Cinéma : Adama Roamba au chevet des insurgés blessés

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Publié le mardi 10 novembre 2015 | Sidwaya

© Autre presse par DR
Adama Roamba, cinéaste burkinabè

Le réalisateur Adama Roamba a organisé, du 2 au 8 novembre 2015, pour soutenir les blessés de l’insurrection populaire, une semaine spéciale de diffusion de son film
« Le neveu de l’homme fort » aux cinés Neerwaya et Burkina.

L’auteur de la comédie « Le neveu de l’homme fort », Adama Roamba, se préoccupe du sort des victimes de l’insurrection des 30 et 31 octobre. Le cinéaste a décidé de reverser les recettes de son film aux blessés de la protestation burkinabè. Pour cela, « Le neveu de l’homme fort » a été, du 02 au 08 novembre 2015, à l’affiche des cinés Neerwaya et Burkina à travers un intitulé « Une semaine au ciné pour les victimes de l’insurrection ». Les objectifs du concept étaient, entre autres, « mobiliser des ressources financières au profit des victimes de l’insurrection ; encourager la solidarité envers les victimes de l’insurrection ».Selon le réalisateur, ces personnes se sont battues pour la liberté d’expression et la démocratie au Burkina Faso, mais sont « livrées à elles-mêmes et aux personnels médicaux en manque crucial de moyens ». Alors ce geste, a-t-il ajouté, traduit sa compassion et sa solidarité pour les insurgés d’octobre 2014. Mais sur le plan artistique, Adama Roamba crie, à travers le film, son indignation à la classe politique africaine en fustigeant plusieurs maux : les crimes économiques, la corruption, l’abus de pouvoir, etc. Porté par de jeunes et comédiens confirmés tels Odilia Yonli, Augusta Palenfo, Saturnin Milla, Brahima Kéré, Joseph Tapsoba, Stéphanie Bambara, « Le neveu de l’homme fort » est inspiré de la crise politique burkinabè :« Après 25 ans de règne à la tête d’un pays, un parti politique se voit décrié pour l’excès de ses dignitaires. P-DG, membre influent du parti majoritaire nommé à la tête de la société étatique d’hydrocarbures et du gaz, le neveu du président est le plus décrié pour ses agissements qui poussent le peuple à la révolte. Le tripatouillage organisé de la constitution par voie référendaire en vue d’un exercice du pouvoir à vie est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le pays sombre dans un bras de fer opposant le peuple aux dignitaires du pouvoir bien décidés à user de tous les moyens pour se maintenir en place, mais rien ne se passe comme il l’avait prévu… ».

Alassane KERE