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Campagne électorale dans le Plateau central et le Centre-Est : Quand l’absence de gadgets freine l’engouement des populations
Publié le jeudi 12 novembre 2015  |  Sidwaya
Présidentielle
© aOuaga.com par Kader Coulibaly
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La campagne électorale bat son plein depuis le 8 novembre 2015 au Burkina Faso. L’engouement au sein des populations n’est pas au rendez-vous, comme l’a constaté Sidwaya, les 9 et 10 novembre 2015, dans les régions du Plateau central et du Centre-Est. La raison : la période des récoltes et l’absence de gadgets électoraux.

Le marché bat son plein à Pouytenga lorsque nous y arrivons, le lundi 9 novembre 2015, aux alentours de 10h 30mn, pour la couverture médiatique du meeting d’un des candidats à l’élection présidentielle. Les habitants vaquent à leurs occupations. Les transporteurs, accostés aux abords de la route, cherchent des clients à destination de Ouagadougou ou Zorgho. Certains d’entre eux semblent ne pas être informés d’un quelconque meeting. L’ambiance de la ville ressemble à celle de tous les jours. Assis devant sa boutique, Amadou Zagré se tourne les pouces en attendant d’éventuels clients. Il accourt avec enthousiasme croyant avoir à faire à d’éventuels clients, lorsque nous nous approchons de sa boutique pour des renseignements sur le lieu où doit se tenir le meeting. « Je ne suis pas au courant mais avancez par là pour voir », répond-il froidement, visiblement déçu de savoir que nous n’étions pas de potentiels clients. Après la boutique de vente de marchandises diverses de M. Zagré, un autre commerçant, avoisinant les 26 ans, Ali Nombré, discute fort avec une cliente, venue acheter une tenue « prêt à porter ». « Dis, il parait qu’un
meeting se tient ici. Pouvez-vous nous dire où cela a lieu s’il vous plaît ? », lui demande-t-on. « Allez tout droit jusqu’au hangar, tournez à droite puis à gauche vous verrez un terrain c’est là-bas », répond-il avec empressement pour revenir à sa cliente. Arrivé sur le lieu du meeting, une cinquantaine d’individus sont présents. Pourquoi une si faible mobilisation ? Ferdinand Codo, un ressortissant de Pouytenga, explique : « Les années passées, il y’avait les gadgets, les tee-shirts, surtout qui nous permettaient de mobiliser les
populations. Cette année, il n’y en a pas. On ne sait pas quel argument utilisé pour les convaincre, car elles ont perdu foi aux
promesses des politiciens». Depuis les élections passées, renchérit –il, les candidats ont promis de créer de l’emploi pour les jeunes. Hélas ! Rien n’a changé, clame-t-il, indiquant que les choses se sont empirées au fil du temps.


Ambiance morose dans diverses localités


Même ambiance à Bagré, où la campagne ne semble pas être le souci des populations. Arrivés sur les lieux pour un autre meeting, que ne fut pas notre surprise. Sur le terrain de foot, où doit se tenir la rencontre, seule une tente est dressée. Aucune chaise n’est disposée. Il a fallu attendre une trentaine de minutes pour voir arriver les chaises. C’est lorsque le prétendant au palais de Kosyam a fait son apparition que les populations ont commencé à migrer, à compte-goutte, vers le site du meeting. Malgré tout, la mobilisation parait faible. La représentante du parti concerné, candidate aux législatives, évoque la coïncidence avec la
période des récoltes, pour justifier le manque d’engouement. Moussa bondé, lui, n’est pas du même avis. « Les gens en ont marre des fausses promesses des politiciens. Qui va abandonner son champ pour venir suivre des bobards sans rien avoir en retour ? S’il y avait au moins des tee-shirts ou des képis à gagner, cela allait enthousiasmer les gens », a souligné cet homme de 35 ans. A Ouargaye, le mardi 10 novembre 2015, il était difficile d’apprécier l’ambiance à cause d’un décès survenu dans la famille royale. Mais de sources policières, la ville était en effervescence, le premier jour de campagne, en l’occurrence le 8 novembre, chacun cherchant à afficher les posters de son candidat. Le constat est le même à Tenkodogo, Koupéla, Zorgho, autres villes que nous avons traversées : l’ambiance y est morose. La fièvre de la campagne ne se fait pas sentir comme au temps du président déchu, Blaise Compaoré. La loi portant interdiction des gadgets en période de campagne électorale au Burkina Faso y serait-elle vraiment pour quelque chose, comme l’ont avancé certains ? Cette disposition du nouveau Code électoral, voté le 7 avril 2015, vise, selon le Conseil nationale de la Transition (CNT), à permettre d’équilibrer le jeu politique et éviter que les partis qui ont plus de moyens financiers n’écrasent ceux aux petits budgets. Même si la plupart des acteurs de la vie politique nationale sont unanimes à reconnaître la pertinence de cette loi, force est de constater que certains en payent le prix sur le terrain, côté mobilisation.

Somborigna Djélika DRABO
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