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Présidentielle du 29 novembre : petites leçons, grands enseignements
Publié le mercredi 2 decembre 2015  |  L`Observateur Paalga
Célébration
© AFP par ISSOUF SANOGO
Célébration des partisans du nouveau président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, célèbrent au siège du parti
Les partisans du nouveau président Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, célèbrent au siège du parti à Ouagadougou le 1er Décembre 2015, après avoir remporté l`élection présidentielle au Burkina Faso.




L’acte est inédit mais beaucoup des téléspectateurs de la chaîne nationale qui attendaient, tard la nuit du 30 novembre dernier, la proclamation en direct des résultats officiels provisoires de la présidentielle par la CENI ne l’auront pas remarqué : invité au plateau de la TNB, en compagnie de Me Guy Hervé Kam du « Balai citoyen « et d’Abdoul Karim Saïdou du CGD, Salif Diallo, directeur national du MPP, a eu un comportement qui détonne avec le tempérament de «fauve politique» qu’on a toujours connu chez lui. Interrogé au sujet de sa prophétie sur la victoire au premier tour de son candidat, laquelle prophétie venait de se réaliser, «Gorba», comme on l’appelle, a manifesté une certaine gêne, voire un signe d’agacement. La lippe maussade, le regard fuyant, il s’est contenté de botter la question du journaliste en touche en marmonnant : «Vous savez, les slogans de campagne appartiennent désormais au passé». Par empathie, le redoutable «broyeur d’adversaires» a ressenti l’amertume qui devait être celle des candidats malheureux, particulièrement de Zéphirin Diabré, principal challenger du nouvel élu.

C’est dire l’esprit d’humilité, voire de compassion, dans lequel « l’artisan de la victoire » a accueilli la défaite du principal adversaire. Cerise sur le gâteau démocratique dont nous a gratifié l’ensemble des quatorze candidats à travers une campagne sans animosité, ce geste d’une grande élégance républicaine du président de l’UPC. Sitôt le fameux « win vouka » ou un coup K-.O. consommé, Zeph s’est rendu au QG du champion pour l’en féliciter. Un acte d’une haute intensité de raffinement républicain dont on a longtemps rêvé.

Une troisième leçon politique, après l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 qui a eu raison de la volonté de pouvoir sans partage du régime défunt, et la résistance citoyenne qui a fait barrage au putsch du 17 septembre dernier, que le Burkina Faso vient d’administrer au reste de l’Afrique.

L’autre grand constat du scrutin, moins reluisant, c’est la bérézina du sankarisme, avec ce piètre score réalisé par l’UNIR/PS. Une grande surprise pour les observateurs de la scène politique nationale, tant avec les « Quatre Glorieuses » qui ont mis fin au pouvoir du tombeur de Thomas Sankara on croyait être entré dans l’âge d’or du sankarisme. Le grand soir n’eut donc pas lieu. On est de pleinement dans l’âge critique du « sankarisme » dont la kyrielle de chantres se sont plutôt illustrés en candides nostalgiques du chef de la Révolution d’Août prompts à s’entre-déchirer le Faso Dan Fani qu’en émules du président du CNR. Paradoxe : Sankara se vend toujours bien, mais le sankarisme ne trouve pas preneurs. Pouvait-il en être autrement quand le discours politique se résume à de la phraséologie révolutionnaire surannée et à des discours qui n’impriment pas ? Mais à la décharge des héritiers du « bouillant capitaine », il faut reconnaître que le sankarisme sans charisme n’est que douce illusion. C’est que le succès politique et la très grande popularité de Thomas Sankara tenaient davantage de son exceptionnel charisme que de toute autre chose.

A l’antipode des naufragés du 29 novembre, il y a les grandes révélations. En effet, cette présidentielle a été une occasion de découvrir de jeunes talents politiques à l’avenir prometteur si Dieu leur prête longue vie politique. Parmi ces fines fleurs qui ont su tirer leur épingle du jeu, il y a bien sûr Tahirou Barry du PAREN. Pour un coup d’essai de la part de l’élève du professeur Bado, ce fut tout simplement un coup de maître. Grâce à son discours à la fois captivant et cohérent, aux bonnes prestations dont il a su faire montre tout au long de la campagne et lors des émissions spéciales organisées par les médias audiovisuels, le candidat du PAREN a séduit bon nombre de Burkinabé. Rien d’étonnant donc que le novice brûle la politesse à ses aînés en s’adjugeant la troisième place du podium. Idem pour Adama Kanazoé de l’AJIR et de Victorien Tougma, candidat indépendant, tous deux crédités d’une bonne campagne avec de la suite dans les idées.

Avec ces trois jeunes loups aux dents déjà longues, la relève politique est assurée si ces derniers parviennent à maintenir le cap qu’ils viennent d’impulser en évitant les pièges mortels et autres… qui peuplent la faune politique.



Alain Saint Robespierre
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