figure le « djandioba » développé dans certains districts comme celui de Tougan. « C’est un environnement festif, explique Mme Bicaba, dont on profite pour sensibiliser les femmes en leur offrant des produits de contraception ».

Dans cette relance de la PF, les Organisations de la société civile (OSC) burkinabè étaient présentes à tous les niveaux. « Nous avons porté en grande partie la plupart des actions innovantes en termes de sensibilisation des communautés, d’offres de services au profit des jeunes et de certains groupes spécifiques. Grâce à l’action des organisations de la société civile, la délégation des tâches est en phase pilote au niveau communautaire sur l’injectable», a précisé le secrétaire général de la coalition régionale des OSC impliquées dans la relance de la PF, Ousmane Ouédraogo, par ailleurs coordonnateur du Conseil burkinabè des ONG/OBC et associations de lutte contre les IST / VIH /Sida (BURCASO). (NDLR : la délégation des tâches consiste à permettre aux agents de santé communautaire d’administrer certains produits contraceptifs injectables).

Les efforts réalisés par la première phase ont été appréciés par l’ensemble des acteurs mais ils sont unanimes que beaucoup reste à faire.

« Les vrais défis du PO post- 2015 sont le passage à l’échelle des bonnes pratiques, l’implication active de la société civile, du secteur privé », soutient M. Ouédraogo.2015 est une année capitale correspondant à la fin des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Des Objectifs du développement durable (ODD), il faudra d’après Mme Bicaba, que le PO post-2015 s’intègre dans cette nouvelle dynamique mais aussi dans les entités régionales existantes, comme l’Union africaine, l’OOAS et l’ UEMOA. Pour elle le PO doit dépasser le cadre de coordination et s’occuper aussi de la mobilisation des ressources, préoccupation majeure des pays.

Le taux de prévalence contraceptive des pays du PO se situe entre 15-20%. Si l’on s’en tient à l’explication du démographe, directeur de recherche à l’université Paris I Panthéon Sorbonne, Jean-Pierre Guengant, pour qu’il y ait développement, les pays doivent atteindre 60 à 80% d’utilisation de méthodes de contraception. Pour y arriver, il faudra que les pays opèrent une grande révolution contraceptive.

Boureima SANGA
bsanga2003@yahoo.fr
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