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Attentats terroristes de Paris : Africains et Français, même combat
Publié le lundi 16 novembre 2015  |  Le Quotidien




Après « Je suis Charlie », l’heure est à « Je suis Paris ». La capitale française vient en effet de souffrir dans sa chair avec les attentats revendiqués par l’Organisation de l’Etat islamique. Deux attentats en un an, pour l’une des villes les plus sûres du monde, cela ne peut laisser indifférent. C’est la preuve, une nouvelle fois, de la capacité des terroristes à frapper partout où ils veulent. C’est aussi malheureusement, la traduction de la quasi-impossibilité de se protéger contre des fanatiques prêts à mourir pour leurs obscurs desseins. En tant qu’êtres humains, nous ne pouvons pas rester insensibles à ces tueries sauvages. Aucune valeur de nos civilisations ne tolère de tels actes de violence gratuite.
Tuer des innocents attablés, allant voir le football ou assistant à un concert est la pire des ignominies. On peut être opposé à la politique extérieure de la France, on peut s’indigner du comportement de certains racistes français, on peut encore déplorer l’attitude anti- musulmane de certains abrutis. Mais rien ne peut justifier l’assassinat de plus d’une centaine de personnes. C’est de la lâcheté. Les cibles dans une guerre doivent être militaires. Si l’Etat islamique se sent attaqué en Syrie et en Irak, il peut répliquer en s’en prenant à des objectifs militaires français. Tirer froidement sur des civils sans armes n’est aucunement un acte de bravoure. Tout être doué de raison ne peut donc que condamner avec la dernière énergie les attentats de Paris. Les valeurs universelles partagées par les Africains et le reste du monde nous obligent donc à nous associer à la douleur des Français. Au-delà de cette vision partagée du respect de la vie humaine, la lutte contre le terrorisme de façon globale est un combat mondial.

Ce d’autant que l’Afrique est aussi frappée de plein fouet par le phénomène. Au Mali, au Nigeria et en Somalie où les djihadistes ont pris pied, c’est le chaos permanent. Mais les terroristes ont étendu leurs méfaits aux pays voisins et à tous ceux qui manifestent des velléités de les combattre. C’est ainsi qu’un pays comme le Burkina, naguère à l’abri des tourments des attentats, est désormais dans l’œil du cyclone. Certes, l’ampleur des attaques n’a pas de commune mesure avec ce qui se passe dans les pays où sont basés les terroristes. La prudence est tout de même de rigueur car rien qu’entre 214 et 2015, les actes de terrorisme se sont multipliés, provoquant la mort de plusieurs personnes. Aucun pays africain n’est dès lors à l’abri de toute attaque. Tous sont potentiellement exposés à des frappes. C’est pourquoi la mobilisation doit être totale au niveau du continent. C’est bien de se rendre à Paris pour pleurer aux côtés des Français, comme ce fut le cas pour l’attaque de Charlie Hebdo en janvier. Il faut aussi exprimer sa solidarité avec les autres peuples meurtris. Mais c’est encore mieux, pour les chefs d’Etat africains, de s’occuper de la sécurisation de leurs populations.

Chaque jour, Boko Haram fait des victimes au Nigeria, au Niger, au Tchad et au Cameroun. Depuis l’avènement de ce groupe terroriste, ce sont des milliers de vies qui ont été fauchées. Il y a suffisamment à faire pour les dirigeants africains. Les pays occidentaux eux, au moins, ont pu relativement résoudre deux équations majeures, avant le phénomène du terrorisme : l’instauration de la démocratie et l’avancée économique. L’Afrique n’a pas encore réussi à régler ces deux problématiques, et doit aussi gérer la question du terrorisme. La lutte contre l’extrémisme est une difficulté supplémentaire pour des pays déjà confrontés à des problèmes de démocratisation et de développement. Au regard de l’urgence que pose le terrorisme, beaucoup de pays sont obligés de mettre leurs maigres moyens dans la lutte contre le phénomène, au détriment des investissements socioéconomiques. La sécurité est devenue un enjeu majeur. Le défi, c’est de mener le combat sur tous les fronts (sécuritaire, économique et politique), avec succès. Au vu de la catastrophe que vient de vivre la France, autant dire qu’il n’y a pas de temps à perdre1
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