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Burkina: le général putschiste Diendéré inculpé "d’assassinat" dans le dossier de la mort de l’ex-président Sankara
Publié le lundi 7 decembre 2015  |  AFP
Thomas
© Autre presse par DR
Thomas Sankara, ex-président du Burkina-Faso
ex-président du Burkina-Faso




Ouagadougou - Le général Gilbert Diendéré, auteur du putsch raté du 17 septembre au Burkina Faso, a été inculpé d’assassinat dans l’enquête sur la mort du président Thomas Sankara en 1987, un nouveau pas dans
la rupture du pays avec le régime de son ancien mentor, Blaise Compaoré.

"Le général Diendéré a été inculpé le 12 novembre dans le dossier Sankara des chef d’inculpation suivants: attentat, assassinat et recel de cadavre", a
affirmé un membre du parquet à l’AFP.

L’enquête a été ouverte fin mars 2015, cinq mois après le renversement de
Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par la rue après deux journées d’insurrection populaire fin octobre 2014. Les circonstances de la mort de
Sankara, devenu une icône en Afrique, était un sujet tabou pendant ses 27 ans de régime.

Le général Diendéré, ancien bras droit de Compaoré, était le chef du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), qui a tenté de mettre fin au régime
de Transition issu de l’insurrection et du départ de Compaoré. Plusieurs de
ses anciens membres avaient déjà été inculpés dans le cadre de cette enquête.

Surnommé le "Che Africain", le capitaine Sankara a été tué, après quatre
années au pouvoir, le 15 octobre 1987 lors d’un putsch qui a porté son
compagnon d’armes Blaise Compaoré au pouvoir. Celui-ci a été soupçonné d’avoir commandité le meurtre.

Douze autres personnes avaient été tuées en même temps que le capitaine
Sankara.

Mi-octobre, le colonel Sita Sangaré, le directeur de la justice militaire du Burkina, avait rappelé que pour le moment, "l’ancien président Blaise
Compaoré n’est pas l’objet de poursuites" dans le dossier Sankara.

"Maintenant il n’est pas exclu que cela puisse arriver", avait-il souligné.

Lundi, le gouvernement s’est félicité dans un communiqué de l’inculpation du général Diendéré, estimant que cela marquait "une avancée dans
l’instruction du dossier Thomas Sankara" et que "la justice est en voie de répondre à une des fortes attentes des populations insurgées: la fin de
l’impunité."

"Le Gouvernement de la Transition salue le travail des magistrats en charge
du dossier et leur engagement pour la manifestation de la vérité", ajoute le
texte.

- Le corps criblé de balles -

Cette enquête sur la mort de Sankara, dont les résultats étaient très
attendus, vise à lever le voile sur le mystère entourant les circonstances de
la mort de "Père de la révolution" burkinabè. Officiellement, sous le régime
Compaoré, Sankara était décédé "de mort naturelle", à 37 ans.

En réalité, selon plusieurs témoignages publiés, un commando a abattu
Sankara le jeudi 15 octobre 1987 au Conseil de l’Entente, siège du
gouvernement en plein centre de Ouagadougou, alors qu’il était en tenue de
sport rouge, le jeudi étant une journée de sport de masse obligatoire pendant
la révolution.

Selon l’autopsie réalisée après l’exhumation du corps fin mai, M. Sankara a
été criblé de balles. "Le rapport des tests ADN" qui doivent confirmer qu’il
s’agit bien du corps de Sankara, "est prêt mais n’a pas encore été transmis"
au parquet, a indiqué celui-ci.

Mathieu Tomé, l’avocat du général Diendéré dans le cadre du putsch, a
précisé qu’il allait également défendre son client dans le dossier Sankara,
auquel il n’avait pas encore eu accès.

Dans le cadre de l’enquête sur le putsch raté du 17 septembre, le général
Diendéré est déjà inculpé de "crimes contre l’humanité".

Le parquet a indiqué lundi à l’AFP qu’au total 49 personnes, dont quatre
femmes, étaient inculpées dans la procédure du coup d’Etat manqué. Onze sont des civils.

Amnesty international avait estimé que l’unité putschiste avait "fait
preuve d’un mépris flagrant pour la vie humaine."

"Que des soldats ouvrent le feu sur une foule de manifestants non armés,
dont des enfants, avec des armes automatiques, est un flagrant usage excessif
de la force qui constitue un crime de droit international", avait déclaré
Amnesty.

roh-pgf/cyj


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