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Le Pays N° 5202 du 24/9/2012

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Des candidats indépendants provoquent un clash à la CENI
Publié le lundi 24 septembre 2012   |  Le Pays


Commission
© Autre presse
Commission électorale nationale indépendante (CENI)
La Commission électorale nationale indépendante (CENI),est chargée de l’organisation des élections au Burkina Faso .


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Le constat qui se dégage de l’expérience démocratique burkinabè depuis plus de vingt années est la non-acceptation des candidatures indépendantes aux élections. Cette situation est jugée inacceptable par certaines Organisations de la société civile (OSC) qui dénoncent une discrimination faite aux citoyens et demandent par conséquent au juge constitutionnel de s’auto - saisir de cette question et de dire le droit conformément à la Constitution burkinabè. Engagés dans une action de plaidoyer, des membres de ces OSC sont allés ce 23 septembre 2012 à la CENI pour le dépôt des candidatures des « Indépendants du Kadiogo ». Cette requête a été rejetée par la CENI qui estime que les OSC ne constituent pas une formation politique et que les candidatures indépendantes ne sont pas recevables par la CENI.

Il est 11h 00 ce 23 septembre 2012 à la CENI, lorsqu’un groupe de personnes issues de la société civile, avec en tête le Professeur Luc Marius Ibriga, franchit la porte d’entrée. Ce groupe, de près d’une vingtaine de personnes, se dirige à la guérite où il sera accueilli par les agents de sécurité. Les visiteurs déclinent leurs identités et situent l’objet de leur présence sur les lieux : « Nous sommes venus pour déposer une liste de candidatures des « Indépendants du Kadiogo », déclare le Professeur Ibriga. Cette situation va provoquer des incompréhensions entre les deux parties, qui vont durer près de quinze minutes. Pour éviter tout attroupement, la sécurité demande aux visiteurs de se présenter par petits groupes de trois personnes pour entrer en possession de leurs récépissés de dépôt de candidature. Chose qui sera faite après que le Professeur Ibriga a demandé à ses camarades de libérer les lieux. Au grand dehors, voilà ce que le professeur Ibriga nous a confié sur l’objet de cette visite inhabituelle. « C’est une coalition des OSC qui s’est constituée pour venir déposer une liste de candidatures indépendantes. Parce que nous voulons lancer un plaidoyer pour les candidatures indépendantes ». Il ajoute que la question des candidatures est monopolisée par la classe politique et qu’il est temps que le juge constitutionnel situe les citoyens sur la validité ou non des candidatures indépendantes. Pour lui, ce débat qui n’a que trop duré doit quitter le cadre politique pour la place publique ; les citoyens doivent s’approprier ce débat afin d’exercer leur droit constitutionnel. « La Constitution donne à chaque citoyen le droit d’être électeur et éligible, la loi ne peut pas enlever ce droit au citoyen en l’obligeant à être dans un parti politique pour se présenter à une élection ».

Selon cette coalition, il est important que le juge constitutionnel situe les citoyens sur la possibilité ou non des candidatures indépendantes. « Notre initiative vise à amener le juge constitutionnel à se prononcer comme cela a été fait dans d’autres pays comme le Niger et le Mali où le juge constitutionnel a jugé ce monopole réservé aux partis politiques anticonstitutionnel », a mentionné le Professeur Ibriga. Selon ce dernier, le juge constitutionnel doit se prononcer conformément à la Constitution burkinabè qui permet au juge de s’auto-saisir quant au monopole réservé aux partis politiques. Mais selon toujours le constitutionnaliste Ibriga, cela n’est possible que si le juge est saisi par le juge administratif. « On ne peut pas dire que nous sommes dans une démocratie libérale où sur le plan économique, on lutte contre les monopoles et sur le plan politique, on crée des monopoles », a justifié le Professeur Ibriga. Mais sur quoi fondent-ils leurs arguments pour initier cette action ? A cette question, le Professeur dira qu’ils se sont basés sur le Code électoral et sur le guide élaboré par la CENI et remis aux différents partis politiques. Et l’une des dispositions est que le dépôt des dossiers est un droit et que la validité des candidatures relève de la seule discrétion de la CENI conformément à certaines règles parmi lesquelles le fait d’être un parti politique. Or, tel n’est pas le cas de ces OSC. Du reste, ces derniers disent en être conscients. A 12h 00, un membre de la CENI sort et fait appel au Professeur Ibriga. Après cinq minutes, ce dernier ressort pour annoncer le rejet de leurs candidatures par la CENI sous prétexte qu’ils ne constituent pas une formation politique et que la CENI ne reçoit pas de candidatures indépendantes. « Nous avons fait constater le récépissé de dépôt de notre candidature par Me Bagoro et nous allons continuer notre plaidoyer pour les candidatures indépendantes ». Pour lui, d’autres actions seront entreprises pour voir comment amener le juge constitutionnel à se prononcer sur les candidatures indépendantes au Burkina Faso. Cette liste indépendante est constituée de 18 personnalités toutes issues des OSC. Sa particularité est l’égalité du genre, soit 50% d’hommes et 50% de femmes. Un quota qui dépasse de loin celui fixé par le législateur (voir encadré).

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