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Le Pays N° 5358 du 16/5/2013

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Festival de la culture et du développement de Safané : La richesse de la diversité culturelle Marka magnifiée
Publié le jeudi 16 mai 2013   |  Le Pays


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© Autre presse par DR
Le directeur général du trésor et de la comptabilité publique, Moumounou Gnankambary


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« Culture et éducation pour un développement durable » : c’est autour de cette thématique que l’Association des jeunes alphabétisés de Safané (AJAS) a organisé, du 9 au 13 mai 2013 à Safané, la première édition du Festival de la culture et du développement de Safané (FESCUDES). Placée sous le double parrainage de Moumounou Gnankambary, directeur général du Trésor et de la Comptabilité publique, et de Haridiata Dakouré née Séré, ancienne présidente du Conseil d’Etat, cette manifestation a permis de magnifier la culture marka dans toute sa diversité.

A ce premier festival, les différentes facettes de la culture marka de la commune de Safané ont été présentées au public et magnifiées durant cinq jours. Séduits par des images pittoresques, certains festivaliers ont avoué que toutes ces potentialités culturelles constituent des atouts pour un développement endogène. « Ce que j’ai vu aujourd’hui est fantastique. Ça m’a beaucoup enrichi. J’ai pu découvrir beaucoup d’aspects de la culture marka. Toute cette diversité culturelle qui a été mise en exergue est d’une valeur inestimable. Sous d’autres cieux, ces valeurs culturelles constituent de vraies sources de revenus », a avoué un festivalier. Il affirme n’avoir jamais vu une femme rurale dans une tenue d’amazone. L’Association des jeunes alphabétisés de Safané (AJAS) se félicite donc pour cette initiative de portée culturelle et historique. Selon Yacouba Séré, coordonnateur de cette première édition, la tenue de cette manifestation se justifie par un constat : « Nul n’ignore que le modernisme est en train de faire disparaitre, peu à peu, la culture de nos régions. La génération actuelle ne maîtrise plus les pas de danse de sa région. Si certains sont en train d’abandonner les habitudes alimentaires et vestimentaires, d’autres ignorent les noms des pagnes et ne peuvent pas différencier les coiffures », a soutenu M. Séré. A l’en croire, l’objectif recherché à travers le FESCUDES, n’est autre que la promotion de la culture locale dans toute sa diversité. Paraphrasant Victor Hugo pour qui « l’art peut être beau, mais l’art pour le progrès est encore plus beau », le coordonnateur du FESCUDES a plaidé pour la pérennisation du festival pour, dit–il, « valoriser ce qu’il y a de mieux dans la société ». S’exprimant sur l’importance de ce festival, Moumounou Gnankambary, parrain de la cérémonie, a confessé que Safané, une terre de culture et de brassage, regorge de nombreuses richesses culturelles qui ne sont cependant pas connues de tous. La perte de certaines valeurs et normes culturelles a-t-il affirmé, est un constat, certes triste, mais réel.

Un outil de conciliation et de réconciliation sociale

S’appuyant sur la pensée d’un contemporain français selon qui, un peuple sans culture est un peuple sans avenir, le parrain a sa thérapie : « Un devoir s’impose à nous, celui de sauvegarder chèrement les valeurs culturelles qui nous restent. Le FESCUDES doit, à ce titre, ambitionner de devenir un outil de conciliation et de réconciliation sociale. Il devrait, en même temps, être un lieu de confrontations saines et fructueuses des riches diversités culturelles de Safané ». Aussi a-t-il invité ses filleuls à travailler à gagner la « bataille dans les esprits » afin, dit–il, de faire de la culture une véritable industrie au service du développement. Pour cela, il a exhorté les uns et les autres à poser des actes de fraternité, de solidarité, de tolérance, de dialogue et de consensus avec les populations des communes voisines. Egalement, convaincu que le FESCUDES est un nouveau cadre d’expression culturelle et fera parler du passé aux populations, Moumounou Gnankambary a souhaité donner à ce festival une dimension provinciale, voire régionale et même nationale. En son nom et en celui de la marraine Haridiata Dakouré née Séré, il a rassuré l’AJAS de toute leur disponibilité à les accompagner pour restaurer et améliorer certains pans de la culture. A l’ouverture, la prestation de femmes vêtues d’habits traditionnels a émerveillé l’assistance. Les pas de danse esquissés par cette gent féminine de la vieille génération ont rappelé à certains les manifestations villageoises au clair de lune. Paniers de mil ou meule sur la tête, coton et autres objets à la main, ces femmes marka ont séduit plus d’un. Surtout cette amazone qui, munie de tout son arsenal de guerre et de sa pipe d’une longueur d’un mètre, était sous les rampes des chasseurs d’images. Toute chose qui a réjoui Victor Dabiré, gouverneur de la Boucle du Mouhoun. Pour lui, tout évènement culturel apporte toujours un plus. C’est pourquoi il a encouragé les initiateurs à rester dans cette dynamique. Entre balafons koras, tam-tams, flûtes, djembés et autres instruments musicaux, la foire a vibré au rythme des musiques et des danses traditionnelles. Outre le marché d’exposition d’œuvres d’art comme la poterie, la vannerie, les habits traditionnels et autres mets en disparition qui ont captivé le regard des festivaliers, cette première édition du FESCUDES a été marquée par des compétitions sportives, en chansons et en danses. Des conférences et des panels ont constitué les autres activités.

Serge COULIBALY

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