Dans le cadre de ses activités, le directeur général des Douanes du Burkina Faso, M. Sylvestre Koudbila SAM a rencontré le mardi 14 avril 2013 dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de l’Artisanat de Bobo-Dioulasso, les opérateurs économiques de la région Ouest. Il avait à ses côtés le Directeur Régionale des Douanes de l’Ouest Victorien ZOUNGRANA, le Président de la Chambre de Commerce d’Industrie et de l’Artisanat de Bobo-Dioulasso, El Hadj DJIANGUINABA BARRO, le représentant de COTECNA, et le deuxième Vice Président de la chambre de Commerce, d’Industrie et de l’Artisanat M. SORE PDG de SAP.
La rencontre a permis au premier responsable des douanes du pays, d’échanger avec les partenaires de son institution afin de trouver des solutions idoines pour la promotion du commerce dans cette partie ouest du pays.
Depuis sa nomination, c’est la première fois que M. SAM rencontre les opérateurs économiques de la région de l’Ouest. Et le moins qu’on puisse dire est que ce déplacement du premier responsable des douanes a été une aubaine au regard de l’affluence au lieu de la rencontre.
Et pour cause, les uns et les autres ont souhaité que ce cadre de concertation soit institutionnalisé et que, l’organisation de journées « portes ouvertes » de l’administration douanière dans la ville de Sya apportera un plus dans la collaboration avec les douanes.
Afin de susciter un engouement aux échanges, El Hadj Djianguinaba BARRO a incité les uns et les autres à suivre avec assiduité l’exposé du directeur général des douanes et que chacun soit franc dans les discussions afin de trouver de vraies solutions à leurs problèmes.
Dans son exposé, le directeur général a indiqué que l’administration douanière a entrepris depuis 2012, une série de réformes. Et l’objectif global de ces réformes vise à rendre l’administration des douanes moderne, transparente, efficace et solidaire ; cela conformément à la vision imprimée par le Ministre de l’Economie et des Finances.
Et pour y parvenir, son administration a bâti une stratégie qui s’articule autour de sept axes à savoir :
l’instauration et la promotion d’une culture de « management stratégique » ;
l’amélioration et l’optimisation de la gestion des ressources humaines et matérielles ;
l’instauration et le développement d’un partenariat avec les acteurs du public et du privé ;
le développement de la communication interne et externe ;
la modernisation et la simplification des procédures et des régimes douaniers ;
la promotion de la bonne gouvernance et de l’éthique en douane ;
l’adaptation de leur cadre juridique et institutionnel à l’environnement commercial et économique.
M.SAM a ajouté que la mise en œuvre de la tranche annuelle de la stratégie aux douanes a permis d’engranger des résultats satisfaisants dont le respect de la compétence des offices en matière de dédouanement, l’installation d’écrans visant à sensibiliser les usagers des services des douanes, la mise en service d’un numéro vert destiné à l’usage des partenaires de l’administration douanière, un comité anti-corruption a même été créé à cet effet. Il faut ajouter à cela la création du bureau des exonérations douanières et des postes miniers au nombre de cinq.
La mise en œuvre de mesures entreprises en 2012 a permis de réduire sensiblement la fraude et les mauvaises pratiques au sein de ladite administration ; cela s’est traduit, entre autres, par l’augmentation du niveau des recettes recouvrées par l’administration douanière. En effet, pour une prévision initiale d’environ 326 milliards et rectifiées par la loi à 383 milliards en cours d’année, l’administration douanière a mobilisé un peu plus de 441 milliards de Francs CFA, soit un excédent respectif de 58 milliards de francs CFA.
La région de l’Ouest est la deuxième région douanière en terme d’effectif (300 agents) et de mobilisation de recettes (16 % des prévisions) pour une prévision initiale de 63 milliards. Elle a permis la mobilisation de 69 milliards.
Malgré ce bilan satisfaisant, le directeur général n’a pas manqué de souligner quelques défis à relever tels que la lenteur dans les procédures de dédouanement et la délivrance des attestations COTECNA, les mauvais dédouanements dus aux manques d’infrastructures et à la résistance de la part de certains acteurs de la chaîne de dédouanement qui se réfèrent en particulier sur les déchargements et du groupage des marchandises, la persistance des contrôles intempestifs assortis de mauvaises pratiques de la part de certains agents, la persistance de la contrebande, notamment celle relative aux motos, cela malgré la volonté affichée des agents douaniers, les difficultés liées aux conditions et de travail des agents malgré les énormes efforts et sacrifices consentis par les autorités, la persistance de l’incivisme, de l’insécurité et de la criminalité dont sont souvent victimes des agents lors de l’exercice de leur mission, etc.
Dans le cadre de la poursuite des réformes et les défis à relever, de nouvelles mesures ont été prises par le directeur général des douanes pour être mises en œuvre dans les années à venir.
Il s’agit de la construction de sept nouveaux bureaux, grâce au partenariat entre les douanes et la Chambre de Commerce à Ouaga – Gare Bobo inter et Bingo avec pour objectif d’améliorer les opérations de dédouanement, la mise en service d’un système automatisé de dédouanement des véhicules automobiles surtout usagés, la mise en exploitation des scanners de Ouaga route et Bobo-Inter, la mise en place d’un système de suivi satellitaire des marchandises en transit et l’interconnexion du système informatique de l’administration douanière du Burkina Faso à celles des pays voisins comme le Togo, le Bénin, le Mali, le Ghana et la Côte d’Ivoire.
Après l’exposé du directeur général, les participants ont pris la parole pour lui exprimer leurs préoccupations se résument au problème de groupage, les tracasseries douanières dans la région ouest et la cherté des taxes douanières. Ces réalités suscitent une vive tension entre le directeur régional des douanes de l’Ouest, M. Victorien ZOUNGRANA et certains membres consulaires de la Chambre de Commerce, d’Industrie et de l’Artisanat de Bobo-Dioulasso.
Ces responsables des commerçants ont même saisi le Chef de Canton de Dioulassoba afin qu’il intervienne auprès du directeur régional des douanes de l’Ouest pour alléger le système de dédouanement et des taxes.« Dura lex,sed lex », la loi est dure mais c’est la loi, a répondu le directeur régional Victorien ZOUNGRANA aux demandeurs car la même loi douanière est appliquée partout au Burkina Faso.
Au terme des échanges, on pourrait affirmer que les préoccupations posées par les participants ont trouvé leurs réponses avec le directeur général. Celui-ci a pris l’engagement à être toujours à l’écoute des commerçants et à travailler à leurs côtés dans le respect de la règlementation douanière en vue de la réussite de leurs affaires.
En somme, le déplacement de Bobo-Dioulasso du Directeur Générale des Douanes est la bienvenue. Cette rencontre est salvatrice car elle a permis d’apaiser un tant soit peu des tensions déjà perceptibles entre certains commerçants et la direction régionale des douanes de l’Ouest
