Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Burkina Faso    Publicité
aOuaga.com NEWS
Comment

Accueil
News
Sport
Article
Sport

Interview Ibrahim Dermé (AS Douane, Niger) : «Le problème du football burkinabè se situe au niveau de la constance»
Publié le lundi 16 novembre 2015  |  Sidwaya




Le sociétaire de l’AS Douane du Niger, le Burkinabè Ibrahim Dermé nous a ouvert son cœur le 2 novembre dernier lors d’une interview qu’il nous a accordé. Il a parlé de sa carrière mouvementé, de l’inconstance du football burkinabè et des pistes de solution pour y remédier.

Après avoir quitté l’USO où vous avez commencez votre carrière on ne vous a plus revu.

J’ai effectivement débuté ma carrière à l’USO en 2002et on a remporté la coupe du Faso en 2006. Je n’ai plus connu dautres clubs club ici. J’ai évolué hors de nos frontières. Après l’USO donc, je suis allé en Europe (en Bulgarie plus précisément mais je n’ai pas joué) puis au golf à Dubaï où je me suis entrainé avec Al-Alhy pendant un mois avant de d’aller au Caire (Egypte). Quand je suis arrivé là-bas ça coïncidé avec le printemps arabe au temps du président Hosni Moubarack. On est resté 8 mois à l’hôtel parce que le pays n’était pas stable. Mon agent ma dit de rester mais j’ai refusé. Je lui ai dit de me couper un ticket car j’ai envi de jouer. Il m’avait proposé d’aller au Ghana ou au Sénégal et j’ai choisi le Sénégal où j’ai fait 2 ans avec l’AS Linguer de Saint Louis. Après je suis reparti à Bamako où j’ai joué avec l’AS Real de Bamako. On a terminé deuxième en ligue des champions. Après l’équipe championne du Niger dont je connais le coach, l’AS Douane m’a fait appel. L’entraîneur m’a demandé de venir les aider et je suis parti jouer la ligue des champions. On a encore été champion du Niger la saison écoulée.


Vous allez donc repartir pour jouer la ligue des champions ?

En tout cas je pense repartir car ils ont déjà commencé les préparatifs et on m’appelle. Mais je suis là d’abord parce qu’il y a un entraineur (dont je ne dirai pour le moment pas le nom) ici au Burkina qui a besoin de mes services et j’attends de voir comment les tractations vont se dénouer. Si c’est bon je reste jouer mais si ça ne m’intéresse pas je vais repartir jouer ma ligue des champions.


Quels sont les problèmes qui t’ont empêché de jouer en Bulgarie ?

Là-bas je suis malheureusement tombé sur un agent qui n’était pas bien. J’ai eu des problèmes de papiers qui ont compliqué ma situation et je n’ai donc pas perdu du temps là-bas. C’est là qu’il m’a proposé le Golf où le championnat avait commencé.


Après toutes ces années passées hors du Burkina, avez-vous toujours un œil sur notre championnat ?

Bien sûr. Tout le temps on suit ce championnat où j’ai débuté ma carrière à travers la RTB et BF1 qui sont sur le satellite.


Comment appréciez-vous le niveau de ce championnat ?

Depuis qu’on a quitté ce championnat je trouve que le niveau a un peu baissé par rapport aux années précédentes. Quand les gens jouent, ils ne durent pas. Ils sortent pour aller voir ailleurs. Si on revient ici pour jouer c’est parce qu’on a quelque chose à transmettre, à partager avec les autres comme la culture, la hargne, bref beaucoup de choses qui manquent dans ce championnat.


Selon vous qu’est-ce qui fait que ce niveau a baissé ?

Ce qui fait que ça régresse, un c’est par rapport aux situations des joueurs. Si tu joues chez toi et les conditions ne sont pas réunies ça fait reculer. Pour moi un joueur doit avoir un minimum pour pouvoir être constant sans quoi tu n’iras nulle part.


C’est quoi le minimum ?

Il faut que financièrement le joueur arrive à se nourrir normalement et être à l’abri d’un certains nombre de besoins.


Est-ce que vous suivez l’équipe nationale, les Etalons ?

Oui j’ai des amis là-bas et on s’écrit régulièrement. Il y a par exemple Issiaka Ouédraogo, avec qui je suis tout le temps en contact. On était dans le même quartier ensemble avant qu’il ne bouge, il y a Jonathan Zongo avec qui on a joué à l’USO.


Que pensez-vous de cette équipe des Etalons ?

Ils ont fait une bonne prestation en allant en finale de la CAN en 2013.


Mais après cette finale l’équipe a été dernière à la CAN qui suivait en 2015, c’est logique ?

Le problème du football ce n’est pas d’être au sommet mais c’est d’y rester. Quand on est champion on devient adversaire de tout le monde et c’est en cela que je parlais de la constance plus haut. Tous les championnats que j’ai parcourus se basent sur la constance.


Vous voulez donc dire que certains Etalons ne sont pas constants.

Quand on est finaliste on doit s’attendre à tout. Même les grandes équipes t’attendent. Il faut donc bien s’armer. Au début on a fait un hold-up et on n’a pas confirmé. Après cette finale les joueurs n’ont pas beaucoup bougé. Ils n’ont pas eu la chance d’intégrer de grands clubs. Ils ont plus régressé que progressé au niveau des mouvements dans les clubs. Certains n’ont même pas eu de clubs alors que quand on jouait la finale, chacun jouait dans son club.


Avez-vous déjà été appelé en équipe nationale ?

Si ! Mais pas avec les A. J’ai joué en espoir. J’ai joué la première édition de la coupe de l’UEMOA au Burkina. J’ai joué en cadet et en junior.


Avez-vous des contacts avec le nouvel entraîneur des Etalons, Gernot Rohr ?

Quand je jouais au Niger l’année passée il était là. Mon entraîneur Cheick Oumar Diabaté (qui a entraîné l’EFO) était son adjoint mais je ne m’intéresse pas trop à l’équipe nationale du Niger où on souhaitait que je rejoigne la sélection. Ça ne m’arrangeait pas trop.


Vous êtes donc prêt si on vous faisait appel chez les Etalons surtout que Rohr vous a connu au Niger ?

Oui si on me fait appel je répondrai. Rien ne m’empêche de jouer. J’ai fait mon travail en club. J’essai d’être toujours en compétition et je n’ai jamais chômé. Je m’adapte toujours facilement là où je joue.


Vous jouez à quel poste ?

Je suis excentré droit par fois excentré gauche, ça dépend des systèmes de jeu, mais je suis un excentré de métier. J’ai marqué 8 buts en club et j’ai été meilleur passeur du championnat. Le meilleur buteur était de notre équipe parce que je centre beaucoup de ballons. C’est pour ça d’ailleurs que coach Diabaté m’a fait appel.


Propos recueillis par
Adama SALAMBERE
Commentaires