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Nouveau départ pour la nation
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  Sidwaya




Le Burkina post-insurrectionnel vient de renouer, de fort belle manière, avec un ordre constitutionnel normal. En fait foi, l’élection sans heurts à la tête du pays, du président du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP), l’ancien Premier ministre, Roch Marc Christian Kaboré, avec 53,49% des voix. La campagne électorale du double scrutin législatif et présidentiel et le vote se sont déroulés sans incident majeur. L’acceptation des résultats n’a pas non plus posé problème, puisque les autres candidats malheureux à la présidentielle ont vite reconnu leur défaite et félicité le vainqueur. On ne pouvait espérer mieux, tant certains observateurs craignaient pour l’avenir du Burkina Faso, surtout à ce moment crucial de son histoire. Le sort en a décidé autrement, et l’on ne peut que s’en réjouir. Le « pays des Hommes intègres » referme donc la page d’un an de transition difficile, pour envisager l’avenir avec sérénité. Finis les moments sombres et les inquiétudes à la pelle, place à présent à un nouveau départ. Cette nouvelle marche du pays doit donner lieu à une pratique démocratique en phase avec les aspirations légitimes du peuple burkinabè, exprimées lors de l’insurrection populaire de fin octobre 2014. Les Burkinabè attendent plus de démocratie et de bonne gouvernance, une justice indépendante, moins de corruption dans l’administration, un pouvoir d’achat plus élevé, de l’emploi, un secteur immobilier dépourvu de spéculateurs « fous », des services sociaux de base de qualité, etc. Des besoins plus ou moins pressants, auxquels le nouveau président du Faso doit impérativement apporter des solutions, dans les limites des ressources du pays. La réponse à ces attentes passe, d’abord, par la poursuite et la mise en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles entreprises par le Conseil national de Transition (CNT), le jugement des crimes de sang (affaires Thomas Sankara, Norbert Zongo, coup d’Etat raté…) et des crimes économiques, et la revalorisation salariale des travailleurs. Aller dans le sens des aspirations du peuple consiste également à concrétiser l’assurance-maladie-universelle, à lutter efficacement contre la « mafia » dans les lotissements et à asseoir une véritable politique sociale dans le domaine de l’immobilier. L’accent doit être également mis sur le combat contre la « vie chère », caractérisée en partie par la hausse des prix des produits de première nécessité, dans le Burkina nouveau. Ce sont autant de défis à relever par le nouveau président du Faso, pour honorer la mémoire de ceux qui ont donné de leur vie pour que plus rien ne soit comme avant au Burkina. Là-dessus, Roch Marc Christian Kaboré donne déjà l’assurance de se mettre « immédiatement » à la tâche « pour ouvrir les opportunités d’un lendemain meilleur ». Mais il dit compter sur ses compatriotes pour « panser les plaies et réussir, dans la vérité et la justice, la réconciliation nationale et consolider la cohésion sociale entre tous les Burkinabè ». L’accompagnement du nouveau chef de l’Etat dans sa lourde et éprouvante mission de conduire la destinée du pays par tous les Burkinabè est une nécessité. Malgré les divergences, les fils et filles du pays doivent appuyer, par quelque manière que ce soit, Roch Marc Christian Kaboré dans sa volonté de construire un Burkina nouveau. Tout le monde y gagnera. Notre chère patrie doit prendre ses distances avec les tumultes pour se développer. Sans la paix, le développement sera très difficile, et nous le savons tous. Le Burkina vient de loin et ne doit plus faire des pas en arrière. En avant donc !

Kader Patrick KARANTAO
stkaderonline@yahoo.fr
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