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L’Observateur N° 8377 du 21/5/2013

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Sénat : Cris de colère au siège de l’opposition
Publié le mercredi 22 mai 2013   |  L’Observateur


Assemblée
© aOuaga.com par A.S
Assemblée nationale : vote sur la création du sénat
Ouaga, le 21 mai 2013. Les députés de l`opposition ont déserté la salle en plein vote pour la création du sénat.


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Les députés du groupe parlementaire ADJ (Alliance justice et démocratie) et ceux de l’UPC (l’Union pour le progrès et le changement) ont quitté l’Assemblée nationale après l’appel de leur noms pour le vote de la loi portant création du Sénat le 21 mai 2013. Ils se sont rendus au siège du chef de file de l’opposition, où des militants gonflés à bloc entendaient marcher en direction de l’hémicycle. Au finish ils n’ont eu droit qu’à la diffusion par baffles de la conférence de presse animée par les leaders de l’opposition, qui leur ont promis un mot d’ordre dans les jours à venir si la loi querellée n’est pas retirée.




Dès 15 heures, des centaines de militants de l’opposition se sont réunis devant le siège du chef de file de l’opposition. Il n’y avait qu’à voire les pancartes, les cartons et autres banderoles pour tout de suite comprendre la raison d’une telle mobilisation vespérale.

En effet on peut y lire «les étudiants ont besoin de 5 milliards au lieu de 36 milliards pour le Sénat» ; «les cuisinier disent non au Sénat» ; «non au gaspillage de nos ressources» ; «Ba béogo tond ka rat senawanyé (Ndlr jusqu’à demain nous ne voulons pas du sénat)» ; «riki 36 milliaran n bao tum n kon tondo (prenez les 36 milliards pour nous trouver de l’emploi)». Dans la langue de Molière comme dans la langue nationale mooré, les militants n’ont pas trouvé de mots assez forts pour dire leur opposition à la deuxième chambre.

Dans ce rassemblement, tous les messages de soutien sont prisés et trouvent une oreille attentive. Sont de ceux-là l’appel du «M21 : on n’est pas d’accord» à la jeunesse à lutter contre cette loi en considérant que «le principe sacré de séparation des pouvoirs est violé par le fait que 52 sénateurs sur les 91 sont nommés par l’exécutif, et convaincue que l’objectif ultime et inavoué de ce projet de loi est la révision de l’article 37 de la constitution». En attendant les 28 députés des deux groupes parlementaires (ADJ et UPC) des sonorités musicales d’artistes engagés tiennent les militants en haleine, mais ceux-ci ne manquent pas de temps à autre de manifester leur impatience à marcher en direction de l’Assemblée Nationale, où les élus sont en séance pour le vote de la loi qui cristallisent leur colère.

Pour calmer les ardeurs des uns et des autres, l’animateur, notre confrère Mamadou Kabré, tente de les raisonner : «moi, je ne suis qu’un animateur, je ne peux pas prendre la responsabilité de vous laisser marcher, attendons les leaders de l’opposition, tout dépend de leur décision». C’est finalement à 16 H 47 que les élus vont faire leur apparition après avoir répondu à l’appel de leur nom. Accueillis par le chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, ils seront tous présentés à la tribune sous les ovations nourries des militants ; une occasion en or pour certains de se lancer dans des diatribes.

«Il faut que Blaise Compaoré sache qu’il y a une limite à tout, il est temps d’arrêter cette fraude qu’est le Sénat», assène Arba Diallo, surnommé le sage par l’animateur du jour. Comme pour calmer ceux qui étaient impatients de se faire entendre dans la rue, le chef de file de l’opposition leur lance : «Le pouvoir ne se réveille que s’il y a des manifestations, le moment venu il sera bien servi, restez à l’écoute, ce n’est que le début. Dans le mois de juin, il y aura un mot d’ordre». C’est un quart heure après 17 heures que les deux groupes parlementaires ont livré leur déclaration liminaire par la voix du président de l’ADJ, Ibrahim Koné.

On y apprend que le boycott de la plénière est une suite logique de l’appel de Kombissiri du 2 mai dernier, où l’opposition a dénoncé une institution budgétivore qui n’apportera rien à la démocratie de notre pays. «La lutte que nous venons d’engager avec l’ensemble des patriotes et démocrates de notre pays est un devoir citoyen pour faire du Burkina Faso un pays réellement démocratique et dans lequel la voix du citoyen doit compter», souligne-t-on dans la déclaration.

Répondant aux questions des journalistes, le président du groupe parlementaire UPC, Louis Armand Ouali, a dit que l’opposition n’avait aucun regret de n’avoir pas participé aux travaux du CCRP, où le consensus s’est dégagé pour la création du Sénat, car, selon lui, bien des points d’accord sont aujourd’hui bafoués. Il a souligné que tous les fronts sont maintenant ouverts, y compris celui judiciaire. Me Bénéwendé Sankara a pour sa part fait remarquer que la liberté s’acquiert toujours par la lutte tout en se félicitant de la mobilisation. «Pour un coup d’essai, ce fut un coup de maître, et si le peuple reste mobilisé, le CDP et sa mouvance ne peuvent pas prendre le dessus», a-t-il conclu.

A 18 heures les élus ont écourté la rencontre pour retourner à la représentation nationale«dire la vérité à ceux qui ne veulent pas comprendre».



Abdou Karim Sawadogo

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