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Burkina: les jeunes ne veulent pas se laisser "voler" l’insurrection
Publié le vendredi 27 novembre 2015  |  AFP
16e
© aOuaga.com par DR
16e anniversaire du 13-Décembre : le Collectif inclue les martyrs de l`insurrection dans ses hommages
Samedi 13 décembre 2014. Ouagadougou. Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a inclue cette année les martyrs de l`insurrection populaire de fin octobre dans les hommages qu`il rend chaque fois à Norbert Zongo et à ses compagnons en déposant également des gerbes sur leurs tombes




Ouagadougou - Les jeunes Burkinabè, en pointe dans
l'insurrection d'octobre 2014 qui a mis fin aux 27 ans de régime de Blaise
Compaoré, assurent rester "vigilants" et ne veulent pas se laisser "voler"
leur lutte lors de la présidentielle de dimanche qui doit mettre un terme à la
transition au Burkina Faso.
Les jeunes de moins de trente ans -les deux tiers de la population- qui
n'ont connu que le pouvoir de Compaoré depuis leur naissance, ont été
particulièrement actifs aussi dans la mobilisation qui a mis en échec le
putsch du 17 septembre, que ce soit à titre individuel ou au sein
d'organisations de la société civile comme le Balai citoyen, CADRe, M-21 et
CAR.
Cités en exemple dans toute l'Afrique pour leur lutte qui a inspiré des
mouvements démocratiques, ils estiment que l'élection n'est pas un "but en
soi", selon Rasmane Zongnaba du Balai Citoyen.
"L'objectif était qu'il y ait vote et des élections libres et démocratiques
mais l'objectif n'est jamais atteint. Le peuple a donné son sang. Il faut que
le prochain président comprenne qu'il n'est qu'un locataire de Kosyam (palais
présidentiel) et que les députés comprennent qu'ils sont des employés du
peuple burkinabè. Sinon, nous les balayerons de nouveau", affirme-t-il.
Le Balai citoyen, une des organisations emblématiques de la révolution, a
fait circuler des caravanes pendant la campagne. Son but était notamment de
convaincre les populations de voter "pour un projet de société" et non parce
qu'on a "obtenu un pagne, un sac de riz, un cadeau". Ces cadeaux étaient
habituels lors des scrutins sous l'ère Compaoré, selon de nombreux
observateurs.
Le Balai incite aussi les Burkinabè à assister aux dépouillements avec le
slogan "Je vote et je reste". Il compte ainsi éviter les tentatives de fraude
et le bourrage d'urnes.

- 'faillite de la classe politique' -

Hippolyte Domboué, du Cadre de réflexion et d'action démocratique (CADRe),
reste très méfiant.
"Notre lutte a été d'une manière ou d'une autre récupérée par les barons du
système de Blaise Compaoré", dit M. Domboué qui affirme ne pas vouloir se
"laisser voler" l'insurrection.
Il ne les cite pas mais les deux grands favoris de l'élection, Roch Marc
Christian Kaboré et Zéphirin Diabré, sont des anciens apparatchiks du régime.
"Il faut redoubler d'ardeur pour ne pas se faire berner et retomber dans le
même système vieux de 27 ans. Nous appelons la jeunesse à se tenir prête. Nous
pensons encore re-mobiliser notre jeunesse pour faire front pour que les
acquis de notre peuple ne soient pas remis dans un système ploutocratique et
mafieux", poursuit M. Domboué.
Il estime que "l'insurrection est la conséquence de la faillite de
l'ensemble de la classe politique".
"Nous allons appeler les masses à reprendre la direction de la rue" à
"toute velléité de voler les élections (...) ou tentative d'usurpation",
ajoute-il.
La CADRe estime que "l'insurrection (d'octobre 2014) a été une révolution
inachevée (...) Il faut un renouvellement de la classe politique".
Zakarya Zoungrana, du M-21 (Mouvement née le 21 avril 2013 lors des
premiers moments de contestation), a participé aux journées d'octobre mais
aussi à la mobilisation contre le putsch raté du 17 septembre du Régiment de
sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne de Compaoré. "La
gestion du pays a toujours été déséquilibrée en faveur d'une famille. Nous
luttons contre le chômage des jeunes, la cherté de la vie, les problèmes au
sein de l'université", dit-il.
"Celui qui sera élu devra respecter ses promesses électorales, prendre en
compte les aspirations du peuple, la réalité de la population et non faire
une gestion bureaucratique", déclare-t-il. "La population est attentive. Il
faut rester vigilant. Nous avons dit +non+ face aux forces armées parce que
nous sommes la majorité".
pgf/roh/de
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