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Arrondissement n°4 de Ouagadougou : Quand le CDP persiste dangereusement dans le hooliganisme !
Publié le samedi 25 mai 2013   |  Le Reporter


Activités
© aOuaga.com par A. Ouedraogo
Activités des partis politiques : la direction provinciale de campagne du Kadiogo remercie ses militants
Samedi 15 décembre 2012. Ouagadougou-Maison du peuple. le CDP dit merci à ses militants.


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Dans notre édition N°115 du 14 au 31 mars dernier, évoquant la situation dans l’arrondissement N°4 de Ouagadougou, nous relevions que le CDP allait tout mettre en œuvre pour empêcher le maire élu contre son gré de s’installer dans ses fonctions. Ça y est, le parti majoritaire, pris dans son propre piège, refuse de tirer les enseignements de sa volonté de centralisation du choix des acteurs de la gouvernance locale. Des militants de ce parti, instrumentalisés par quelques individus qui ne pensent qu’à leurs propres intérêts et qui se reprochent sans doute des choses, ont pris en otage le fonctionnement du Conseil d’arrondissement. Par son silence coupable face à de tels agissements, la direction du CDP semble donner sa bénédiction à cette défiance de la légalité à travers des actes d’hooliganisme dignes d’une autre époque. Le pire dans tout ça, c’est le silence complice du gouvernement.



Le CDP semble avoir du mal à accepter le jeu de la démocratie. Ce qui se passe dans l’arrondissement N°4 n’est que l’iceberg d’une culture et d’une pratique politique qui voudrait que la volonté des individus, notamment des puissants du moment, aie plus de valeur que la loi. Sinon comment comprendre que le candidat désigné par la direction du parti soit battu à plate-couture par un autre militant qui a pris ses responsabilités? La réponse est simplement que le candidat désigné n’a pas la légitimité requise pour diriger le Conseil d’arrondissement. Mais tout semble indiquer que la décision du SEN à elle seule confère la légitimité et la légalité.

En violation de la loi et de l’éthique politique et morale, des militants du parti font front contre l’installation du maire. Non seulement le Secrétariat exécutif national (SEN) du CDP ne dit rien, mais semble encourager ses militants hors-la-loi qui ont décidé d’imposer leurs désidératas au Conseil d’arrondissement. Cette attitude du parti au pouvoir montre à souhait que dans ce parti, les intérêts de clans et les humeurs de certaines personnes sont au-dessus de la loi. Mieux, elle traduit le peu d’égard que la direction du parti accorde à l’éthique et à la morale politiques.


Zakaria Sawadogo qui est soupçonné de malversations dans sa gestion de l’arrondissement est-il derrière ce blocage de la mise en place du Conseil d’arrondissement ?
A moins que derrière cette guerre fratricide, il n’y ait des choses que l’on cherche à cacher par tous les moyens. C’est une hypothèse à ne pas écarter quand on sait que le maire sortant, qui est dans les bons soins de certains barons du parti, n’a pas intérêt à ce qu’un adversaire déclaré accède au fauteuil qui l’a échappé. En effet, sa gestion des lotissements au cours de ses deux mandats pue de fortes suspicions de casseroles très sales. Si son remplaçant n’est pas très coopératif, il pourrait exhumer des dossiers très sales. Ceci explique-t-il cela ?

Dans tous les cas, quelle que soit la motivation, le CDP doit comprendre qu’il est en train de se mettre tout seul en danger et du même coup, met en péril la démocratie, surtout locale. Le collège des conseillers a décidé, dans leur majorité, que c’est Anatole Bonkoungou qui présidera aux destinées de l’arrondissement conformément au Code électoral. La directive d’un parti politique, fût-il le parti au pouvoir, ne saurait être au-dessus de la loi.

Le CDP doit se souvenir qu’il a aussi bénéficié de la trahison de conseillers d’autres partis pour conquérir des mairies comme ce fut le cas à l’arrondissement N°5, avec la défection d’un conseiller de l’UPC (Union pour le progrès et le changement) à son profit. Mais la direction et les militants de ce parti en ont pris actes et ont assumé cette trahison. Ils n’ont pas cherché à bloquer la mise en place du Conseil d’arrondissement. Doit-on croire que ce parti d’opposition a plus le sens de la responsabilité que le parti qui gouverne ce pays ? Tout porte à le croire.

En tous les cas, le gouvernement est interpellé sur sa responsabilité sur ce qui pourrait advenir de l’entêtement de quelques individus qui prennent la directive d’un parti politique pour un fétiche au point de défier la loi, donc l’autorité de l’Etat. Avec de telles pratiques, le gouvernement ne peut que s’en vouloir à lui-même si les citoyens refusent de respecter l’autorité de l’Etat. Finalement, y a-t-il un Etat dans ce pays encore ? Si oui, jusqu’où peut s’exprimer son autorité?

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